28.2.10

le son de chez moi, 28 : bouquet final

Au revoir Carnaval, à l'année prochaine !

Le son de chez moi, 27 : bateau de feu

A Nice, les feux d'artifice sont tirés sur la mer, depuis cinq bateaux en mouvement. Un luxe que j'apprécie tout particulièrement...

Le son de chez moi, 26 : Au Carnaval, ça boume


J'ai toujours rêvé de faire partie d'une fanfare ou d'une bande de ce genre. Si je trouve trois autres fous, je commence demain.

27.2.10

Mes notes de chevet, 21. Fleurs des arbres

 


"Pour la fleur de deutzie, elle est d’un rang inférieur, et n’a rien qu’on puisse vanter. Cependant, la deutzie fleurit à une époque agréable : on la trouve charmante quand on pense que, peut-être, un hototogisu se cache dans son ombre. Au retour de la fête de Kamo, dans les environs de la lande de Murasaki, que c’est joli lorsqu’on voit, autour des pauvres chaumières, les haies hirsutes, toutes blanches de ces fleurs. On dirait des vêtements blancs, mis sur d’autres, verts, et aux endroits où il n’y a pas de fleurs, cela ressemble à une étoffe de couleur "feuille verte et feuille morte." C’est ravissant."
Sei Shônagon, Notes de chevet
photo Hatsuo Adachihara
Mes notes de chevet : C’est ainsi que je suis tombée amoureuse des Japonais : leur besoin impérieux de contempler les fleurs, les arbres et les plantes, de jouir du paysage même au milieu d’une foule nombreuse ; leur année ponctuée par le calendrier horticole : floraison des cerisiers, des pruniers, des tulipes, des hortensias, feuillages d’automne ... parcourir les sentiers sous les pluies de pétales.


26.2.10

Pour retrouver la nostalgie nipponne, 16 : comment (ne pas) voir le mont Fuji

"Je sais que mon épouse est dans mon cœur. 
Mais quand je ne serai plus là, où sera-t-elle ?"
J'ai vu ce film hier sur Arte.
Tant de choses à dire.
Comment être femme et vivre toute une vie dans le renoncement de soi, de ses désirs profonds, par amour.
Comment être mère de ces adultes égoïstes et jaloux.
Certains de mes amis parlent de leurs enfants lucidement, c'est ma fille mais c'est une grosse vache, c'est mon fils et nous n'avons rien à nous dire; souffrants mais lucides, c'est la vérité. Nous ne sommes pas nos enfants. Nous devons vivre en le sachant, en l'acceptant, pour le meilleur et pour le pire, ne pas avoir d'autres choix. Rudi résume la situation en un "l'essentiel est que tous deux nous nous aimons". C'est vrai et en même temps il n'a rien vu des aspirations de sa femme; C'est vrai et en même temps il le comprendra. C'est vrai et il l'aime, pour le meilleur et pour le pire, il n'a pas d'autre choix.


CHERRY BLOSSOMS-HANAMI : bande annonce du film
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23.2.10

Mes notes de chevet, 20. Choses qui égayent le cœur (suite)




« (...) Le brouillard a mouillé ses vêtements, qu’il laisse négligemment pendre. Les cheveux de ses tempes sont un peu en désordre ; il a l’air de les avoir, sans soin, fourré sous son bonnet laqué. Avant que la rosée des liserons fût tombée, il a quitté son amie ; il pensait à la lettre qu’il doit écrire, mais le chemin lui semble long, il fredonne "les jeunes tiges de chanvre".
Il allait à son poste au Palais ; pourtant, comme la fenêtre de treillis n’est pas baissée, il déplace légèrement le store, d’un côté, puis regarde à l’intérieur de la chambre. Il se dit, amusé, que sans doute, ici, tout à l’heure, un homme s’est levé pour partir. Peut-être celui-ci songeait-il, comme lui, au charme de la rosée ? »
Sei Shônagon, Notes de chevet
photo : Hatsuo Adachihara
Mes notes de chevet : 
Il est bon de penser, que s’il existe encore une femme qui se prend pour Sei Shônagon, il existe aussi un homme, tendre, pensif et plein d’humour, qui examine la rosée et sourit à la vue d’une chambre d’amour.


12.2.10

Boucler la boucle


Pour Alain et Josette.

C'était Noël 93. C'était un autre chien.
Il m'aura fallu seize ans pour boucler la boucle, pour parcourir les quinze minutes à pied restants qui menaient/mènent à ce paysage :

Avec un autre chien.
Avec une autre vie. Mais ça valait le coup. Quand vous voulez, nous rebouclerons avec vous, vue d'en haut,
vue d'en bas :

C'est beau. Comme la Grèce en plus près. A deux heures de chez moi...

10.2.10

La solitude des livres

"Elle l'ébranla sans en avoir eu l'intention :
-Pourquoi ne lis-tu pas ?
-J'ai du mal à me concentrer.
-Tu as essayé ?
-Même pas
-Les Juifs aiment lire, non ?
-Mon père et ma mère aimaient se plonger dans un livre.
-Mon grand-père était curé. Il disait : "Prenez exemple sur les Juifs, ils sont le peuple du Livre. Il n'y a pas de maison juive sans bibliothèque."
Il ressentit un instant la fierté des jours anciens :
-Chez nous, il y a une grande bibliothèque.
-Et qu'est-il arrivé aux livres ?
-Ils sont restés seuls. "
La chambre de Mariana, Aharon Appelfeld

5.2.10

Mes notes de chevet, 19. Choses qui font naître un doux souvenir




« ... Un petit morceau d’étoffe violette ou couleur de vigne, qui vous rappelle la confection d’un costume, et que l’on découvre dans un livre où il était resté, pressé.
Un jour de pluie où l’on s’ennuie, on retrouve les lettres d’un homme jadis aimé...
Une nuit où la lune est claire. »
Notes de Chevet, Sei Shônagon.
Mes notes de chevet :
En débarrassant l’appartement de ma mère, je suis tombée sur le tiroir à mercerie. Quand j’étais toute petite, que les temps étaient autres, c’est moi, qui ouvrais, seule, la porte aux clients de mon père et qui les faisais rentrer dans la salle d’attente ; une femme, venant quotidiennement, m’apportait à chaque fois un cadeau, un trésor : un bout de galon à rideau, un petit morceau d’étoffe brodée de feuilles de vigne dorées... un jour, elle m’apporta un nuancier de fil, dépliant magique ; je me souviens encore de mon émerveillement à parcourir des yeux les nuances subtiles de fil à coudre, à y revenir comme dans un livre d’images. De longs jours après, alors que j’avais grandi, ma mère crut bon de rendre l’objet utile et de l’utiliser pour repriser ou coudre sans besoin d’acheter la bobine en question. Elle fragmenta le nuancier, comme les bouquinistes les livres de gravures anciennes. J’ai retrouvé au fond du tiroir, les brisures de l’arc-en-ciel, et je crois bien que j’ai pleuré...