26.11.20

En cheminant avec la parasha (8) : Vayètsè : des rayures et des points

                                                     Jacob et le troupeau de Laban, Ribera


Je n'avais pas réalisé qu'avec la relecture, je cheminerai avec cette idée de mensonge. Cette semaine encore, elle est au cœur du texte.

Laban, tout d'abord, est maître en la matière. Tous ton discours en est empreint, dès son effusion à l'arrivée de Jacob. Celui qui ne voulait rien de "son corps et sa chair" va avoir quatorze ans de salaire pour ses deux filles, dont une seule faisait partie du contrat de départ.
C'est pourquoi l'on n'en veut pas trop à Jacob quand lui aussi, il ment à Laban pour préparer son départ : pour récupérer le maximum de bêtes, il propose à Laban un marché de dupe où il va user de magie tout en s'assurant que le "partage" sera incontestable. On ne comprend pas trop comment il s'y prend, mais il arrive à faire naître un maximum de bêtes "non blanches", sa part dans le troupeau à naître. Il ment alors à ses femmes en prétextant une intervention divine explicite. Puis il s'enfuit sans dire au revoir. 

On assiste alors à un morceau d'éloquence de Laban, qui, on dirait, ne manque pas d'humour : "Je t'aurais reconduit avec allégresse, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe ! " J'imagine tout à fait une mise en scène par Tex Avery ou les frères Cohen.

La seule fois où Jacob ne ment pas : "quant à celui que tu trouverais en possession de tes dieux, qu'il cesse de vivre !",  cela lui portera malheur. Car il ignorait que c'était Rachel, menteuse devant son père, qui était la voleuse. Pour ne pas être démasquée, elle prétend même avoir ses règles, alors qu'elle porte Benjamin.  Les commentateurs disent que cela sera la cause de sa mort, après la naissance de son dernier fils. 

22.11.20

Murakami et Ozawa : aide à la lecture (12) : troisième conversation : De Telemann à Bartok

 

Concertos de Telemann et de Vivaldi, mai 1965


Premier et troisième concertos pour piano de Bartok, juillet 1965

 premier concerto pour piano Tchaikovsky

Symphonie fantastique de Berlioz





21.11.20

Murakami et Ozawa : aide à la lecture (11) : troisième conversation : Lire une partition attentivement

 Murakami : "Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'implique la lecture d'une partition, mais je vois ça comme le travail de traductionque je fais au quotidien. Je lis des livres en anglais, je les transpose en japonais, et je bute parfois sur un passage difficile. J'ai beau y réfléchir très longtemps, pas moyen de comprendre. Alors, j'en suis réduit à rester assis les bras croisés, à garder les yeux fixés sur ces lignes pendant des heures :parfois je finis par comprendre ; d'autres fois, il n'y a rien à faire. dans ces cas là je saute le passage difficile, passe à la suite et y reviens de temps à autre ; au bout de deux ou trois jours, tout s'éclaire enfin, comme si une voix intérieure me disait : "voilà donc ce que ça veut dire", et le sens se révèle en toute simplicité, comme si de rien n'était. "

De la musique. Conversations. MURAKAMI Haruki, OZAWA Seiji

My favorite things (33) : Corona (5)

 1. Lectures:
Recette pour temps de froid

"Dans la cuisine j'ai préparé une limonade chaude. J'avais mis à macérer dans du miel du citron, du gingembre, de la cannelle, des clous de girofle et de la cardamone ; dans les semaines à venir, je pourrai faire du vin chaud avec cette préparation, en ajoutant du vin rouge."

OGAWA Ito, La république du bonheur, ch. Riz au mukago, p190

2. Estampes

Hokusai. Le coquillage violet

3. Musique
Apparemment, la vielle n'est pas inconnue du peuple juif ...






19.11.20

My favorite things (32) : Corona (4)

 1. Lectures

"L'adieu aux lettres s'est achevé sans encombre, cette année encore.
La vérité, c'est que la famille Amemiya n'était pas écrivain public de génération en génération et l'adieu aux lettres était une cérémonie inventée par l'Aînée; du coup, j'aurais pu tout arrêter. Mais cela m'aurait gênée, quelque part, et puis, ça aurait été dommage, cette cérémonie avait son utilité, bref, tant qu'on m'enverrait des lettres à brûler, je continuerais, c'était mon destin, me semblait-il.
Parce que, de la même façon que les humains ont une âme, les mots en ont une à eux. Alors, pourquoi pas une cérémonie pour les envoyer au paradis ? "

OGAWA Ito, La république du bonheur, ch. Miso de Pétasite, p258

2. Jardinage

Amusant : je viens d'apprendre le nom de la misère qui me fascine et que j'aime à cultiver : une minuscule bouture donne des pots énormes qui croissent quelquesoient les conditions : Juif errant

3. Toby Nathan parle dans un interview , des questions que posent les gens quand ils te rencontrent à Bamako ; une de celles-ci :
"Quel es ton Dieu ?"
Et quand on répond : "Je n'en ai pas"
Alors ils disent : "Ah ? Tu es Français ? "

16.11.20

My favorite things (31) : Corona (3)

 1.J'ai trouvé un endroit pour me confiner :

"Le verbe grec kalyptein signifie "cacher". Calypso est donc littéralement "celle qui cache". Elle le cache au beau milieu de la mer, au milieu de nulle part. Et sur cette île perdue au milieu de nulle part, elle vit dans une caverne, et cette caverne est entourée d'arbres, des cyprès, des peupliers et des aulnes, avec des massifs de plantes aromatiques à l'arrière et des chouettes hululant dans les arbres (...) C'est un espace sombre, clos, fertile, dérobé. "

Une Odyssée, ch.Télémachie, Daniel Mendelsohn

2. J'aurais bien aimé aussi me confiner là, mais il semble qu'il y ait déjà beaucoup de monde

Hiroshige, Hakone

3. Cuisine : un air du pays sur la côte Est des Etats Unis : 

"D'ailleurs, elle m'a aussi appris bien des choses en matière culinaire : je me rappelle ce jour où je restai bouche bée devant une cassolette de linguinis recouverte d'un sauce qui - miraculeusement pour moi qui n'avait jamais mangé de pâtes qui ne sortent pas d'une boîte - n'était pas rouge mais verte, une sauce au nom italien qu'elle préparait avec des feuilles fraîchement cueillies dans son jardin, un petit carré à l'arrière de sa maison, dans lequel elle se promenait, coupant des herbes et chantonnant pour elle-même comme une sorcière surgie de quelque vieille légende."

Une Odyssée, ch.Télémachie, Daniel Mendelsohn


15.11.20

En cheminant avec la parasha (7) : Toledot : Isaac l'aveugle

Esav et Jacob, Matthias Stomer

Je continue cette semaine à (re)découvrir Isaac; et ce n'est pas vraiment en sa faveur ...

Isaac met ses pas dans les pas de son père : comme sa mère, son épouse est d'abord stérile (mais Isaac doit savoir mieux prier, et il aura des jumeaux, Esav et Jacob), et comme son père, devant Abimelech (ce roi est donc immortel ?) il la fera passer pour sa sœur : mais comme chat échaudé craint l'eau froide, cette fois si le roi ne se fera pas avoir, et le récompensera même, c'est incompréhensible.
Nous avons affaire à une famille de menteurs, de plus en plus menteurs au fil des générations :- Abraham a menti à Abimelech, Isaac ment à Abimelech. Jacob ment à tout le monde , et en premier à son père : "je suis Esav "dira-t-il par deux fois. C'est par deux fois aussi qu'il spoliera son frère, lui prenant et le droit d'ainesse et la bénédiction. Pauvre frère que la Bible, on ne sait pourquoi, n'aime pas. Il n'est pas bon d'être un ainé dans la Bible : Caïn, Ismaël, Esav. D'être un chasseur non plus : Caïn , Esav. Mais Esav est aussi un homme des champs, un homme simple et sans calcul, alors que Jacob, comme son père en son temps, est un homme "de la tente". Mais Esav ne veut pas tuer Jacob, du moins pas tout de suite. Esav pleure et se lamente, sa cause est juste et sa souffrance est sincère. Et Isaac, incapable de se protéger de son père, ne sera pas plus capable de protéger son fils ainé : aveugle il fut, aveugle il restera : aveugle à reconnaître ses enfants, aveugle à la souffrance de son fils préféré. 

Un autre point de vue sur la parasha, celui de Delphine Horvilleur :


Tendances (12) : Corona (2)

 



Réjouissez-vous, les enfants des écoles peuvent continuer à la piscine, elles restent ouvertes juste pour eux. Extrait de la procédure (descriptif syndical) :

Pour rentrer dans le concret, les élèves doivent se déshabiller (et se rhabiller) avec le masque, garder le masque jusqu’à la douche en maillot de bain, bonnet et serviette, l’enlever pour la douche (sauf masque en K-way), le remettre après pour accéder au bassin puis l’enlever de nouveau pour l’activité puis le remettre à leur sortie de l’eau quand l’activité est terminée puis le réenlever sous la douche pour enlever le chlore.

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Il me pèse de plus en plus ce drôle de confinement new style. Il est temps de prendre des décisions qui feront que les Tendances puissent se fondre dans les Favorite Things. Des décisions que jusqu'ici je n'arrive pas à mettre en pratique :

1. Arrêter d'écouter les infos, même celles de France-Culture ; maintenant que l'on est débarrassé de Trump, il n'y aura plus guère de vraies nouvelles, et de bonnes : montée des cas de Corona, montée du nombre d'attentats partout dans le monde. Autant arrêter d'être maso en révisant tous les jours...

2. Arrêter aussi la lecture du fil des copains : sensée me faire du bien, la plupart du temps, elle m'énerve : moi la randonneuse qui me contente de mon kilomètre de rayons, je vois les copains qui se promènent sur le Promenade des Anglais, les autres qui likent, voire les félicitent comme de nouveaux héros du confinement. La plupart des vieux d'aujourd'hui sont des ex-soixante-huitards, et obéir à des consignes, ça les emmerde. Braver le confinement pour le supporter leur rappelle peut-être leur parade de jeunesse. Je n'ai pas envie d'être aveugle. Mais je n'ai pas envie non plus de me fâcher avec mes copains. La plupart sont retraités. Moi tous les jours je vais bosser au milieu de mes petits qui éternuent et postillonnent tous azimuts sans masques ; leurs parents, en grosse minorité, portent le masque sous le menton et pour adresser la parole se rapprochent en l'ôtant carrément pour que vous puissiez les comprendre mieux. 

3. Il me restera du temps pour faire tout ce que j'aime faire et pour lequel le temps me manque : de la lecture, des etegamis, de la vielle à roue et donner des nouvelles de mon kilomètre de rayon ...


13.11.20

Murakami et Ozawa : aide à la lecture (10) : troisième conversation : Chef assistant de Léonard Bernstein




"Ozawa : (...) Ala suite de mon mariage et de mon augmentation de salaire, nous nous sommes installés dans un appartement à l'étage. Mais comme les étés sont caniculaires à New York, et que, bien entendu, nous n'avions pas de climatisation, lorsque nous n'arrivions pas à dormir, nous allions dans un cinéma ouvert toute la nuit - le moins cher que nous avions trouvé - et nous dormions là-bas. Nous habitions près de Broadway, par conséquent il y avait beaucoup de cinémas dans notre quartier. Mais dans la plupart d'entre eux, on vous forçait à quitter votre siège à la fin du film. Cela nous obligeait à nous réveiller toutes les deux heures pour sortir dans le hall et tuer le temps."
De la musique. Conversations. MURAKAMI Haruki, OZAWA Seiji

12.11.20

En cheminant avec la parasha (6) : Haye Sara

                                                Le sacrifice d'Isaac (détail), le Caravage
 

En relisant la parasha cette année, d'épisodes archi-connus, peut-être à cause du pessimisme ambiant, je redécouvre nos patriarches sous un aspect qui m'avait échappé. Ainsi que penser d'Isaac ? Est-ce le traumatisme de son presquassasinat, ou le syndrôme Tanguy. Cet homme au patronyme si gai, que se passe-t-il dans sa vie ? Longtemps (trop?) attendu, il naît d'un couple de vieillards, et aussitôt on éloigne  son demi-frère. Puis il est proposé pour l'holocauste, et il se laisse faire, se laisse lier, se laisse tuer. Au début de notre parasha, Sarah est morte, de chagrin ? Le voilà orphelin. Et puis on veut le marier. On a tellement peur de sa faiblesse, qu'Abraham lui interdit formellement le voyage (24-6). C'est donc un serviteur qui choisira sa femme, la belle Rivka, pleine d'initiative, on voit déjà que c'est elle qui va porter le pantalon ... A l'arrivée de Rivka, que faisait Isaac ? Il méditait. Et aussitôt il la conduisit chez sa mère. Il va hériter de toute la fortune d'Abraham. 

A la mort d'Abraham, Ismaël a douze fils. Le destin des Hébreux est pourtant dans les mains d'Isaac. Isaac, réveille-toi !

8.11.20

En cheminant avec la parasha (5) : Vayera ou la déroute familiale

Je pensais qu'étudier attentivement toute la Parasha chaque semaine allait m'aider à traverser le nouveau confinement avec plus de sérénité. Mais pour celle là spécialement je commence à douter.

Pourtant, ça avait bien commencé avec un de mes épisodes préférés. C'est l'extrait où Abraham reçoit les trois hôtes en sa tente. Toute ma vie, je regretterai de ne pas avoir acheté l'icône chez ce marchand du vieux Jérusalem, que je n'ai jamais retrouvée  et qui est restée gravée dans ma mémoire. La délicatesse du tracé racontait parfaitement le récit de ce passage qui commence notre parasha.

Abraham, l'hospitalier, plaide pour Sodome. Abraham n'est pas Noé, Abraham ne veut pas que les Justes périssent. Abraham marchande, et ira jusqu'à dix. Peut-être qu'Abraham ne savait pas qu'il n'y avait pas dix justes à Sodome et il s'en retourna pensant qu'il avait bien plaidé.

Mais mon répit est de courte durée.


Il sera dit que neuf Justes dans une ville injuste n'ont pas le droit de vivre. Il sera dit aussi qu'il n'est pas bon y être un enfant.

Et c'est ainsi que tout dérape. Trop de récits fondamentaux sont enfermés dans cette parasha. Les épisodes s'enchaînent, plus glaçants les uns que les autres, du coup, l'attention se relâche, et on ne voit pas tout ce que cette parasha a d'insupportable, de terrifiant. Mais bon sang de bonsoir , comment ne m'en étais-je pas aperçu avant ? Abraham, avinou, notre père, mais quel père ? et  de quelle famille ? Revisitons un peu nos aïeux :

Vous êtes une fille ? Vous n'avez pas de nom, filles anonymes. Voici Loth qui protège l'étranger, mais ce n'est pas l'amour paternel qui l'étouffe : en échange du salut de ses hôtes il propose aux Sodomiens de violer ses filles, vierges, de n'importe quelle façon (Génèse 19,8). Les Sodomites n'acceptent pas le marché, peut-être au fond ont-ils un peu de morale familiale si le reste ne suit pas ... En tout cas, les filles ont bien trempé dans la culture sodomite : après avoir échappé au viol par des inconnus, persuadées que le monde a disparu comme au temps de leur ancêtre Noé, elles ne veulent pas rester sans descendance et décident à leur tour de violer leur père ( qui apparemment se laisse tenter à noyer son chagrin dans l'alcool) à tour de rôle, après l' avoir enivré. Dieu refusait l'enfantement à Sarah, mais il le permettra pour les filles de Loth, permettant au Messie d'advenir (par l'intermédiaire de Ruth)

Vous êtes une épouse ? 

    -Vous n'avez pas de nom, comme la femme de Loth ; on ne sait pas quand Loth l'a épousée, si elle a eu de lui des fils, d'autres filles. On sait juste d'elle qu'elle s'est retournée mais on ne sait pas le motif : pleurait-elle sa maison ? sa famille ? Etait-elle simplement curieuse ? ou incrédule ? Jamais on ne saura. La femme de Loth, s'étant retournée, deviendra statue de sel (Genèse 19-26). 

    - Vous en avez un, vous venez juste de le changer : pour modifier votre destin ? Il semblerait que non car Abraham remet ça, et là c'est moins facile à avaler : il laisse encore partir sa femme avec le premier (donc le deuxième roi) venu, Abimelekh cette fois, et la fait encore passer pour sa sœur, (en plus il raconte des bobards, Genèse 20-13). 

    - Vous êtes une concubine mère porteuse : comme Agar, avec de l'eau et du pain, on vous renverra dans le désert, pour la deuxième fois.

Ne croyez pas que les garçons sont mieux lotis.   

 - Vous êtes un fils ...

    ... "illégitime "? Ca ne marche pas pour vous "avinou", notre père si vous vous appelez Ismaël.  On vous renvoie, en ayant protesté un peu quand même, sur de vagues promesses. Il vous reste votre mère ? si elle n'a pas le sens de l'orientation, comme Agar, elle vous perdra dans le désert. Puis elle vous abandonnera à une mort solitaire, sous le prétexte que c'est trop dur de vous voir périr (Genèse 21-16); de toute façon, elle est nulle : elle n'avait même pas vu la source qui vous aurait sauvée (Genèse 20-19). 

-Mais ne croyez pas que le fils "légitime" est mieux loti, et la parasha finit en apothéose : votre père , en directe communication avec Dieu, va partir en randonnée pédestre pour vous donner en holocauste, en vous obligeant à porter le bois de votre bûcher, à vous laisser attacher.  Lui qui voulait trouver dix justes, il ne marchandera pas pour vous ... Accablé par le chagrin, ou totalement lâche, aveugle (?), vous ne tenterez même pas de vous sauver ...

Soyez en convaincus, frères humains, on ne peut compter que sur les anges, qui seuls, secourront les deux frères : l'un viendra secouer Agar, l'autre stoppera le bras d'Abraham afin qu'il ne tue pas Isaac.

Est-il besoin d'en rajouter ? Je crois que j'ai besoin de faire un break jusqu'à la semaine prochaine ...

4.11.20

Tendances (11) : la France mais la République

 Mon ami Christian Jacomino a écrit un article qui parle de la France et de la République.

J'ai eu envie de lui répondre et de me souvenir de ces cours de Mme Richter, mon professeur d'Histoire de Terminale au lycée Calmette qui m'ont ouvert la voie vers mes études d'Histoire, et qui ont surtout, plus que l'Université, formé mon esprit critique et mon regard sur le monde. Sans doute aujourd'hui pourrait-elle être en danger de mort .

Quelle étrange idée pour moi que de vouloir dissocier  France et République, ces deux notions qui m'ont construite en tant que citoyenne...

La France, où la République est écrite jusque sur le fronton de certaines églises

église de Salernes (83)

 église de Aups (83)


Dans la Résistance, il n'y avait pas que des républicains, évidemment : des royalistes, des communistes. Mais ce n'est pas une raison pour vouloir sucrer la République. Dans la biographie de Charles De Gaulle qui passe en ce moment sur notre chaîne nationale, un passage fait écho de la complexité qui se joue : A la Libération, le président du Conseil National de la Résistance demande à De Gaulle de proclamer le retour de la République, mais De Gaulle refuse car pour lui la France Libre a toujours existé et Vichy n'était pas légitime. C'est la raison qu'évoquait Mitterand pour ne pas s'excuser de la déportation des juifs de France à la commémoration du Vel d'hiv. 

Il n'y qu'une France, mais il n'y a aussi qu'une République comme en France. Du moins c'est ce que j'espère et ce dont je désespère par ces temps de mauvais vent. Liberté, égalité, fraternité, va -t-on garder le cap ?

 La France est intimement mienne, mais à présent, sans la République, elle n'est rien. Si je devais y faire une liste, comme mon ami Christian, je n'y mettrai pas saint Louis sous un chêne, " Louis IX alias saint Louis" comme le titre une BD, le tueur de Cathares, le "pogrommeur" de Juifs. 

1.11.20

My favorite things (30) : automne (11)

 1. Lectures

"J'avais été un peu déçue par l'écriture de Kawabata. Les caractères étaient serrés sur la droite - comme le contenu d'un bento trop longtemps transporté de travers. "

La république du bonheur. OGAWA Ito

2. Statues de ma voisine

Sainte de salon (Canaux)



3. Fruits de saison
Les kakis si chers à mon cœur. Il y a 12 ans, ils furent mon plus joli cadeau de mariage dans le Kanagawa.

4. Il est certainement recouvert de neige aujourd'hui


5. Quand pourra-t-on retourner danser ?