22.8.10

Observatoire jospinien, 3 : the sound of water

Autrefois quand j'étais enfant, les cantonniers branchaient sur les bouches à incendie de grands tuyaux rugueux. Ils ouvraient dans la ville des rivières d'eau claire, véritables inondations qui balayaient tout sur leur passage en faisant un joli son de torrent de montagne. Avec le balai de bruyère, ils raclaient le bitume, produisant un étrange bruit de rame.
Ce dimanche matin, un quart d'heure après l'ouverture disco de la laverie, donc sept heures trente, le son d'un énorme moteur a couvert celui du bulletin d'information. Ca se voit que c'est les vacances, les horaires sont deux heures plus tard qu'à l'ordinaire. Le cantonnier a zébré la rue de son gros boudin relié au tanker  autotracté dont on entendait les halètements de pompage, une idée mignature du démazoutage en Louisiane. Le nettoyage a nécessité un bon quart d'heure.
Pourtant les bouches à incendie existent toujours, ainsi que le risque d'amende à y stationner sa voiture. mais l'installation pérenne est désormais désuète, ayant les défauts de ses qualités : quasi sans technologie, sans engin mécanique, sans pétrole, comme si toutes les technologies écologiques se devaient d'être hightech pour emporter les déchets anciens (graines de tournesol, débrits de frites, bouteilles de verre, mégots) et modernes (canettes et packs divers) engendrés par les apéros prolongés quotidiens de l'angle de ma rue, pour lesquels aucun rendez-vous facebook n'est nécessaire.

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