30.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (17) : belles oreilles

"Le faîte de ses grandes oreilles pointues étaient visible entre ses cheveux blancs joliment coupés. Ces oreilles me faisaient ressentir comme une force vitale d'une fraîcheur vivifiante. Elles m'évoquaient la vivacité des champignons de la forêt qui, les matins pluvieux d'automne, pointent leur tête au milieu de l'amoncellement des feuilles mortes. "
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 7. Un nom dont on se souvient aisément. Que ce soit un bien ou un mal, ed. Belfond

29.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (16) : l'incolore menshiki

"...M. Menshiki, vous dites ... ?
- Mon nom s'écrit avec le men qui peut signifier "échapper à", "épargner" et le shiki dans le sens de "couleur".
-Ah, très bien", répondis-je en visualisant mentalement les deux idéogrammes qui composaient son patronyme. Une association plutôt étonnante, d'ailleurs.
" Epargné par les couleurs, ajouta l'homme. C'est un nom rare. En dehors des membres de ma famille, je ne l'ai quasiment jamais rencontré.
- Mais il est facile à retenir.
- Vous avez raison. C'est un nom dont on se souvient aisément. Que ce soit un bien ou un mal."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 7. Un nom dont on se souvient aisément. Que ce soit un bien ou un mal, ed. Belfond

28.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (15) : beurk


"Au bout d'un moment, sentant un petit creux, je me rendis dans la cuisine et revins dans l'atelier avec une assiette garnie de crackers Ritz et une bouteille de ketchup. Puis je retournai à ma contemplation en grignotant les crackers agrémentés de sauce. Une combinaison loin d'être délicieuse, bien entendu. Et même tout à fait exécrable. Mais bonne ou mauvaise, à cet-instant-là, c'était pour moi sans importance. Du moment que ça me remplissait un peu l'estomac, je ne m'en souciais pas."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 6. Un solliciteur sans visage, ed. Belfond

27.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (14) : tout ce sang


"Je finis par connaître par cœur les paroles chantées et les textes prononcés"
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 5 Il ne respire plus, ses membres se glacent, ed. Belfond

26.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (13) : titre


Et en effet, j'eus la confirmation qu'il y avait bien un "Commandeur" dans la scène initiale, qui était assassiné. Ce personnage n'était pas nommé. On l'appelait seulement "le Commandeur."

MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 5 Il ne respire plus, ses membres se glacent, ed. Belfond

25.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (12) : étrangeté

" En y pensant rétrospectivement, je me dis que nos vies sont faites d'une façon vraiment étranges. Elles regorgent de hasards extravagants et difficiles à croire, de développements en zigzag impossibles à pronostiquer. Mais lorsque ces événements nous arrivent réellement lorqu'on est plongé en plein milieu du tourbillon, il est possible de ne pas y voir le moindre élément étrange. Peut-être ce qui arrive nous semble-t-il uniquement des faits parmi les plus ordinaires, se produisant de la façon la plus ordinaire, dans un quotidien linéaire. Ou bien au contraire, peut-être tout cela nous paraît-il complètement insensé. Mais en fin de compte, c'est seulement beaucoup plus tard que l'on saura vraiment si un événement est conforme à la raison ou pas."
ce sont les conséquences , dans la plupart des cas, qui nous permettent de déterminer su les choses sont raisonnables ou pas."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 4 Vues de loin, la plupart des choses semblent belles, ed. Belfond

24.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (11) : musique française


"Alors qu'il peinait dans la composition d'un opéra, Claude Debussy écrivit quelque part : "Jour après jour je persiste à créer du rien." Et moi, cet été-là, de la même façon, je m'appliquais à "créer du rien" au quotidien. Sans aller jusqu'à dire qu'il y avait entre nous de l'intimité, sans doute m'étais-je familiarisé avec cette confrontation journalière avec le "rien".

MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 4 Vues de loin, la plupart des choses semblent belles, ed. Belfond

23.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (10) : Puccini


"(Pour je ne sais quelle raison, je n'écoutais que du Puccini à cette époque.)"
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 4 Vues de loin, la plupart des choses semblent belles, ed. Belfond

22.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (09) : Kubrick


"Surtout si tu as l'intention de vivre seul dans un endroit pareil, tu devras te forcer à descendre en ville plusieurs fois par semaine pour garder un minimum de contacts humains. Sinon, tu deviendras complètement fou. Ce serait embêtant, hein, comme dans Shining.
Masahiko grimaça à la manière de Jack Nicholson. Il avait toujours eu un bon talent d'imitateur."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur livre 1, ch. 3 Ce n'est rien de plus qu'un reflet physique, ed. Belfond

21.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (08) : reflet

"Après avoir raccroché, j'allai au cabinet de toilette et me regardai dans la glace. Mon visage était reflété là. Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas observé, de face. Le moi que l'on voyait dans la glace, avait-elle dit, n'était rien de plus qu'un reflet physique. Mai le visage qui était réfléchi là, le mien, ce n'était que l'autre moitié de moi, une moitié hypothétique qui, à un certain moment de ma vie, avait bifurqué. Celui qui était là, c'était le moi que je n'avais pas choisi. Ce n'était m^rmr pas un simple reflet physique."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 3 Ce n'est rien de plus qu'un reflet physique, ed. Belfond

20.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (07) : décès

"Je lui expliquai que j'avais longuement voyagé. Je n'avais cessé de conduire, seul. J'avais vagabondé ici et là dans des régions froides. Et en chemin, la voiture avait rendu l'âme. Je lui fis un petit compte-rendu de mes pérégrinations.
"Malgré tout, tu vas bien ?
- Je suis vivant, oui, dis-je. C'est la voiture qui est morte."

MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 3 Ce n'est rien de plus qu'un reflet physique, ed. Belfond

19.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (06) : Hitchcock

"Le matin du deuxième jour, alors que je me trouvais non loin de la ville de Murakami, je téléphonai à mon agent et lui annonçai ma décision de renoncer à mon travail de portraitiste durant un certain temps."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond

18.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (05) : autoroute


"Puis je continuais droit vers le nord, sur l'autoroute, en écoutant le plaisant solo de blues de Milt Jackson.
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond

17.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (04) : musique prodigieuse


"Ma femme aimait l'écouter quand nous nous baladions en voiture. C'est un opus avec de belles mélodies, malgré son étrange composition puisqu'il est formé de l'équivalent de deux quatuors à cordes. Mendelssohn l'a écrit alors qu'il n'avait que seize ans. C'est ma femme qui me l'a expliqué. Mendelssohn était un jeune prodige."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond

16.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (03) : pas faim

"Le lieu était désert. La serveuse s'approcha, je commandai un café et un sandwich jambon-fromage. Puis, tout en buvant mon café, je fermai les yeux, tentai de ma calmer. (...) Quand j'eus achevé moncafé, la serveuse vint me resservir. A ma demande, elle me donna une pochette en papier dans laquelle je mis le sandwich intact. J'aurai sans doute fin plus tard."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond

15.10.18

Commandeur et meurtre livre 1 (02) : leaving Las Vegas


"Après avoir écouté trois morceaux, j'éteignis."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond

14.10.18

Commandeur et meurtre, livre 1 (01) : pâtes spéciales

"Elle portait un pull fin, violet pâle, largement échancré. Les bretelles souples de son caraco blanc étaient visibles tout près de ses clavicules saillantes. On aurait dit une sorte particulière de pâtes italiennes, qu'on utiliserait pour un plat spécial."
MURAKAMI Haruki, Le meurtre du commandeur livre 1, ch. 2 Tout le monde finira peut-être par aller sur la lune, ed. Belfond