30.9.12

Fuji, cent vues (57) : un peu de poésie



Buhen no Fuji, Hokusai


Depuis que le ciel et la terre
Se sont séparés
En Suruga
Le haut pic du Fuji
Se dresse, sublime
Comme un dieu.
Quand je regarde de loin
Dans la plaine du ciel,
Du soleil qui traverse l’espace
Il cache les rayons,
De la lune qui brille
On ne voit plus la clarté
Les blancs nuages
Hésitent à passer.
La neige y tombe
Sans souci de la saison.
Toujours on parlera de lui,
Ce haut pic du Fuji.
Yamabate Akahito
(J'ai trouvé ce poème sur ce blog très intéressant)

Danse, danse, danse (25) : refrain


Nous chantâmes aussi ensemble le refrain de Help me Rhonda.
 Je n'étais plus un laissé-pour-compte, je n'étais plus un vieux schnock."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

29.9.12

Danse, danse, danse (24) : la musique adoucit les mœurs


"Petit à petit nos rapports s'amélioraient, et nous entonnâmes en chœur Surfin' USA avec les Beach Boys. Des phrases simples comme "Inside Outside USA", c'était agréable. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

28.9.12

Danse, danse, danse (23) : coffee shop


"Et, toi, il y a un garçon que tu aimes bien ?
-Non fit-elle. Mais il y en a plein que je déteste.
-Je te comprends fis-je.
- Je préfère écouter de la musique.
-Là aussi je te comprends.
- Tu comprends vraiment ? demanda Yuki en me regardant d'un œil méfiant, les yeux rétrécis.
- Je comprends vraiment. Tout le monde appelle ça la fuite, mais pourquoi pas ? Ma propre vie m'appartient, et ta propre vie t'appartient. Si tu sais avec certitude ce que tu veux, tu peux vivre comme ça te plaît. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. Tous ces types peuvent bien mourir dévorés par les crocodiles. C'est ce que je pensais quand j'avais ton âge. Je pense toujours comme ça d'ailleurs. Peut-être parce que je n'ai pas grandi, humainement parlant. Ou peut-être que j'ai toujours eu raison. Je ne sais pas encore. Je n'arrive pas à trouver la réponse."

Je conduisais en sifflotant un air de Jimmy Gilmar entre mes dents. A gauche de la route s'étandait une plaine toute blanche. "Un petit coffe shop en bois, où l'expresso vous plaira...". Une bonne chanson ça, qui datait de 1964."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

27.9.12

Danse, danse, danse (22) : truc sans intérêt


"Autrefois, je ne réfléchissais pas sérieusement à ça. J'aimais tout ce que j'écoutais. J'étais jeune, j'avais le temps, et puis j'étais amoureux. N'importe quel truc sans intérêt, sans importance était prétexte à faire vibrer mon cœur. Tu comprends ?
-Un peu, fit Yuki
Je fredonnais un moment en accord avec Come go with me de Del Vikings, qui passait juste à ce moment."

MURAKAMI Haruki, danse, danse, danse, ch.15

26.9.12

Danse, danse, danse (21) : etc.


Ensuite Chuck Berry chanta Sweet Little Sixteen. Eddie Cochran, Summertimes Blues.

Everly Brothers : Wake up little Susie.

Debout Susie !
Je chantais seulement quand je me rappelai les paroles."
MURAKAMI Haruki, danse, danse, danse, ch.15

25.9.12

Danse, danse danse (20) : et de quatre


"Puis Elvis chanta Hound dog. Elvis aussi était mort. D'overdose. Ils étaient tous morts."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

24.9.12

Danse, danse, danse (19) : un air connu


"Bobby Darin, Beyond the sea. Encore un qui était mort. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

23.9.12

Danse, danse, danse (18) : et de deux


"Buddy Holly, Oh Boy. Buddy Holly était mort lui aussi. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

22.9.12

Danse, danse, danse (17) : vieux tubes


"- Qu'est-ce que c'est que ça ? fit-elle.
C'était une cassette du bon vieux temps, que j'avais écoutée pour passer le temps en retournant la chercher à l'aéroport.
- J'aimerais bien écouter çà, fit-elle.
- Je ne sais pas si ça te plaira, ce sont de vieux tubes, fis-je.
Ca m'est égal, fit-elle. Ca fait dix jours que j'écoute la même chose.
Je mis la cassette dans l'appareil. Pour commencer Sam Cooke chanta Wonderful World. Une merveilleuse chanson. Sam Cooke, il était mort assassiné quand j'étais encore au collège."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

21.9.12

Danse, danse, danse (16) : musique pour voiture


"Ensuite, Paul Mc Cartney et Michael Jackson chantèrent Say say say en duo. Il n'y avait pas beaucoup de circulation. En fait il n'y avait pratiquement pas de voitures. Les essuie-glaces, à leur vitesse maximum, chassaient les flocons de neige avec un bruit mouillé. Il faisait chaud dans la voiture, le rock-and-roll était agréable à écouter. Même Duran Duran rendait un son agréable."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

20.9.12

Danse,danse, danse, (15) : reprise sans tambourins


Les Rolling Stones chantèrent Going to a go-go.
- Je connais ce morceau, dis-je à Yuki. Les Miracles le chantaient autrefois. Smokey Robinson et les Miracles. Quand j'avais quinze ou seize ans.

-Ah ? fit-elle d'un ton dénué d'intérêt.
Going to a go-go, me mis-je à chanter avec les Stones."
MURAKAMI Haruki, Danse,danse, danse, ch.15

19.9.12

Danse,danse, danse (14) : musiques adolescentes

"Elle sortit des cassettes de son sac à bandoulière, les mit dans le radio-cassette de la voiture, appuya sur le bouton. David Bowie chantait China Girl.

Puis Phil Collins. Starship. Tomas Dolby. Tom Petty and Heartbreakers. Hall and Oates. Thomson Twins. Iggy Pop. Banana Rahm. Le genre de musique qu'écoutent habituellement les teen-agers."
MURAKAMI Haruki, Danse,danse, danse, ch.15

18.9.12

Danse,danse, danse (13) : pharmacopée

"Quand j'eus fini mon journal, je sortis Le Bruit et la Fureur de Faulkner de mon sac. Si on lit les romans de Faulkner ou de Philip K. Dick quand on est fatigué nerveusement, on comprend très bien de quoi ça parle. Quand je suis dans un de ces moments je choisis invariablement un de ces deux auteurs. Je ne les lis jamais à d'autres moments. "
MURAKAMI Haruki, Danse,danse, danse, ch. 15

17.9.12

Danse, danse, danse (12) : paroles


"La puissance des souvenir de jeunesse, quand même ! On se rappelle avec une incroyable netteté des détails complètement inutiles.
 And the China doll
down to old Hongkong
waits for my return
Les chansons de Talking Heads étaient sûrement très différentes. Les temps changent."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 15

16.9.12

Mes notes de chevet (98) : Ecrits

Le recueil de poésies qu'a laissé Haku Rakuten. L'Anthologie chinoise. Un placet rédigé par un docteur en littérature
Notes de Chevet, Sei Shônagon
estampe d'Utamaro

Mes notes de chevet : les livres de MURAKAMI Haruki. What else ?

Danse, danse, danse (11) : disque dur


"A l'époque où j'avais son âge, je collectionnais les disques de rock. Des 45 tours. Hit the road Jack de Ray Charles, Travellin'Man de Ricky Nelson, All alone am I de Brenda Lee,
"
j'avais au moins une centaine de singles de ce genre. Je les écoutais tous les jours jusqu'à savoir les paroles par cœur. Ca peut paraître incroyable, mais aujourd'hui encore je me rappelle les paroles. Si j'essayais de chanter à nouveau ces tubes, leurs paroles absurdes me revenaient toutes seules."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 15

15.9.12

Fuji, cent vues (56) : pas de quoi en faire une montagne ?

Yuki no ashita no Fuji, Hokusai

Ce serait la devise de la semaine. Les chiens sont toujours aussi moches, mais plus petits. Les gens se dissimulent sous ce qu'ils peuvent, sauf les frimeurs qui brassent de l'air , et les véritables beautés ne sont que parodiées. Ne jamais perdre l'humour.


Danse, danse, danse (10) : ascenseur (bis)


"En sortant de l'ascenseur, je fus accueilli par les sonorités de Moon River de Henri Mancini, diffusé par un haut-parleur dissimulé dans le plafond. Le monde de la réalité - un monde où je n'arrivais plus à être heureux, où je n'avais nulle part où aller."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 11

14.9.12

Danse, danse, danse (9) : tendance

"Tu as perdu beaucoup de choses jusqu'à présent. Beaucoup de choses importantes. Le problème n'est pas de savoir à qui la faute. Le problème, c'est que tu étais trop attaché à ces choses. Chaque fois que tu as perdu quelque chose, tu as laissé avec de petites parties de toi-même, qui y sont restées accrochées. Comme des marques. Et ça, tu n'aurais pas du le faire. Tu as abandonné même des choses que tu aurais dû garder, en même temps que celles que tu perdais. Et ça t'a usé petit à petit. Pourquoi as-tu fait ça ?
- Je ne sais pas.
-Peut-être qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Le destin, peut-être ? Je ne trouve pas les mots juste pour le dire mais...
-Une tendance ? suggérai-je.
- Oui, oui, c'est ça. Une tendance. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 11

13.9.12

Danse, danse, danse (8) : bis


"Michael Jackson en train de danser Billie Jean en frappant sur un tambourin devant un feu de camp. Même les chameaux l'écoutent avec extase ...
Je commence à dérailler. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.10

12.9.12

Danse, danse, danse (7) : un pire nécessaire


"Ca peut paraître idiot, mais j'aurais tout donné pour entendre à nouveau L'amour est bleu joué par le grand orchestre de Paul Moria. Comme je serai heureux si j'entendais cet air maintenant ! Ca me redonnerait une de ces santés ! Même Richard Claydermann, maintenant je serais capable de le supporter. Los Indios Tabaharas, José Feliciano, Julio Iglesias, Sergio Mendès, Partridge Family, 1910 Fruits Gum Company, tout ce que vous voudrez. Je pourrais supporter n'importe quoi. Je veux de la musique, n'importe quoi mais de la musique ! C'est trop silencieux ici. Même les chœurs Mitch Miller, je supporterais, même un duo d'Andy Williams et d'Al Martino. Arrête de penser à des trucs idiots, voyons. Mais je ne veux pas penser à rien. Tout est bon, du moment que ça remplit le vide de ma tête. A cause de la peur. La peur envahit plus vite un espace vide."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.10

11.9.12

Danse, danse, danse (6) : paroles de fan


"Un prince d'Abyssinie, à la peau d'un noir d'ébène, brûle également d'amour pour la belle. Il l'aime tellement que chaque fois qu'il pense à elle, inconsciemment, il se met à danser. Pour ce rôle-là, il faudrait Michael Jackson, et personne d'autre. Par amour, il traverse tous les déserts d'Abyssinie jusqu'en Egypte. En dansant et chantant Billie Jean, un tambourin à la main, devant les feux du bivouac de sa caravane. Ses yeux brillent d'un éclat surnaturel sous la lumière des étoiles."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 9

10.9.12

Danse, danse, danse (5) : peplum


"Comment ça devait être, de coucher avec des dames d'honneur égyptiennes ?  Je fis un effort d'imagination, mais aucune image concrète ne me venait. J'avais beau faire des efforts, les seules images qui me venaient étaient celles de l'horrible Cléopâtre tourné par la 20th Century Fox, avec Elizabeth Taylor, Richard Burton et Rex Harrison. Cet exotisme façon Hollywood, avec ces filles noires à longues jambes qui éventent Elizabeth Taylor avec des éventails à franges. "
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 9

9.9.12

Mes notes de chevet (97) : les Saintes Ecritures

" Le livre de mille mains (...)
La formule magique des milles mains "
Sei Shônagon, Notes de chevet

main, par Nao

Mes notes de chevet. Quel joli nom pour une formule magique !

Fuji, cent vues (55) : un jour sans

Gekka no Fuji, Hokusai,

Il y a des jours comme ça.

Hokusai a complètement raté son chien.
La rédactrice de l'édition se demande où est passée la lune.
Et moi je flirte avec un lumbago ...

"Et tape, et tape, et tape avec ton battoir
Et tape, et tape, tu dormiras bien ce soir"

Danse, danse, danse (4) : ambiance


"La moquette, d'un rouge intense, moelleuse et de qualité supérieure, étouffait les bruits de pas. Tout était calme et silencieux. La musqiue de fond avait changé : maintenant, c'était L'amour un jour d'été par l'orchestre Percy Face"
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.8

8.9.12

Danse, danse, danse (3) : comment savoir ?


" Pour me donner un peu d'entrain, j'allais jusqu'à fredonner l'ouverture des Noces de Figaro. Au bout d'un moment il me sembla qu'il s'agissait plutôt de l'ouverture de la Flûte enchantée. Plus je réfléchissais, moins je me rappelais la différence entre les deux. Lequel était-ce donc ? Bah, la journée s'annonçait comme un de ces jours où rien ne marche. "

MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch. 6

7.9.12

Danse, danse, danse (2) : actions de compensation


"En attendant que l'express arrive à destination, je dormis une demi-heure, lus une biographie de Jack London que j'avais achetée dans une librairie près de la gare de Hakodate. Comparée à la vie tumultueuse de Jack London, la mienne avait l'air aussi paisible que celle d'un écureuil attendant le printemps en somnolant, une noix pour oreiller, dans le creux d'un chêne. Du moins me semblait-il, provisoirement. C'est ça les biographies. Qui irait lire la biographie d'un bibliothécaire né et mort dans la même ville de province sans que rien ne lui arrive ? Autrement dit, nous avons besoin d'actions de compensation."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 4

6.9.12

Danse, danse, danse (1) : une chanson du bon vieux temps


"Une chanson triste. Depuis que je suis né, j'ai toujours tout perdu, chantait Ray Charles, et maintenant c'est toi que je vais perdre. Ca me rendit vraiment triste d'écouter ça. A en pleurer. Ca m'arrive de temps en temps : un doigt se pose par hasard sur mon cœur, au point le plus sensible."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 2

5.9.12

La course au mouton sauvage (22) : swing


Le Benny Goodman Orchestra entonna Airmail Special. Charlie Christian entreprit un long solo. Il portait un chapeau mou, couleur crème. Ce fut la dernière image dont je me souvins.
La course au mouton sauvage, MURAKAMI Haruki, ch VIII, la course au mouton sauvage (III), 13. Fil vert, fil rouge et mouette gelée.

4.9.12

La course au mouton sauvage (21) : reflet


"Je retournai dans la cuisine pour prendre une autre bière. En passant sous l'escalier, je vis le miroir. Et un autre moi qui allait également prendre une autre bière. Nous nous regardâmes dans les yeux, nous poussâmes un profond soupir. Chacun dans son propre monde, nous avions les mêmes pensées. Un peu comme Groucho et Harpo Marx dans Duck Soup."
La course au mouton sauvage, MURAKAMI Haruki, ch VIII, la course au mouton sauvage (III), 9. Le visible et l'invisible dans le miroir.

3.9.12

La course au mouton sauvage (20)


"Je sortis du débarras une vieille guitare que j'eus un mal fou à accorder, et jouai quelques vieux morceaux. Midi sonna tandis que je m'exerçais en écoutant Benny Goodman dans Airmail Special. Je glissai une épaisse tranche de jambon dans mon pain artisanal qui avait déjà durci et ouvris une boîte de bière."
La course au mouton sauvage, MURAKAMI Haruki, ch VIII, la course au mouton sauvage (III), 9. Le visible et l'invisible dans le miroir.

2.9.12

Mes notes de chevet (96) : temples bouddhiques


"Quand je songe au temple de Kôya, je me rappelle avec émotion que Kôbô daishi autrefois y vécut".
Sei Shônagon, notes de chevet.
le chat du bonze by Melissa Likos
le chat du bonze, a photo by Melissa Likos on Flickr.
mes notes de chevet :
Moi aussi, j'ai rencontré une grande dame à Koyasan, qui aujourd'hui n'est plus.
Mais mon temple japonais est caché quelque part sur une colline de Kamakura.

Fuji, cent vues (54) : vite, vite

Kakehi no Fuji, Hokusai

Activez-vous, c'est la rentrée, et il pleut, les gouttières se remplissent. Le Fuji est tout noir mais ici, sur les crêtes au loin, il y a de la neige.

La course au mouton sauvage (19) : il neige


"La neige tomba sans trêve jusqu'à la fin du jour, couvrant de blanc la prairie tout entière. Elle cessa à l'heure où les ténèbres prirent possession des alentours, et le silence revint alors, épais comme un brouillard. Un silence profond, contre lequel je ne pouvais me défendre. Je sélectionnai le mode "auto repeat" du tourne-disque et écoutait le White Christmas de Bing Crosby vingt-six fois d'affilée"
La course au mouton sauvage, MURAKAMI Haruki, ch VIII, la course au mouton sauvage (III), 5. Elle quitte la montagne. Je suis assailli par la faim.

1.9.12

La course au mouton sauvage (18) : boulimie

"L'après-midi de ce jour-là, je fis cuire du pain. La Cuisson du pain, ce livre que j'avais trouvé dans la chambre du Rat, était un ouvrage plein d'attentions pour le lecteur. Ainsi était-il écrit sur la couverture : "Pour autant que vous ne soyez pas illettré, vous pourrez cuire vous-même votre pain." Cela se révéla parfaitement exact. Je fabriquai un pain très simple en suivant scrupuleusement les indications du livre. Une suave odeur de pain parfumait et emplissait de sa chaleur la maison entière. Le goût de mon œuvre, pour être celle d'un débutant, n'était pas si mal réussi(...)
Ce soir là, je dînai de pain, d'une salade, d'œufs au bacon et, en guise de dessert, j'ouvris une boîte de pêches.
Le lendemain matin, je fis cuire du riz et me concoctai un pilaf avec du saumon en boîte, des algues et des champignons.
A midi, je mangeai un gâteau au fromage en surgelé et bus un thé au lait bien fort.
A trois heures, je pris une glace à la noisette que j'arrosai d'un peu de Cointreau.
Le soir, je mis du poulet à rôtir et ouvris une boîte de soupe Cambell's.

Je me remettai à grossir. "
La course au mouton sauvage, MURAKAMI Haruki, ch VIII, la course au mouton sauvage (III), 5. Elle quitte la montagne. Je suis assailli par la faim.