29.12.17

lectures : enfance

"... après tout, qui n'est pas le survivant du naufrage de son enfance ? Je n'ai aucune envie de décrire la mienne, je veux simplement dire que pour pouvoir survivre à cette phase sombre et souvent terrifiante de ma vie, j'en vins à me convaincre de certaines choses me concernant. Je ne m'attribuais pas des pouvoirs magiques ni ne me croyais sous la protection de quelque force bienveillante -rien d'aussi tangible que ça - , je ne perdis jamais de vue, non plus, la réalité immuable de ma situation. Je fini simplement par croire que primo, les circonstances factuelles de ma vie, plus ou moins accidentelles, n'étaient pas nées de mon âme, secundo, que je possédais une qualité unique, une force particulière et une profondeur de jugement qui me permettraient de résister aux blessures et à l'injustice, sans en être brisée. Aux pires moments, il me suffisait de 'enfouir sous la surface, de plonger et de toucher l'endroit où vivait en moi cette mystérieuse faculté et, du moment que je le trouvais, je savais qu'un jour j'échapperais à leur monde et construirais ma vie dans un autre."
La grande maison, Nicole Krauss, ch. l'audience est ouverte

23.12.17

Sur les chemins de l'école (27) : aubes roses

En ce dernier jour d'école 2017, les belles couleurs de l'aurore aident à affronter la tendance grise ...



19.11.17

Ce que l'on aurait aimé ecrire (2): Douleur (2)

"Parfois, elle croyait qu'il l'appelait, qu'il lui revenait, mais ce n'était de toute façon plus lui, car le garçon qui avait été capable de la quitter aussi brutalement n'était pas l'Ethan qu'elle connaissait et qu'elle avait perdu à tout jamais, ne lui restait donc qu'à se coucher sur le dos, rétrécir de plus en plus, avalée par le matelas avalé par le lit avalé par le sol avalé par la terre, le plus important était de ne rien faire, c'est là que tôt ou tard elle arriverait, il ne faut que la patience pour disparaître totalement."
Douleur, Zeruha Shalev, ed. Gallimard, ch.6

18.11.17

Ce que l'on aurait aimé écrire (1) : Douleur (1)

"...oui, chez nous, pense-t-elle, la parole s'est mis à dérailler ces derniers temps, on s'en sert pour dissimuler et non pour révéler. Nous avons trahi les mots, ce qui est peut-être pire que de trahir l'autre, nous avons trahi les mots, quoi d'étonnant à ce qu'ils nous punissent."
Douleur, Zeruha Shalev, ed. Gallimard, ch.6

19.7.17

A travers les livres de Géographie ...

Hier, en redescendant du lac Ste Anne, j'ai été prise par cette vision sur la vallée :

une vision à la fois familière, insignifiante, convenue et captivante.
Et puis, soudain, j'ai compris. J'étais à l'intérieur du livre de géographie de mon enfance : La Vallée.
questions : Trouvez la rivière, le village, l'étage alpin, les forêts, les pâturages, les rochers, les sommets ...

20.5.17

Histoire de l'amour (4) : Georges Lebanc

"J'ignore depuis combien de temps je suis assis sur ce banc dans le parc. Il n'y a presque plus de lumière mais, tant qu'il y en avait, j'avais la possibilité d'admirer les statues. Un ours, un hippopotame, quelque chose avec des sabots fendus qui, à mon avis, est une chèvre. En venant, je suis passé devant une fontaine. Le bassin était à sec. j'ai jeté un coup d'œil pour voir s'il y avait des pièces de monnaie au fond. Mais il n'y avait que des feuilles mortes. Elles sont partout à présent, elles tombent, tombent, rendent le monde à la terre. Il m'arriver d'oublier que le monde ne suit pas le même rythme que moi. Que tout n'est pas sur le point de mourir, ou que, si cela doit mourir, c'est pour ensuite revenir à la vie, il suffit d'un peu de soleil et des encouragements habituels. parfois je pense : je suis plus vieux que cet arbre, plus vieux que ce banc, plus vieux que la pluie. Et pourtant. Je ne suis pas plus veiux que la pluie. Elle tombe depuis des années et après mon départ elle continuera à tomber. "
L'histoire de l'amour, Nicole Kraus

13.5.17

Histoire de l'amour (3) : cinéma

De temps en temps, quand j'avais fini, j'allais voir un film. C'est toujours, pour moi, un événement important. (...) J'aime bien m'asseoir tout  à fait devant, j'aime bien que l'écran emplisse tout mon champ de vision de sorte que rien ne me distraie du moment présent. Et alors j'aimerais que ce moment dure toujours. Je ne peux vous dire à quel point je suis heureux de le regarder la-haut, agrandi. Je dirais plus grand que nature, mais je n'ai jamais compris cette expression. Qu'est-ce qui est plus grand que la nature ? Etre assis au premier rang, lever les yeux vers un beau visage de femme grand comme un immeuble de deux étages et sentir les vibrations de sa voix vous masser les jambes, tout cela vous aide à vous rappeler les dimensions de sa vie."
Nicole Kraus, Histoire de l'amour, ch. les derniers mots sur terre

12.5.17

Histoire de l'amour (2) : on n'y croyait pas ...

"Des rumeurs couraient sur des choses incompréhensibles et, comme nous ne pouvions pas les comprendre, nous n'avons pas réussi à les croire, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun choix et qu'il soit trop tard."
Nicole Kraus, Histoire de l'amour, ch. les derniers mots sur terre

11.5.17

Une minute de silence

https://sadside-melissa.blogspot.fr/2007/05/une-minute-de-silence.html

Notre histoire, tu la verras défiler dans ta tête

Alors chut, pose doucement un doigt devant ta bouche
Et lutte, efface de ta mémoire ces mots qui nous touchent
Brûle, ces images qui nous plongent dans la solitude

Ecoute, ce qu'il reste de nous
Immobile et debout
Une minute de silence

Ce qu'il reste, c'est tout
De ces deux cœurs immenses
Et de cet amour fou
Et fais quand tu y penses
En souvenir de nous
Une minute de silence

Ecoute passer mes nuits blanches
Dans tes volutes de fumée bleue
Cette minute de silence
Est pour nous deux

Ecoute, ce qu'il reste de nous
Immobile et debout
Une minute de silence

Ce qu'il reste, c'est tout
De ces deux cœurs immenses
Et de cet amour fou
Et fais quand tu y penses
En souvenir de nous
Une minute de silence

Une minute de silence

Michel Berger

Histoire de l'amour (1) : langue maternelle

"Nous restons souvent assis à ma table de cuisiene. Tout un après-midi peut s'écouler sans que nous prononcions un seul mot. Quand nous parlons, ce n'est jamais en yiddish. Les mots de notre enfance nous sont devenus étrangers - nous ne pouvions plus les utiliser de la même façon, alors que nous avons choisi de ne pas les utiliser du tout. La vie exigeait une nouvelle langue."
Nicole Kraus, Histoire de l'amour, ch. les derniers mots sur terre

1.5.17

Mes notes de chevet (125) : gens qui prennent des airs savants

"Une maîtresse de maison de la basse classe, prend aussi des airs savants. C'est déjà drôle quand son mari est stupide, mais elle trouverait le moyen de donner des leçons à un homme vraiment intelligent."
Notes de chevet, Sei Shônagon
Démon riant, Hokusai

Mes notes de chevet : vous voyez qui je veux dire ?


Cent vues (102) : tout est bien qui finit bien

Taibi ippitsu no Fuji

Un Fuji tout simple , une grosse tache d'encre ... Aujourd'hui, plus que jamais, je veux croire que c'est le Fuji qui chasse la tache ...


20.4.17

Des hommes sans femmes (11)


"Les branches du saule oscillaient sous la brise du début d'été. Dans une petite chambre sombre, quelque part à l'intérieur de Kino, quelqu'un allongeait la main pour la poser sur la sienne. Les yeux fermés, il sentit son poids, sa chaleur, sa douceur. C'était quelque chose qu'il avait oublié depuis très longtemps. Dont il avait été mis à l'écart."
Le bar de Kino, Des hommes sans femme, MURAKAMI Haruki

19.4.17

Des hommes sans femme (10) : le temps de trois brandys



"Elle était toute à la musique, buvant son brandy lentement sans dire un mot, complètement perdue dans ses pensées. Le silence ne semblait pas lui peser. Le brandy était le genre d'alcool qui s'accordait bien avec lui. En agitant son verre, elle prenait tout son temps pour humer les parfums, en admirer la couleur.

18.4.17

Des hommes sans femmes (9) : face B

? ???????
pas trouvé ! Help ! ;-)

"Tout deux l'écoutèrent en silence. Quand il fut terminé, elle lui dit : "Pourriez-vous mettre l'autre face ?" Et c'est ce qu'il fit.
Le bar de Kino, Des hommes sans femme, MURAKAMI Haruki

Des hommes sans femmes (8) : vieillerie


Ce soir-là, la femme entra seule dans le bar. Il n'y avait aucun autre client. La pluie tombait alors sans discontinuer. Quand elle ouvrit la port, l'air gorgé des parfums de la pluie et de la nuit s'engouffra à l'intérieur. Elle s'assit au comptoir, commanda un brandy, et demanda à Kino de mettre un disque de Billie Holiday. "Le plus ancien possible."
Le bar de Kino, Des hommes sans femme, MURAKAMI Haruki

17.4.17

Des hommes sans femmes (7) : la bataille de Jericho



Il était évident que le comportement de ces hommes déplaisait fortement à Kamita - dont Kino ne connaissait pas encore le nom. Son visage resta imperturbable mais, de la main gauche, il se mit à tapoter sur le comptoir, comme un pianiste qui teste les touches du clavier. Je dois intervenir, pensa Kino. Ici, c'est moi le responsable.
Le bar de Kino, Des hommes sans femme, MURAKAMI Haruki

29.3.17

Des hommes sans femmes (6) : souvenirs


J'ai l'impression alors que tous ces événements se sont produits hier. La musique a le pouvoir de revivifier les souvenirs, avec une intensité et une clarté telles que l'on en est parfois blessé.
YesterdayDes Hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki, ed. Belfond

28.3.17

Des hommes sans femmes (5) : nous faisons tous des détours sans fin


Du regard, je fis lentement le tour de la salle. Ici où là, des hommes en costume élégant portaient un verre aux lèvres. L'une après l'autre, des bouteilles de prix étaient débouchées.
YesterdayDes Hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki, ed. Belfond

27.3.17

Des hommes sans femmes (4) : Murakami, le retour (2)

"Quand nous sommes allés dans ce petit restaurant italien, à Shibuya, nous avons bu du chianti très ordinaire. Tu te rappelles ? Et aujourd'hui, nous dégustons ces vins de prix de la Napa Valley. Un drôle de retournement, non ?
- Je m'en souviens très bien", dit-elle.
Elle avait retrouvé ses esprits.
"Nous avons vu un film de Woody Allen. C'était lequel, déjà ?"
Je lui rappelai le titre.
"C'était un très bon film"
J'étais d'accord. C'était l'un des meilleurs films de Woody Allen."
Yesterday, Des Hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki, ed. Belfond

26.3.17

Des hommes sans femmes (3) : kinô


"Il l'entonnait d'une voix tonitruante chaque fois qu'il était dans son bain.
          Hier, c'est
          deux jours avant demain
          et parce que c'est
          le lendemain d'avant-hier ...
Dans mes souvenirs, c'est ainsi que cela commençait, mais comme beaucoup de temps a passé, je n'en suis plus tout à fait certain."
Yesterday, Des hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki, ed. Belfond

25.3.17

Cent vues (101) : quand y en a plus, y en a encore

Jaoinuma no Fuji, Hokusai


Une cabane, un arbre et le Fuji, c'est ainsi que je le vois, dans mes rêves. Les serpents, non, je ne les vois pas, c'est ma vision optimiste du monde.

Des hommes sans femmes (2) : théâtre russe

"
" Vous avez lu Oncle Vania ?
- Chaque jour, vous n'avez cessé de m'en faire entendre des tirades, et à très haute voix ! Alors j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur cette histoire. Moi aussi, je suis curieuse, voyez-vous ! répondit Misaki. "Ah, quel malheur de ne pas être séduisante ! Pourquoi suis-je née ainsi, aussi peu charmante , Pourquoi ce destin ?" C'est une pièce plutôt triste.
- Une histoire désespérée, fit Kafuku. "Ah ! Quel malheur ! J'ai déjà quarante-sept ans. Il se peut que je vive jusqu'à soixante. Une éternité ! Comment pourrais-je supporter de vivre ainsi encore treize années ? Que ferais-je ? Comment les occuperais-je chaque jour ?". A cette époque, les gens mourraient généralement vers soixante ans. Oncle Vania a peut-être eu de la chance de ne pas vivre aujourd'hui. "
Drive my car, Des hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki, ed. Belfond

24.3.17

Des hommes sans femmes (1) : Murakami, le retour

"Au retour, il écoutait souvent un quatuor à cordes de Beethoven. Il aimait ces quatuors, et ne se lassait jamais de les écouter. Une musqiue qui vous laissait libre de penser, ou, au contraire, de ne penser à rien. Lorsqu'il était d'humeur à entendre quelque chose de plus léger, il mettait une cassette de vieux rock américain, comme les Beach Boys, les Rascals, Creedence ou encore les Temptations."
Drive my car, Des hommes sans femmes, MURAKAMI Haruki,

23.3.17

Un air d'ailleurs ?

variations gnocchesque (2) : encore des champignons

Mais cuits, à peine, avec une échalotte.
par Dvorah. Leerdamer en micro-cubes, œuf mollet, levure de bière et huile d'olive. Les gnocchis verts viennent d'Agnoletti.

Radio Imagination (14) : musique légère et agréable

"Et bien vous n'aurez qu'à choisir, piano ou orchestre"
Radio Imagination, Seikô Itô, ch.5

22.3.17

Radio Imagination (13) : souvenir d'amour

"Et maintenant, passons une musique. Un morceau magnifique, une chanson torride."
Radio Imagination, Seikô Itô, ch.5

21.3.17

Radio Imagination (12) : les funérailles de l'animateur ?

"Une musique triste comme ça, c'était presque de la triche. "
Radio Imagination, Seitô Itô, ch. 5

20.3.17

Radio Imagination (11) : dérogation

"mais celle-là c'est différent, c'est l'une des rares chansons de Bob Marley qui n'est pas du reggae. Il la chante seul à la guitare, c'est plutôt du ryth and blues. Les paroles sont basées sur la Bible, c'est une chanson dédiée au salut des opprimés."
Radio Imagination, Seikô Itô, ch.4, ed Actes Sud

19.3.17

Radio Imagination (10) : accident d'avion

"Oui, écoutons Corinne Bailey Rae, cette jeune chanteuse anglaise à la voix émouvante et sereine dont le premier album fut un succès mondial."

Radio Imagination, Seikô Itô, ch.3, ed Actes Sud

18.3.17

Radio Imagination (9) : faire-part

"Splendide chanson n'est-ce pas ? La voix, les instruments acoustiques ... C'est à l'annonce du décès d'Antonio Carlos Jobim, le Brésilien dont je vous ai repassé une chanson hier, du moins il me semble que c'était hier, que l'Américain Michael Franks décida de sortir cet album, dans lequel figure ce morceau qui lui donne son titre. C'était en 1995."
Radio Imagination, ch2, Seikô Itô, ed Actes Sud

17.3.17

Radio Imagination (8) : folksong

"Ca a du faire une fin du genre un homme, une femme, du café et des larmes, je n'en sais rien je ne distingue plus la limite entre le rêve et la réalité.
Radio Imagination, Seikô Itô, ch. 3, ed. Actes Sud

10.3.17

Radio Imagination (7) : mais elle passe en boucle

"Terriblement ironique comme titre pour un retour de la région dévastée, quand on y pense."
Radio Imagination, de Seikô Itô, ch.2, ed. Actes Sud

9.3.17

Mes notes de chevet (124) : Gens qui s'expriment de façon inconvenante

"Les gardes du corps chargés de veiller lorsque le tonnerre gronde"
Notes de chevet, Sei Shônagon


Mes notes de chevet :
Février, Mars et bientôt Avril, en ces temps de Campagne, et nos gardes ne gardent rien, laissent le tonnerre gronder et engendrer de futures catastrophes

La Piscine (8) : un air de Seigneur des Anneaux

Attila et sa horde de Huns, 1897, de Théodore Rivière, la Piscine 


Délectez-vous de cette épique scène ... une horde foisonnante, mais l'action dominante est dans le coin gauche : qui gagnera l'épée ?

Radio Imagination (6) : un pas, une pierre


Même si vous ne la connaissez pas, s'il vous plaît, essayez de l'imaginer.
Et elle repassera en boucle jusqu'à mon retour, alors pendant ce temps, chers auditeurs, vaquez à vos occupations, profitez d'un rêve pour mordre le bonheur à pleines dents, vivez en liberté.
C'est à vous.
Radio Imagination, de Seikô Itô, ch.2, ed. Actes Sud

8.3.17

Radio Imagination (5) : Child is father to the man

"Allez, passons un nouveau morceau. 1968, Blood, Sweat &  Tears, autrement dit du sang, de la sueur et des larmes : So Much Love"
Radio Imagination, de Seikô Itô, ch.1, ed. Actes Sud

7.3.17

Radio Imagination (4) : claquettes

"C'était joli ! et cette voix ! Vous êtes sur Radio Imagination, où nous aimons passer de ces petits bijoux de nostalgie mélodique."

5.3.17

Radio Imagination (3) : post-fusillade

"Comme vous le savez, cette chanson a été écrite après un fait divers réel, une jeune fille qui avait tiré sur des enfants avec un fusil."

Radio Imagination, Seikô Itô, chapitre 1, ed. Actes Sud

4.3.17

La Piscine (7) : après le Salon.

Vaches hollandaise, de Gustave Krabansky
Le Salon de l'Agriculture vient de se terminer, ravivant en moi les souvenirs de sa découverte déjà bien adulte. Des vaches, j'en ai tant vu en randonnée et quand je vivais en Dordogne. Elles avaient été mes voisines, j'avais découvert qu'elles répondaient à leur nom, qu'elles connaissaient leur place et qu'elles aimaient les câlins. Aussi, c'est avec une infinie tendresse que je les contemple sur les tableaux.

Mes notes de chevet (123) : choses négligées

"La tenue des dames dont les cheveux sont relevés."
Sei Shônagon, Notes de Chevet

Hashiguchi Goyô (1918), Beauté se maquillant

Mes notes de chevet : je me souviens du temps où mes cheveux tombaient sur mes épaules et au delà. Un peintre, sournois, m'avait même dédicacé une œuvre : la femme aux cheveux dans le vent. Mais la plupart du temps, non, ils ne tombaient pas. Ils étaient relevés, attachés. A cette époque, mes fantaisies n'étaient pas faites de boucles d'oreille, mais de ma collection de barrettes, bijoux conçus à cet effet ; dans le but d'une fausse féminité, asservie à l'image masculine que les vraies femmes se doivent d'avoir les cheveux longs, et qui dissimulent leur grassitude par ces artefacts. Ce n'est sans doute pas sans raison si mon premier geste de femme libre fut de couper ces attributs "inutiles". Mes cheveux n'ont pas rallongé depuis, et la seule chose que je regrette, c'est ma collection de barrettes désormais inutiles.

2.3.17

variations gnocchesque (1) : du cru

Comme chez nous on délire toujours avec les gnocchis, j'ai décidé de publier ces délires ...
par Hatsuo : tomates cerises, champignons crus, huile d'olive, petites herbes



Radio Imagination (2) : rêver en japonais


"Evidemment, c'est parce qu'elle est passée que vous l'avez entendue "
Radio Imagination, Seikô Itô, chapitre 1, ed. Actes Sud

1.3.17

la Piscine (6) : festin

tigre dévorant un gavial, Antoine-Louis Barye, la Piscine
J'imagine le sculpteur se promenant avec son ami Delacroix au Jardin des Plantes. L'Histoire l'a à peine retenu, et pourtant. A cette époque, les animaux n'intéressaient personne, et leurs festins passaient inaperçus. 

Radio Imagination (1) : Cheer up sleepy Jean


"Vous écoutez DJ Ark, qui vous présente Radio Imagination. Ah, que voilà un morceau qui semblait fait pour notre émission !Vous le connaissez tous, bien sûr. La chanson d'un garçon qui rêve éveillé."
Radio Imagination, Seikô Itô, chapitre 1, ed. Actes Sud

28.2.17

La Piscine (5) : le bistouri et la hâche


Le bûcheron de la forêt de Lalonde,  Paul Richer, 1899

Médecin, sculpteur, disciple de Charcot, le profil des artistes semble avoir bien changé depuis ... Un bûcheron de la forêt où se perdit Mélisande peut-être ...

25.2.17

La Piscine (4) : La belle à la fontaine, j'ai soif d'un peu de ton eau ...

Jeune fille à la fontaine, Pierre Alexandre Schoenewerk le bien-nommé.

Mes notes de chevet (122) : choses tumultueuses

Des corbeaux sur un toit de planches, mangent le riz qu'on a mis là, en offrande aux dieux, avant le repas des bonzes.
Notes de chevet, Sei Shônagon

 Mes notes de chevet. Pour moi les corbeaux ne sont pas synonymes de tumultes. Ou sinon comme un présage, juste avant la tempête. Winter is coming ...

24.2.17

Cent vues (100) : le rocher troué

Kaihin no Fuji, Hokusai

Toute une partie de ma vie, j'ai cherché des rochers et des pierres trouées. Les peyrepertuses font partie des fantômes de ma vie, et Hokusai, en sa centième, me fait ici un sacré clin d'œil ...

La Piscine (3) : les jolies danseuses



Deux danseuses d'Irène Popard, de Marcel Mérignargues, sur le bord du bassin de la Piscine à Roubaix. On ne trouve pas grand chose sur Marcel Mérignargues, à part qu'il es nîmois et qu'il travailla pour le musée Grévin. Apparemment, il aimait beaucoup Irène Popard. En tout cas, ces deux danseuses aux fleurs sont vraiment très belles, toute de plâtre faites.

23.2.17

La Piscine (2) : la piscine




Depuis que je connaissais cet endroit en photo grâce à mon amie lilloise Malika, il me faisait envie. Je ne savais pas qu'un jour j'allais le faire découvrir à ma fille.
En 1922, c'était le maire de Roubaix qui a demandé à l'architecte Albert Baert de construire la plus belle piscine de France. Et pour tous. Je crois bien que c'est la vérité, je n'en ai jamais vu une aussi belle. C'était la piscine où ma copine Joséphine allait se baigner avec son école ! Mais dans les années 80, elle a fermé pour vétusté et elle est devenue un Musée. Quelle bonne idée ! Il reste quelques restes :








21.2.17

La Piscine (1) : une petite sirène

Roubaix jeudi : La Sirène, Sébastien, 1943, la Piscine
Une jolie petite sirène, de Sébastien, un voisin de Vallauris que j'ai trouvé sur le bord de la Piscine, à Roubaix, va commencer cette nouvelle série. Comme sortie d'un dessin animé, une étrangeté mignonne ...
Un autre cliché, un autre plan, très joli

14.2.17

Le son de chez moi (59) : vive l'Ecosse !

Malgré l'état d'urgence, la ville en deuil, la Promenade en deuil, le Carnaval en Deuil clôturé, il y a encore un peu d'espérance et de joie spontanées : de jeunes écossais en fanfare ...


1.1.17

Cent vues (99) : au travail ! Balayez-moi ça!

Allez, il est temps de reprendre travail et balayage, en ce jour de l'an, pour finir les deux malheureuses vues restantes de ce recueil ...

Fushiana no Fuji, Hokusai

Et la lumière fut : jour un

Comment apprivoiser ce premier jour de l'année, jour un du mois un, ce jour étrange où tout est mort, où toutes les fêtes se finissent en lui, ce grand lundi insupportable. Trompons l'ennemi.
Par un repas, pourquoi pas en combinant les pays de référence : pour le Japon, des restes d'un repas de fête fêté en avance en une sorte de conjuration : poisson cru, crevettes crues, riz vinaigré, soba du nouvel an; pour l'Italie, notre destination de proximité, prosecco, poulpe en carpaccio, olives douces de Sicile ; un détour chez les ashkénazes avec quelques poissons de vinaigre ; de ce gentil pays d'ici, basilic de l'été du balcon, fromage de chèvre frais tartiné sur la pâte de coing de l'amitié et le pain d'épautre frais sorti du four. 

Puis visite en pays mythique, avec des fantômes de troupeaux, de tapenade et de Manons, projection de pavillon de thé. 

Le lierre y ruine l'entreprise humaine mais enracine ces charmes.

Petit chemin choisi pour éviter le fantôme de Tony et de sa dernière balade, mais je tombe sur des fantômes plus anciens, un pique-nique de mes seize ans ou commença une expérience qui en dura trente.

Ne reculons devant rien. Inutile de ratiociner, je décide d'offrir le printemps à celui qui partage ma vie ici et maintenant.


Lorsque l'on rentre, la lumière de fin de premier jour se dessine sur le terrain de nouveaux jeux. Elle justifie la nécessité objective du calendrier juif qui commence au soir. Premier jour, fin.