30.7.07

Entre le Japon et la Grèce



En perdant Sumire, il devint clair que j'avais perdu de nombreuses choses de ma propre vie. Elle était partie comme la marée se retire en emportant avec elle ce qui était posé sur la plage. Le monde désormais déformé et vide, sombre et glacé, n'avait plus aucun sens pour moi. Ce qui s'était passé entre Sumire et moi ne pourrait plus arriver dans ce monde nouveau. Je le savais.
Chacun d'entre nous a connu un événement particulier destiné à se dérouler à une certaine période de son existence, et une seule fois, comme une petite flamme venu l'éclairer. Ceux qui ont attentifs et qui ont de la chance gardent précieusement ces moments en eux, les font grandir, les utilisent tels des torches pour illuminer leur vie toute entière. Mais une fois perdue, cette flamme ne peut plus jamais être retrouvée...
Caressant de la main la surface dure et lisse de l'Acropole, je songeai à la longue histoire inscrite au fond de ces pierres. L'être humain que j'étais se trouvait enfermé dans ce flux de temps, bon gré mal gré. Je ne pouvais en sortir. Ou plutôt, finalement, je ne voulais pas en sortir.

Haruki Murakami,Les amants du Spoutnik

27.7.07

A bientot


J'ai dit au revoir à la Grèce de façon très conventionnelle : coucher de soleil au Cap Sounion.

23.7.07

Paysage familier

bureau grec

Famille de papier

Les œuvres que j’aime sont comme une famille. Il me faut prendre des nouvelles d’elles régulièrement : le cours de ma vie est peuplé, constitué même de ces rappels à une bribe d’entre elles, sans quoi le quotidien n’a souvent pas de saveur en lui-même. Je me rappelle par exemple très bien de ce que je lisais dans tel paysage, ou dans tel événement. Témoins de ma vie plus que les humains infidèles et passagers.
Il m’est pour cela nécessaire, vital, de m’en réimprégner périodiquement, de les visiter temporairement ou de façon plus prolongée. Je relis ainsi très régulièrement Le livre des lumières de Haim Potok, les différents volumes de Dune et du seigneur des anneaux (dont une fois à haute voix à un auditeur privilégié). Je retrouve le même plaisir à les côtoyer, le même suspens dans les trames, la même saveur des anecdotes. Quand je découvre un auteur, j’aime livre son œuvre complet, l’un après l’autre, au fil des jours. J’aime connaître le fil de sa vie, voir sa photo. Ainsi ai-je fait pour Haruki Murakami et Aaron Appelfeld. Pourtant, je n’accorde qu’une importance relative à sa biographie ou à la véracité de ses propos ; je ne suis pas dupe, je sais que la littérature est mensonge. Ou plutôt qu’elle a ses propres vérités, ses propres lois, et que les auteurs ne sont passionnants et intègres que dans leur œuvre. Mais j’aime savoir un auteur en vie, car la source n’est pas tarie. Et je l’aime non en tant que personne, mais en tant que maître de littérature, passeur de vie.

22.7.07

Complémentarité singulière.

J’ai retrouvé ici des amis qui ne m’ont donné aucune nouvelle depuis deux ans. J’ai retrouvé intact le plaisir de leur présence, les conversations sans fin à propos de nos activités artistiques ou professionnelles. Aucune évocation de l’ébranlement récent de ma vie. Je me sens bien dans les longues heures que je passe avec eux. Je leur en ai beaucoup voulu de ce silence radio de leur part, j’avais tant besoin de paroles. Mais ceci est passé. C’est ainsi, dans ma vie, il existe des proches de loin, plein d’attention à distance, délicieusement présents, et lorsque nous nous retrouvons, il ne se passe rien et c’est même parfois désagréable. Je viens de réaliser qu’il existe le phénomène inverse, des amis de près, qui au loin se dissolvent. Complémentarité singulière.

thé grec



Plaisir exotique, matériel importé de France.
L'image est trafiquée, pas le thé (Japon, asaghili)

Atelier Sud



Cinq ans ont passé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, tant de choses ont changé depuis, pour eux comme pour moi. Mais l’essentiel est resté je crois.

nul n'est sensé...(suite)


à Pyrgos
de Tinos

21.7.07

Pilos.



Je suis de retour chez moi. Sans nostalgie aucune. Que du bonheur. Je bois les images que j'engrange pour l'hiver.

eau grecque


A Pyrgos, une platia au platane, avec un resto « chic » ainsi que le prouvent les bouteilles d’eau design avec des étiquettes variables...

Pigeonniers habités et villages déserts



A Tinos, il n’y a que des touristes grecs en pélerinage. Très peu s’intéressent à ses pigeonniers que l’on voit partout en carte postale. Dans le village qui regroupe les plus beaux, tout est pourtant fait pour bien les découvrir. Pas une taverne ni un marchand de souvenirs, un village grec, tout propret (mais où sont les habitants?).

autoportrait

16.7.07

Vassilis Alexakis

J’ai terminé le roman grec que j’avais emporté. Un petit bijou, comme d’habitude, de Vassilis Alexakis, Talgo.
Si l’on n’a pas vécu un temps soit peu en Grèce, on ne comprendra pas vraiment la profondeur de ce passage. Mais il garde cependant toute sa poésie :

"J’ai fermé derrière moi la porte de l’appartement, j’ai posé le paquet sur la table, je l’ai regardé un long moment. J’ai essayé en vain de dénouer la ficelle, je l’ai coupée avec les ciseaux. Dans le paquet, j’ai trouvé un petit flacon de verre, comme ceux des pharmacies, contenant un liquide transparent.
Sur le flacon tu avais écrit à l’encre de Chine : PLUIE DE PARIS. J’ai trouvé également ce mot : Je l’ai recueillie avec une casserole, par la fenêtre. Ma manche a été trempée. Grigoris.
Même si un jour je ne devais plus t’aimer, il faut que tu saches, Grigoris, que je te serai toujours reconnaissante de m’avoir fait ce cadeau. Quand je serai vieille et qu’on me demandera ce qui s’est passé d’important dans ma vie, je répondrai seulement cela : « On m’a jadis offert un flacon d’eau de pluie. » "
Vassilis Alexakis, Talgo

15.7.07

Eleniko kafe. 2.

Un faux café grec (c’est-à-dire massacré au percolateur), c’est bien pire...



...qu’un vrai coca avec une rondelle de citron vert !

Nul n’est sensé ignorer la loi




En Grèce, la loi oblige les propriétaires à ce que le compteur électrique soit apparent.

Affichages publics

Continuité



Il y a quelque chose de rassurant à voyager en Grèce. Une permanence malgré le temps qui passe, l’euro et les normes, à la résistance tenace des traditions .
Certaines sont cependant insupportables. J'ai vu hier une femme monter à quatre pattes les escaliers de l'esplanade d'une église miraculeuse. A genoux, elle portait un jean et des sandales dorées...

Carte postale



Bien sûr c’est un décor de carte postale. Mais nous sommes dans la carte postale, et c’est toute la différence.

14.7.07

Canicule, 1


Les chiens vont bien aux colonnes.
Normal, ici nous sommes en Grèce

Ruines



A Athènes l’Olympeion est le monument que je préfère. Comme cela, juste quelques colonnes. Les cent quatre colonnes originelles ne m’auraient sans doute pas fait le même effet. Juste quatorze, comme si on avait ôté volontairement le zéro du milieu, c’est juste ce qu’il faut.



Des faucons nichent au sommet des pilastres. La vue la plus impressionnante de ce temple est celle depuis l’Acropole, où il semble paradoxalement beaucoup plus haut alors qu’on le voit de très loin...

12.7.07

Je n'ai pas pu résister...


Trop mignons...
Dans un mois, inversion des rôles ?

Marché au poisson à Athènes


Pour le même prix, on vous le met en cornet.
Rendez-vous dans un mois, dans une autre ambiance...

Ca y est nous y sommes !

Il y a eu beaucoup d'occasions de faire Cheerianou (bénédiction des premières fois) aujourd'hui.
Premier ellenico cafe metrio commandé en grec parakalo



En plein quartier touristique de Monastiraki, une terrasse où le garçon prend la commande en arrivant avec deux verres d'eau glacée (il fait très chaud). Une vraie terrasse ave table ronde tripode, cigales...



On lève les yeux vers les balcons clos



Devant le Parthenon, un passant à qui vous demandez le chemin et qui vous accompagne en discutant.
Les gens qui s'interpellent en criant et éternuent très fort, la musique à plein tubes.
Nous sommes en Grèce...

11.7.07

Petite française typique...


...avec la baguette bien sûr !

Nuit brune


C'était dans la nuit brune...depuis mon balcon.

De la séduction des roses minuscules


Je suis tombée amoureuse d'un bouquet de roses minuscules. Quand je passe à leur abord, je ne peux m'empêcher d'être capturée et de les regarder longuement, puis de me libérer par un baiser...