31.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (25) : envie de mer.2


"Je pensai de nouveau à la mer. Je m'imaginai pieds nus sur le sable, marchant le long du rivage où venaient se briser les vagues. Le sable était brûlant, une odeur forte de marée se mêlait au vent. Je respirai à fond et regardait le ciel. En tournant mes deux mains grandes ouvertes vers le soleil, je sentais la chaleur de l'été. Tout à coup une vague fraîche me trempa les pieds. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.1, Aussi concret que possible; l'appétit dans la littérature

30.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (24) : envie de mer


"La même radiocassette noire diffusait la même musique d'ambiance, tandis qu'au fond de la boutique gémissait un vieux modèle de climatiseur, et que la vapeur des fers à repasser embuait le plafond. La Marée basse, avec Robert Maxwell à la harpe, passait juste à ce moment-là. Comme j'aimerais aller à la mer ! pensai-je. Je sentis l'odeur des dunes, imaginai le bruit des vagues se brisant sur le rivage, le vol des mouettes, rêvai à des canettes de bière bien fraîches. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.1, Aussi cocret que possible; l'appétit dans la littérature

29.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (23) : appétit littéraire


"Je me souvins avoir lu autrefois l'histoire d'un homme qui mangeait sans arrêt en attendant quelque chose. Après m'être livré à une longue méditation, je trouvai enfin le titre : c'était l'Adieu aux armes d'Hemingway. Le héros (dont j'ai oublié le nom) a réussi à traverser la frontière italienne en bateau pour se réfugier en Suisse, et il attend que sa femme accouche dans la clinique d'une petite ville. Pendant cette longue attente, il ne cesse d'entrer dans le café d'en face pour boire et manger. Je ne me souvenais guère de la trame de ce roman. Tout ce dont je me rappelais, c'était cette scène proche de la fin où le héros enchaînait repas sur repas, en attendant l'accouchement de sa femme dans un pays étranger. Cette scène m'avait marqué en raison de son intense réalisme. Sur le plan littéraire, la fringale du personnage me paraissait plus intéressante qu'un manque d'appétit causé par l'anxiété.
Dans la réalité, en revanche, mon appétit ne se manifestait absolument pas, tandis que j'attendais, immobile, qu'il se passe quelque chose, le regard tourné vers les aiguilles de l'horloge dans la maison calme. Mais si mon appétit ne se manifeste pas, pensai-je, c'est que je dois manquer de dimension littéraire. J'avais l'impression d'être devenu moi-même un personnage de mauvais roman. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.1, Aussi cocret que possible; l'appétit dans la littérature

28.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (22) : récidive du mauvais temps de cuisson selon Shizuka


"Quand l'eau frissona, j'y jetai du sel et une poignée de spaghettis. Puis je réglai le timer à dix minutes, et lavai la vaisselle dans l'évier. Mais la vue de mon plat de pâtes préparé avec soin ne réussit même pas à me mettre l'eau à la bouche. C'est tout juste si j'en mangeai la moitié avant de jeter la fin de mon assiette. Je mis le reste de sauce dans un récipient que je rangeai au réfrigérateur. Bon, tant pis après tout, je n'avais pas d'appétit au départ."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.1, Aussi cocret que possible; l'appétit dans la littérature

27.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (21) : Bach et les spaghettis



"Je décidai de faire encore des spaghettis pour le déjeuner. Non pas que j'eusse spécialement faim. Je manquais même totalement d'appétit. Mais je ne pouvais pas rester assis éternellement sur le canapé à attendre la sonnerie du téléphone. Il fallait bien que je me donne un but, pour bouger mon corps. Je remplis une casserole d'eau, allumai le gaz, et, en attendant qu'elle bouille, confectionnai une sauce de tomate, la radio FM allumée. Elle diffusait une sonate de violon de Bach sans accompagnement. L'interprétation était excellente, pourtant quelque chose m'irritait dans cette version. Etait-ce à cause de l'interprète, ou de mon état psychologique du moment ? Impossible de le savoir, toujours est-il que je coupai la radio et continuai de cuisiner en silence. Je fis chauffer l'huile d'olive, y ajoutai de l'ail, des oignons coupés en petits morceaux, et, à l'instant où ils commençaient à se colorer, j'ajoutai une tomate lavée, égouttée et coupée en rondelles. Cela me faisait du bien de trancher et de faire frire des aliments. Accomplir ces gestes me procurait des sensations concrètes : j'entendais des sons, je sentais des odeurs."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, deuxième partie L'oiseau prophète, ch.1, Aussi cocret que possible; l'appétit dans la littérature

26.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (20) : des petits mystères

"Je mis l'argent dans le porte-monnaie, roulai l'enveloppe en boule et la jetai dans la corbeille à papier. Voilà comment on bâtit des mystères, petit à petit, me dis-je. Je ne voulais pas cacher consciemment cette rencontre à Kumiko, cela n'avait rien d'important, et que j'en parle ou non n'aurait aucune conséquence. Cette histoire, qui coulait au début comme un petit ruisseau clair, s'était finalement embourbée dans l'opacité du mystère, quelles qu'aient pu être mes intentions de départ.
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.10, Magic touch; mort dans une baignoire : le distributeur de souvenirs

25.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (19) : chanson de circonstance


"Si elle avait eu un micro à la main en plus, on se serait attendu à la voir se mettre à chanter Johnny Angel. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.7 Le pressing du bonheur; entrée en scène de Creta Kano.

24.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (18) : remake



"Elle avait une étonnante allure sortie tout droit des années soixante. Si on avait joué un remake d'American Graffiti au Japon, elle aurait pu jouer dedans sans même avoir à changer de tenue. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.7 Le pressing du bonheur; entrée en scène de Creta Kano.

23.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (17) : air fétiche


"je m'installai sur le canapé, avec les "Carnets de la ménagère", et réfléchis à ce que j'allais préparer pour dîner. Je marquai la page de la recette "salade d'algues hijiki et de tofu", fis une liste des ingrédients nécessaires. J'allumai la radio. Michael Jackson chantait Billie Jean. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.7 Le pressing du bonheur; entrée en scène de Creta Kano.

22.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (16) : musique et calligraphie


"Je posai sur le comptoir la jupe beige et le chemisier vert à motifs de fleurs de Kumiko, que le patron examina rapidement avant d'inscrire soigneusement sur un bon : "1 jupe, 1 chemisier". J'aime les patrons de pressing qui ont une écriture soigneuse. Quand en plus ils aiment Andy Williams, mon bonheur est parfait. "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.7 Le pressing du bonheur; entrée en scène de Creta Kano.

21.12.12

Cent vues (67) : Françoise Hardy ?

Donten no Fuji, Hokusai

"J'aurai sous mon manteau de pluie
Des bottes rouges de Russie".

Chroniques de l'oiseau à ressort (15) : entre le jazz et la java


"Je me demandai s'il était possible que de vrais amateurs de jazz, de fervents admirateurs d'Albert Ailer, Don Cherry ou Cecil Taylor, puissent devenir patrons d'un pressing près d'une gare de banlieue. Ca pouvait peut-être arriver. Mais ce n'était sûrement pas des patrons de pressing heureux ! "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.7 Le pressing du bonheur; entrée en scène de Creta Kano.

20.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (14) : homophobie


"Je ne sais pas ce que tu es en train de siffler, mais ce n'est pas très mélodieux. Dis-donc, tu ne serais pas un homo par hasard ?
- Je ne crois pas répondis-je. Pourquoi ?
- On dit que les homos ne savent pas bien siffler."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

19.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (13) : l'air des spaghettis


"Je me mis donc à contempler en sifflotant le jardin sous la bruine."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

18.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (12) : papillon


"La seule chose qui bougeait dans ce paysage était un papillon voletant ça et là, avec l'air du type qui cherche quelque chose mais a fini par oublier quoi."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

17.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (11) : comme à Deauville



" C'était à un festival de cinéma américain et à la même séance, il y avait Boy Hunt de Connie Francisco, je m'en souvenais très bien. A l'époque ce film ne m'avait pas paru particulièrement intéressant, mais, en en entendant par hasard la musique au pressing de mon quartier, ça ne me rappelait plus que de bons souvenirs."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

16.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (10) : souvenirs de lycée



 "J'avais vu ce film avec ma petite amie quand j'étais lycéen. Troy Donahue et Sandra Dee jouaient dedans. C'était à un festival de cinéma américain et à la même séance, il y avait Boy Hunt de Connie Francisco, je m'en souvenais très bien. A l'époque ce film ne m'avait pas paru particulièrement intéressant, mais, en en entendant par hasard la musique au pressing de mon quartier, ça ne me rappelait plus que de bons souvenirs."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

15.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (9) : gone with the wind


 "L'orchestre jouait le thème de Tara, on entendait surtout les instruments à cordes, et le patron du pressing sifflotait pour accompagner la musique, tout en repassant d'un geste sûr une chemise, dans des jets de vapeur. Debout devant le comptoir, je lui expliquai en m'excusant que j'avais oublié de récupérer une cravate à la fin de l'année dernière. Mon irruption dans son petit monde paisible fut sans aucun doute comparable à l'arrivée d'un messager porteur d'une funeste nouvelle dans une tragédie grecque."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch.5 Intoxiqué aux pastilles de citron; l'oiseau incapable de voler et le puits à sec

Mes notes de chevet (100) : contes

" Dans le "Conte de Komano", j'aime le passage où l'on voit le héros s'en aller après avoir offert seulement un vieil éventail chauve-souris."
Notes de Chevet, Sei Shônagon





















Mes notes de chevet
: J'ai lu, soir après soir, à haute voix, chaque épisode des mille et une nuits. Même en traversant les Pyrénées, où j'avais tranché au cutter la partie idoine dans l'édition Bouquins. Mais, au fond, je ne suis pas Shéérazade, je suis la Princesse sur un pois, qui déteste les plis du lit ...

14.12.12

Cent vues (66) : en attendant le père Noël

... tout est prêt.

Shishu no Fuji. Hokusai


Chroniques de l'oiseau à ressort (8) : navet


"Tout ce que je connaissais de l'île de Malte, c'est la chanson de Herb Alpert les Sables de Malte, une chanson indéniablement nulle."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch3 Le chapeau de Malta Kano; tons sorbet; Allen Ginsberg et les Croisés

13.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (7) : portrait-robot


"- Auriez-vous l'amabilité de me décrire vos caractéristiques physiques, monsieur Okada ? dit la femme.
Je réfléchis à "mes caractéristiques physiques". En avais-je seulement ?
- Trente ans, les cheveux courts, soixante-trois kilos, pas de lunettes, expliquai-je, tout en me disant qu'il y aurait au moins cinquante types correspondant à ce signalement dans le café du Pacific Hôtel.
J'y étais déjà allé une fois, c'était immense. Il fallait trouver quelque chose qui me distingue un peu plus des autres. J'eu beau réfléchir, je ne trouvai rien. Je ne veux pas dire que je n'ai aucune particularité : je suis au chômage, je connais les noms de tous les frères Karamazov. Mais, bien sûr, rien de tout cela n'est écrit sur ma figure."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch3 Le chapeau de Malta Kano; tons sorbet; Allen Ginsberg et les Croisés

12.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (6) : sandwich moutarde

"Debout dans la cuisine je coupais du pain que je tartinais de moutarde, puis recouvrais de tranches de tomate et de fromage. Je m'apprêtais à couper ces sandwichs en triangle quand la sonnerie du téléphone retentit".
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch3 Le chapeau de Malta Kano; tons sorbet; Allen Ginsberg et les Croisés

11.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (5) : arête en travers


"Cette nuit-là, allongé dans le noir auprès de Kumiko, je me demandai, en regardant le plafond, ce que je savais réellement de cette femme. Ma montre indiquait deux heures du matin. Kumiko dormait profondément. Moi, dans l'obscurité, je songeais aux mouchoirs bleus, au papier de toilette à fleurs, et au sauté de bœuf aux poivrons. Comment avais-je pu vivre en ignorant qu'elle ne supportait aucune de ces trois choses ? Certes, il s'agissait de détails parfaitement oiseux et, d'ordinaire, j'en aurais ri. Il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat. D'ici quelques jours on aurait oublié tous les deux cet incident ridicule.
Pourtant, ça me tracassait étrangement. Ca me gênait comme une arête de poisson coincée dans la gorge. Ca aurait pu être fatal, me disais-je. C'était peut-être le début de quelque chose de bien plus grave et qui serait vraiment fatal. C'était une porte. Une porte derrière laquelle s'étendait le monde d'une Kumiko que je ne connaissais pas. J'imaginai une pièce toute sombre. Je me promenais dans cette pièce seulement armé d'un minuscule briquet, qui ne me permettait pas d'en voir qu'une infime partie. Est-ce que j'arriverais un jour à la distinguer en entier ? Ou est-ce que je vieillirais, puis mourrais sans en avoir fait le tour ? Si tel était le cas, quel sens avait la vie conjugale ? Quel sens avait ma vie si je vivais et partageais le lit d'une inconnue ? "
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch2 Pleine lune et éclipse solaire; les chevaux qui meurent dans les granges.

10.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (4) : sauté de bœuf au poivron


J'avais tout préparé pour qu'elle puisse passer à table dès son arrivée. Oh, pas de la cuisine très compliquée : de fines tranches de bœuf sautées à vif dans un wok avec des oignons, des poivrons et des pousses de soja, le tout assaisonné de sel, de poivre, et de sauce de soja. J'ajoutai un peu de bière en fin de cuisson. Je faisais souvent ce plat quand je vivais seul. J'avais fait cuire du riz, réchauffé la soupe au miso, coupé et disposé les légumes sur un plat de façon à pouvoir les cuire en une minute dès que Kumiko serait là."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch2 Pleine lune et éclipse solaire; les chevaux qui meurent dans les granges.

9.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (3) : angle mort

"Un angle mort. Cette femme avait sûrement raison. Il y avait dans mon esprit, dans mon corps, dans mon existence même, un monde englouti, perdu quelque part. C'était peut-être ça qui faisait que ma vie s'écartait légèrement de ce qu'elle aurait du être."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch1 le mardi de l'oiseau à ressort; six doigts et quatre seins

8.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (2) : cuisson des pâtes

Je me demandais, de plus en plus intrigué, ce qu'elle avait bien pu vouloir dire avec son "seulement dix minutes". Qu'est-ce qu'on pouvait bien "comprendre l'un de l'autre" en dix minutes ?
A la réflexion, elle avait spécifié le temps imparti dès le début. Je sentais chez elle une véritable certitude à propos de ce laps de temps bien déterminé. Dix minutes. Peut-être que neuf minutes c'était trop court, onze minutes trop long. Comme pour préparer des spaghettis al dente ...
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch1 le mardi de l'oiseau à ressort; six doigts et quatre seins

7.12.12

Chroniques de l'oiseau à ressort (1) : prélude


"J'étais debout dans la cuisine, en train de me faire cuire des spaghettis, et je sifflotais en même temps que la radio le prélude de  La Pie voleuse de Rossini, musique on ne peut plus appropriée à la cuisson des pâtes, lorsque cette femme me téléphona.
Je fus d'abord tenté d'ignorer la sonnerie et de continuer à préparer tranquillement mes spaghettis. Ils étaient presque prêts, Claudio Abbado et l'orchestre symphonique de Londres étaient en plein crescendo."
Chroniques de l'oiseau à ressort, MURAKAMI Haruki, première partie La pie voleuse, ch1 le mardi de l'oiseau à ressort; six doigts et quatre seins

2.12.12

Cent vues (65) : sérénité

Kika Bessô sunamura no Fuji, Hokusai

Dans un lieu imaginaire, un petit autel faite d'une vieille demie barque et d'un bloc informe et moussu.
Fudo est le dieu approprié en ce début d'hiver. Sans doute ne le vénèrerai-je pas comme O Ai San, il fait bien trop froid. Mais j'espère en obtenir la sérénité des pêcheurs à la ligne.