29.7.11

Fuji, cent vues (25) : tout est calme...

..., paisible. C'est le soir, et le pêcheur, tel un Petit Page, la vie par en dessus, rapporte du saké et quelque chose à grignoter dans un petit paquet ficelé attaché à la rame. Le chien se dit qu'il pourrait bien en augurer quelque chose de bon pour lui, tandis que du bateau, les collègues,  la vie par en dessous, s'accrochent. L'oiseau, la vie par en dedans, que fait-il donc dans le tonneau à sel ?
Kyodai

Mes notes de chevet, 60. Choses qui font honte





“L’intérieur du cœur de l’homme.
(...)
On a décidé de rompre, de ne plus se connaître, et puis, par hasard, on se rencontre. Qu’on soit homme ou femme, on éprouve un sentiment étrange. On se dit : il (ou elle) ne me reconnaîtra pas. On affecte de rester indifférent. Cela n’a rien de honteux, sans doute, mais cela donne une grosse émotion. L’être jadis incomparable, adoré et charmant, est devenu sans valeur à vos yeux. Comment peut-on arriver à se faire ainsi une âme morte ? Moi, cela m’étonne toujours...” Sei Shônagon, notes de chevet
Yoshiiku, Cent histoires de fantômes

Mes notes de chevet
Ce serait si commode, une âme morte.
C’est comme après un accident de voiture. Les plaies recousues se sont refermées, les os ressoudés. La rééducation, efficace, a reconstruit une motricité fluide. On reconduit, et même on n’y pense plus en tournant la clé de contact. Mais sur un coup de frein, ou par les jours humides, les cicatrices se tendent, les articulations douloureuses ravivent les mémoires multiples.

28.7.11

Le son de l'Irlande, 2 : concours de dressage de chiens ou Babe, le retour

Un des événéments les plus mémorables que j'ai vécu dans ce voyage en Irlande est le concours de dressage de chiens bergers. Pendant la fête du village de Eyzeries, il figurait dans le programme du Family Festival, la fête patronale, mais je ne sais pas si les bergers étaient locaux ou venaient de plus loin. Nous sommes arrivés un peu en retard et nous avons vu une demi-douzaines de concurrents.
L'épreuve est très codifiée et on gagne ou perd de multiples points selon les réussites ou échecs de son chien. J'ai trouvé ici les règles en français, et cela m'a éclairé car je n'avais pas tout compris ! Les bergers étaient d'âge très différents, et les chiens étaient tous des boarders colley ou de petits mélanges sur cette base. Cette race a une réputation modiale qui n'est pas volée, et ses chiens sont très jolis avec une allure très simple. Pour ceux qui ont vu Babe, le cochon devenu berger, les parents adoptifs du héros sont des boarders colley australiens.
Voici un des participants, devenu spectateur ensuite : les chiens peuvent en toute confiance assister à l'épreuve, ils sont très obéissants. Certains pleurent un peu parfois pour manifester leur enthousiasme. Il y en avait jusqu'à quatre dans la même voiture, je pense qu'ils ont du participer au concours de beauté qui précédait et que j'ai raté !
 Celui-ci bien sûr n'est pas berger, mais il est là "de droit " : c'est un Lévrier Irlandais, normalement le plus grand chien des races de chien, mais pas celui-là. Je n'en avais jamais vu de blanc. Il est resté très sage et ne s'est levé qu'à la fin de la compétition.
Le parcours se déroule en plusieurs étapes.
1. La recherche.
Au signal, le berger lance son chien à la recherche d'un mini-troupeau de cinq moutons. Il part comme une bombe, à toute vitesse, tout léger, c'est très impressionnant déjà. Les spectateurs, les voient, là-bas, très loin, dans un pré, à 400m, gardé en attendant par un autre berger et un autre chien qui maintiennent le calme le temps que le chien concurent ait trouvé son troupeau. Normalement, son berger ne doit pas l'aider à  trouver, mais si le chien n'y arrive pas, il lui donne quelques indications dans le langage qu'il tire du sifflet qu'il tient autour de son cou, et de quelques ordres à la voix (mais l'équipe perd des points). Le chien doit arriver sans affoler les moutons.
2. La prise de possession 
"Le chien doit prendre le contrôle des brebis fermement et calmement".
3. L'amener.
Le chien doit ramener les moutons, aidé par quelques commandes.
Voici l'arrivée de l'un des concurrents :

3. La conduite :
Il y a ensuite un parcours à effectuer : le chien doit guider les moutons entre deux plots, aidé par son berger. Le chien ne doit pas aller trop vite. Le berger ne doit pas bouger de son poteau :

4. La séparation
L'équipe doit réaliser des séparations. Dans ce village, on semble en faire plus que dans le site que j'ai trouvé. L'équipe sépare les moutons en deux, trois, quatre, le chien répond aux ordres du maître qui prononce les bons nombres. J'avoue qu'au début je n'avais pas compris, je n'arrivais pas à y croire !

5. La mise à l'enclos
Visiblement c'est la partie la plus difficile de l'épreuve. Cela prenait parfois beaucoup de temps, car il y avait toujours une brebis pour sortir au dernier moment !

Chaque concurrent à son style. Ce jeune berger, très mignon façon Brad Pitt, siffle entre ses doigts.
Le terme crié est lie down, où le chien s'allonge sans bouger, comme figé, afin que le mouton ne le voit plus.

Ce sont de vrais champions, quelle performance ! L'équpe gagnante a été celle du berger le plus vieux que l'on voit sur les images. 
Parfois, c'est la catastrophe : un très vieux berger et un très vieux chien ont échoué, les moutons se sont perdus dans la colline en face et il a fallu ramener l'équipe en quatre quatre, les moutons étant ramenés par une équipe non-participante berger-maître à pied. Les deux devaient être un peu sourds. Mais le public a été très gentil. J'ai lu dans les règles qu'il y a aussi des points rajoutés quand les brebis se montrent particulièrement désagréables, ce que j'ai vu aussi : quelles têtues !
Je ne me suis pas lassée d'observer les chiens participer. Pauvre Hatsuo ! Le responsable du concours était très content que l'on reste et il est venu parler avec nous dans un moment de pause (quand on cherchait un chien concurrent qui avait complètement disparu sans trouver ses moutons !)

Apprendre à regarder passer le temps

Charles Fort, Kinsale, Irlande

"- Père dit-il le matin de son anniversaire, près de la rivière argentée, je veux devenir poète.
     Le prête fronça les sourcils d'une manière quasiment imperceptible mais qui trahissait toutefois une profonde déception. Le soleil se reflétait dans la moire de l'eau. Un poisson-lune passa entre les bouleaux puis disparut sous le pont de bois.
- La poésie n'est pas un métier. C'est un passe-temps. Un poème, c'est une eau qui s'écoule. Comme cette rivière.
     Yuko plongea son regard dans l'eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père et lui dit :
-C'est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps."
Neige, Maxence Fermine, ch. 2

19.7.11

Fuji, cent vues (24) : quand les oiseaux prennent des risques...

Edo no Fuji

Ce dragon-poisson, s'il pouvait lâcher son toit, il le croquerait bien ce moineau ! On se croirait dans une image de Claude Ponti !
in Bih-Bih et le Bouffron-Gouffron




18.7.11

Le son de chez moi (49) : tempête sur un bureau

Il y a tellement de vent aujourd'hui que le courant d'air fait tourner le petit moulin dans le pot à crayons pourtant contre le mur !

16.7.11

Balcons mode d'emploi

J'ai rentré le linge sec depuis longtemps. J'attends que les abeilles soient parties du kumquat pour traiter mon bougainvillier, bouffé par la vermine blanche. C'est un peu comme un film, un feuilleton, ou la méthode du BELC pour apprendre le français. Il fait encore chaud, le soleil est presque couché. En face, au cinquième, la vieille dame n'est toujours pas rentrée; les plantes sont complètement desséchées à présent; les serpillières et le torchon sont toujours dehors, mais quelqu'un a refermé la fenêtre de la cuisine, encore entrouverte la dernière fois. Au quatrième, une dame encore jeune reçoit ses petits enfants; elle a acheté des pizzas et elle installe les cartons pendant qu'ils racontent leur journée de plage. Au troisième, le religieux en vacances chez sa mère est en train de s'en griller une en sa compagnie, la dernière certainement avant l'entrée du shabbat; sa femme, en manches longues, est debout, et discute avec sa belle-sœur en débardeur installée elle-aussi à fumer dans le pliant décathlon.
Les bribes de vie, les instants de calme du crépuscule. J'ai appris ce matin la mort en janvier dans un accident de voiture de la fille d'une ancienne collègue, un événement ignoré, déja vieux, injuste, qui m'a hanté toute la journée.A cet instant, ma fille, même âge, est quelque part, je ne sais où. En moi, c'est la colère qui l'emporte le plus souvent sur l'inquiétude. Se dire que la seule séparation irréparable est celle de la mort, mais qu'il y a d'autres séparations injustes, désastreuses, un gâchis que tout le temps perdu ne rattrape plus comme disait l'autre.

14.7.11

Fuji, cent vues (23) : c'est la fête !

Gantan no Fuji


Ce soir, certainement, ambiance semblable pour notre fête nationale. Les cerfs-volants cèderont la place aux feux d'artifices  et les montreurs de singe aux accordéonistes, tant et si bien que tout noble n'osera s'y montrer, ce qui n'est que justice en ce jour qui leur fut funeste...

Mes notes de chevet, 59. Choses qui donnent une impression de chaleur




“Un chanoine, en prière au sixième ou au septième mois, qui fait ses pieux exercices à midi.
Ou encore, au même moment, un forgeron qui travaille le cuivre.”
Sei Shônagon, Notes de chevetFemme en vêtement d’été, Hasiguchi Goyô 

Mes notes de chevet : tout en ce moment donne l’impression que l’on ne pourra échapper à l’immobilité que déverse la chaleur : lumière, épaisseur du non-air, vanité de l’ombre, plainte de mon chien lorsqu’il pose la patte dehors. Espérons que les chanoines prient pour une pluie autre que celle d’hier, arène, exaspérante, et dont j’ai relegué la fascination à l’hiver

10.7.11

Pour retrouver la nostalgie nippone, 22 : nourriture de dauphins...

Hatsuo, à la vue des maquereaux de Picard, a réalisé ça :



La dernière fois, c'était là , à deux pas de la résidence d'été de l'empereur, .
C'était ça.

7.7.11

Des fleurs en cascades : bougainvilliers (6)

Angle Alphonse Karr-Paul Déroulède, une jolie haie taillée et fleurie


...

Fastgoodfood, 1 : soupe de gnocchis verts aux boulettes

ingrédients :
- un reste de bouillon de la dernière poule au pot gardé au congélateur
- des gnocchis verts de la cité marchande de la Buffa

1. Faire dégeler le bouillon. Pendant ce temps, faire cuire les boulettes au four 20 mn.
2. Quand le bouillon bout, jeter les gnocchis dedans et laisser cuire 1mn après l'ébullition.
3. Mettez les gnocchis et leur bouillon dans un grand bol chinois, rajoutez les boulettes.

Délicieux !

Pour lutter contre la nostalgie nipponne (33) : comme à la maison

Un petit restaurant franco-japonais à Nice, Ma Yucca c'est-à-dire cuisine japonaise avec ingrédients locaux, tenu par deux sœurs de Shizuoka, encore très nippones, ex. la décolation comme c'est indiqué sur le site ...

la cuisine, simple et délicieuse :


 jusqu'au café, qui est même très bon !

Mon quartier (42) : oubli réparé...

... la rue Gounod

qui prend un air de campagne en pleine ville :

Mais la treille avec des grappes est en face, à l'angle de la rue Rossini :

 abritant un balcon planté :
Une entrée monumentale, avec des boiseries particulièrement soignées :
mais pourtant des activités coquines à l'entresol :

Depuis l'affaire DSK on ne peut plus avoir l'air sérieux chez les grands bourgeois !

6.7.11

Pour retrouver la nostalgie nippone, 21 : gelée caniculaire

C'était à Izu, dans un petit port de pêche, dans un distributeur,  juste à côté de là.  Depuis, il y a eu le cyclone, et le tremblement de terre.
De  temps en temps, j'en trouve ici, à Asiana...

Tests d'antidépresseurs : tarte au citron (8)

Ou plutôt citron façon tarte !



n°8 au catalogue
lieu de vente : Casitalia, 54 bd Risso, et magasins ED
prix :  € 
genre : yaourt parfum "citron façon tarte" 
aspect : velouté
qualité :  certainement assez chimique ...
goût : prononcé de crème de citron, fruité, plus un petit goût de biscuit (il y en a dans la composition)
conclusion : bien sûr ça ne rivalise pas avec Lenôtre, mais c'est très bon !

Bon, il va falloir que je teste un nouveau genre d'antidépresseurs, je crois que j'ai fait le tour là !


3.7.11

Tests d'antidépresseurs : tarte au citron (7)

Sâchons fêter dignement ce début de vacances ! 

n°7 au catalogue
lieu de vente :  Pâtisserie Lenôtre, 14 Av. Félix Faure
prix : 5,40 € 
genre : tarte au citron avec  meringue + petite gelée de citron au centre
aspect : très beau, design
qualité :  excellente
goût : prononcé de citron sans être acide, pâte sablée craquante et fondante
conclusion : excellent, n°1 au hit-parade !

Fuji, cent vues (22) : vent

kogarashi no Fuji

Pêcheur, paysan, moine, le vent frappe tout le monde, y compris la cabane de paille comme le loup le petit cochon. D'humeur mélancolique, il ne me vient en réponse que cette chanson que j'ai en quasi permanence dans ma tête ces jours-ci :


Mes notes de chevet, 58. Choses qui paraissent pitoyables


 

Où il est beaucoup question de pluie.
« À tout considérer - on est moins malheureux en été qu’en hiver. »
Sei Shônagon, notes de chevet
Hiroshige, Le pont Ohashi

mes notes de chevet : Cette semaine, pourtant par temps sec, le quotidien m’a paru grandement pitoyable. Cortège de fin d’année scolaire avec fin de règne, petits règlements de compte, mesquineries sans fin.
Heureusement, l’autre jour, j’ai reçu par la poste les Notes de l’Oreiller, un exemplaire hors commerce d’une nouvelle édition de l’œuvre de Sei Shônagon, de 1928, dédicacé par les traducteurs Kuni Matsuo et Emile Steinilber Oberlin. Ce fut si bon que dans ma mémoire, les piteux en furent liquéfiés.


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2.7.11

Des fleurs en cascades : bougainvilliers (5)

Feux d'artifices au jardin rue de la Buffa, en face de l'église Holy Trinity et des cascades n°2 :