26.11.20

En cheminant avec la parasha (8) : Vayètsè : des rayures et des points

                                                     Jacob et le troupeau de Laban, Ribera


Je n'avais pas réalisé qu'avec la relecture, je cheminerai avec cette idée de mensonge. Cette semaine encore, elle est au cœur du texte.

Laban, tout d'abord, est maître en la matière. Tous ton discours en est empreint, dès son effusion à l'arrivée de Jacob. Celui qui ne voulait rien de "son corps et sa chair" va avoir quatorze ans de salaire pour ses deux filles, dont une seule faisait partie du contrat de départ.
C'est pourquoi l'on n'en veut pas trop à Jacob quand lui aussi, il ment à Laban pour préparer son départ : pour récupérer le maximum de bêtes, il propose à Laban un marché de dupe où il va user de magie tout en s'assurant que le "partage" sera incontestable. On ne comprend pas trop comment il s'y prend, mais il arrive à faire naître un maximum de bêtes "non blanches", sa part dans le troupeau à naître. Il ment alors à ses femmes en prétextant une intervention divine explicite. Puis il s'enfuit sans dire au revoir. 

On assiste alors à un morceau d'éloquence de Laban, qui, on dirait, ne manque pas d'humour : "Je t'aurais reconduit avec allégresse, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe ! " J'imagine tout à fait une mise en scène par Tex Avery ou les frères Cohen.

La seule fois où Jacob ne ment pas : "quant à celui que tu trouverais en possession de tes dieux, qu'il cesse de vivre !",  cela lui portera malheur. Car il ignorait que c'était Rachel, menteuse devant son père, qui était la voleuse. Pour ne pas être démasquée, elle prétend même avoir ses règles, alors qu'elle porte Benjamin.  Les commentateurs disent que cela sera la cause de sa mort, après la naissance de son dernier fils. 

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