25.8.13

Mon quartier (63) : trésors cachés


Je ne connaissais pas la rue Saussure, bien cachée. Elle m'a livrée deux trésors, 
dans un angle :

dans un jardin, il me manque quelques centimètres pour voir la totalité de la fenêtre !

 

C'est ici

21.8.13

De la Photographie et des Photographes


La question de la Photographie comme un "A"rt revient souvent sur le tapis. Alors, pour la contourner, nous nous prenons à favoriser les fabriqueurs d'images ; ceux qui déforment, décomposent, compliquent, parodient ; ceux qui choisissent le sensationnel, l'horrible, le cocasse, le mignon.
Bien sûr, cela a quelque chose de rassurant . Car dans ce type d'image, nous reconnaissons, à coup sûr, Le photographe.

Pourtant, il en est d'autres. De qui l'image est évidente, est l'évidence. Qui montrent si peu, ne démontrent rien. Qui observent le monde. Qui nous le rende.
D'aucuns les disent interchangeables, absents, anonymes. Mais non, ils sont là, et bien là ; ils s'effacent aussi derrière ce qui est, ce qui devient une image ; leur image. Le réel en sort plus fort, parce qu'en point d'orgue.
Sommes aveugles nous qui ne voyons que l'image, ou plus encore nous qui ne voyons en elle que le réel, le réel à tout le monde. Et qui ne voyons dans cette image pas le photographe non plus, nous qui avons oublié que la beauté du monde nous était donnée  qui ne savons presque plus la voir. Nous avons besoin de ceux-là pour la redécouvrir.

Plongeoir de la Réserve
photo : Hatsuo Adachihara

Cent vues (81) : La vie, tout simplement

Takigoshi no Fuji, Hokusai


Qu'y a--il dans le joli sac ?
Trop petit pour contenir les bribes de la sphère, démontée pour contenter Petit Page...





18.8.13

Gatsby ce magnifique


Il y a quelques jours, nous sommes allés voir Gatsby projeté au Théâtre de Verdure. Pas le clinquant nouveau que je n'ai pas encore vu; j'avais bien l'intention de le faire, ayant beaucoup aimé   "Roméo+Juliette", même si Luhrmann aura droit à ma damnation éternelle pour avoir omis la scène du rossignol et de l'alouette; mais je ne pouvais pas supporter l'idée de voir supplanter la place du Robert Redford imprimé dans ma tête.
J'avais vu le Gatsby de Clayton sans doute à sa sortie, en 1974. Dans un cinéma à l'ancienne, au balcon. J'étais adolescente et j'y étais allée avec ma mère, toutes les deux fans de Robert Redford depuis l'Arnaque et Butch Cassidy.
J'avais quelques craintes, bien fondées de revoir ce film : lorsque j'ai parlé de mon projet à ma mère, nonagénaire, elle ne se souvenait plus ni du cinéma, ni du film, ni même qu'il existât un Robert Redford. Une des héroïnes principales avait eu le bête idée de mourir dans la semaine, juste passée soixante-dix ans. Sur place, le charme du Théâtre de Verdure avait du mal à résister à un public polyglote venu profiter du prix dérisoire du billet pour fumer des clopes, faire moult commentaires et s'esclaffer devant le maillot de bain du héros . Pour m'achever, nos voisins de devant étaient deux géants mal assis se contortionnant sans cesse.
Pourtant non, je fus saisi tout comme la première fois. J'ai retrouvé ce qui n'était jamais sorti de ma mémoire. La magnifique demeure, la chaleur omniprésente de l'été de Long Island, la silhouette regardant clignoter le phare, les costumes blancs. Les tacots rutilants, le fox trot et les perruques en perles.  Le déchiquettement du héros aveugle, cette chaleur terrible qui s'abat sur le front des hommes  et joue avec nos nerfs.
M'est née alors dans les profonds l'absolue nécessité d'engranger tout cela dans une neurone résistante, par crainte de la dissolution de la vieillesse qui pourrait me trahir tout aussi sûrement que Daisy le fit pour Jay.

12.8.13

Mes notes de chevet (108) : flûtes

Qu'il soit en voiture, à pied, ou à cheval, un gentilhomme a toujours une flûte glissée en son sein ; mais personne ne la voit. Je ne sais rien d'aussi charmant.
Notes de Chevet, Sei Shônagon

Mes notes de chevet : ... je ne savais pas, et je suis reconnaissante à Sei Shônagon de m'avoir découvert cette mystérieuse merveille.