21.7.18

Ma coupe du monde à la montagne


La finale au milieu des montagnes a commencé dans la voiture, sur France Inter. J'avoue avoir hésité à quitter ma voiture, tant j'aime "regarder" les matchs à la radio (mon tout premier, c'était au Portugal en 82 avec l'affaire Schuemacher en direct). Finalement, c'est sur l'écran géant de la station, dans la salle des fêtes, que j'ai vécu l'événement. Si proche de la vie quotidienne, de notre vie : des moments de génie, et de grosses bêtises. Et la joie toute simple des spectateurs, certains déguisés de façon adorablement ridicules. Moi, la grande solitaire, plutôt agoraphobe, j'ai vibré en communauté, et j'ai aimé ça.
Puis ça a été la liesse, avec les moyens montagnards du bord.



Le lendemain, bien sûr, certains n'avaient pas changé : voitures brûlées, vitrines cassées. Le réflexe immédiat de l'injure, de la mesquinerie, des règlements de compte (surtout ne pas oublier Finkielkraut). Tant pis pour eux. j'ai gardé ma joie simple, celle du partage avec des inconnus, même si je ne sais pas pour qui ils ont voté. C'était bien.

19.7.18

Comme dans mon livre de Géographie

photo d'Hatsuo Adachihara

Une étrange émotion m'étreint lorsqu'en haut du glacier, le guide nous a montré le Mont Blanc au loin. Il n'apparaissait pas comme la plus belle montagne, autour de nous il y en avait de plus découpées, de plus impressionnantes, de plus attirantes. Il était loin, et n'apparaissait pas si haut, à côté des Ecrins juste voisin, d'où nous avions vu de la lunette de la table d'orientation des gens encordés traverser le flanc.
Non, juste l'émotion de l'écolière, à la vue de la montagne sortie du livre de Géographie, avec en légende, en bas, en gras 4807m.
Juste parce que c'était lui, sur la grande carte du relief de la
France accrochée au dessus du tableau noir, dont le nom était écrit en gros, sauf lorsqu'on tournait du côté de la carte muette le jour de l'interrogation écrite.
Je vais chercher un poster du Mont Blanc et je vais l'accrocher dans ma nouvelle classe, à la rentrée.