30.8.10

Mes notes de chevet, 34. Recueils de poésies


lundi 30 août 2010, par Dvorah Massa-Adachihara
« Le recueil de dix mille feuilles.
Le Recueil ancien et moderne
Le Recueil choisi postérieur »
Sei Shônagon. Notes de Chevet.
photo Hatsuo Adachihara
Mes notes de chevet :
Lorsque je pense à un recueil de poèmes, c’est ma mère que je vois. Ou plutôt que j’entends. Quand j’étais enfant, elle aimait à me réciter, alors que nous étions toutes deux dans la cuisine, les poèmes qu’elle avait appris à l’école. Ma mère, 89 ans cette année, n’a aucun diplôme. Meilleure élève de sa classe, elle avait été mise au travail dès le CM2 fini, malgré l’intervention de son instituteur venu au logis familial plaider sa cause pour la maintenir jusqu’au certif. Mais elle se souvenait je crois d’à peu près tous les poèmes qu’elle avait appris : je me souviens du Lac de Lamartine, et de nombreux poèmes de Victor Hugo.
« Donne lui tout de même à boire, dit mon père »
Ça sonnait bien, dans la cuisine...

2 Messages de forum

  • Recueils de poésies31 août 2010 05:32, par Christian Jacomino
    Je me souviens d’une intervention à la maison de retraite de la fondation Pauliani, à Nice. C’était au tout début de l’existence de notre atelier. Nous étions allés lire quelques poèmes aux pensionnaires. Ceux-ci avaient été installés en cercle et ils regardaient, quelques-uns sans les voir, d’autres avec un air d’indulgence distante et amusée, les jolis enfants et les deux ou trois étudiantes qui leurs rendaient visites. Ce serait un moment un peu bruyant à passer avant le dîner. Mais aussitôt que le premier d’entre nous commença de dire son poème, au centre du cercle, il fut interrompu par une voix dans l’assemblée, à laquelle s’en ajouta presque aussitôt une autre. Les souvenirs se réveillaient, le sourire revenait sur les lèvres. Et ce qui avait été prévu comme une lecture récréative faite aux pensionnaires se transforma en une lecture faite avec eux.
    Certaines des personnes qui étaient là avaient tout perdu. Jusqu’au souvenir du conjoint défunt ou de l’enfant grandi qui venait les rejoindre, le soir, après son travail. Mais le souvenir d’une fable de La Fontaine ou d’un poème de Victor Hugo attendait d’être réveillé dans leur mémoire. Et, avec lui, le parfum de l’enfance. Toute une bouffée de vie.
    Ainsi, il en fallait si peu !...
    Merci, Dvorah, pour ce beau témoignage. Mais tu ne nous as pas dit le prénom de cette dame...
  • Recueils de poésies31 août 2010 07:12, par Dvorah Massa-Adachihara
    Ma mère s’appelle Antoinette, mais certains l’appellent Cathy, de son deuxième prénom Catherine substitué au premier qu’elle n’aime pas...

29.8.10

Marché de dimanche


Les vaches sont encore à l'estive, les figues sont gorgées de soleil, oui, c'est encore l'été !

25.8.10

Le son de chez moi, 36 : cigale


A Port-Cros, elle faisait sa star au bord du chemin.
La cinéaste a autant la tremblotte que son héroïne. Depuis qu'elle a revu Microcosmos, elle ne se sent plus...

Le son de chez moi, 35 : calanque et cigales

Pour un 24 Août, avec un bateau plein à craquer toutes les demi-heures, c'est plutôt tranquille non ? Bon, il faut marcher un peu...

22.8.10

grenouilles

Petites gelées de thé vert et ... chicorée ! L'alliance chicorée-lait de riz est très réussie...

Recette :
Faire bouillir pendant une minute 15cl de lait de riz avec 1 cuillerée à café de agar agar et 1 cuillerée à soupe de sucre roux. Mélanger ensuite une cuillerée à soupe de purée d'amande et deux cuillerées à café de chicorée. Mettre en moule puis au frigo.

Mes notes de chevet, 33. Herbes

 


« La rose trémière me ravit. Il est vraiment merveilleux de songer que tous en ornent leurs cheveux, à l’occasion de la fête de Kamo, depuis le temps des dieux. La plante elle-même est très jolie.
La prêle d’hiver. Il est délicieux d’imaginer quel bruit le vent doit faire quand il souffle dans sa chevelure.
Les feuilles du lotus sont très élégantes. À la surface d’un étang calme et limpide, les grandes et les petites s’étalent et se déplacent à l’aventure. C’est charmant. Si on détache une de ces feuilles et si on la regarde après l’avoir laissée quelque temps pressée sous quelque objet, on trouve que c’est la chose la plus gracieuse du monde. »
Sei Shônagon. Notes de chevet
Mes notes de chevet
Je suis d’un pays chaud, sec par excellence. La première fois que j’ai vu un lotus sur un bassin, j’étais déjà adulte. Je n’ai oublié ni le lieu, ni la sensation. Sans doute est-ce pour cela que chaque fois que je rencontre une fleur d’eau, ce ne peut être anodin.
Herbe. Herble, c’est ainsi que disait Gwenaelle, 3 ans, dans la première classe où j’étais en responsabilité. S’en souvient-elle aujourd’hui, en conduisant ses enfants à la maternelle ?
J’ai failli mourir d’une mauvaise herbe. J’avais l’habitude de toujours en sucer. Au crépuscule, me promenant au pays de Gwenaelle, j’ai avalé un brin de folle avoine. Un léger gratouillis auquel succéda un gros mal de gorge. Visite chez le généraliste, puis à l’ORL que je trouvai chez lui déjà en pyjama. J’eus honte de le déranger à pareille heure, pour une brindille ; mais, tout en m’extirpant en trois secondes l’intruse avec de longues pinces, il m’annonça tout de go que si je n’étais pas venue, je serais morte, dans la nuit, étouffée...

Observatoire jospinien, 3 : the sound of water

Autrefois quand j'étais enfant, les cantonniers branchaient sur les bouches à incendie de grands tuyaux rugueux. Ils ouvraient dans la ville des rivières d'eau claire, véritables inondations qui balayaient tout sur leur passage en faisant un joli son de torrent de montagne. Avec le balai de bruyère, ils raclaient le bitume, produisant un étrange bruit de rame.
Ce dimanche matin, un quart d'heure après l'ouverture disco de la laverie, donc sept heures trente, le son d'un énorme moteur a couvert celui du bulletin d'information. Ca se voit que c'est les vacances, les horaires sont deux heures plus tard qu'à l'ordinaire. Le cantonnier a zébré la rue de son gros boudin relié au tanker  autotracté dont on entendait les halètements de pompage, une idée mignature du démazoutage en Louisiane. Le nettoyage a nécessité un bon quart d'heure.
Pourtant les bouches à incendie existent toujours, ainsi que le risque d'amende à y stationner sa voiture. mais l'installation pérenne est désormais désuète, ayant les défauts de ses qualités : quasi sans technologie, sans engin mécanique, sans pétrole, comme si toutes les technologies écologiques se devaient d'être hightech pour emporter les déchets anciens (graines de tournesol, débrits de frites, bouteilles de verre, mégots) et modernes (canettes et packs divers) engendrés par les apéros prolongés quotidiens de l'angle de ma rue, pour lesquels aucun rendez-vous facebook n'est nécessaire.

Fuji, cent vues (1) : déesse

En visitant l'exposition Kyoto-Tokyo où je me suis gorgée d'estampes, j'ai découvert dans son intégralité cet ouvrage d'Hokusai, et me voici avec la même envie de le feuilleter, ou plutôt de l'effeuiller avec vous au cours des semaines qui vont venir.
I,1 : 
Voici la déesse Konohana, déesse du mont Fuji. Princesse-fleur, symbole de la vie terrestre délicate, sur son nuage, déesse protectrice des éruptions du Fuji, portant un miroir, symbole de pureté, une branche de sakaki, pour la fertilité. Dans ses cheveux, un peigne-papillon, comme celui que ma fille portait lorsqu'elle était petite fille en guise de parure.

20.8.10

Observatoire jospinien, 2 : if music is the food of love

Voilà une demie-heure que je râle. Il est 7h00. Evidemment, vous allez me dire que je suis en vacances et habituellement je serais déjà levée depuis bien longtemps. Evidemment, cela ne m'a pas vraiment réveillée mais je n'ai pas pu me rendormir. Evidemment tout le monde n'aime pas France Culture mais avouez quand même que c'est plus pratique pour se rendormir. Evidemment, le patron se lève tôt pour ouvrir sa "beautiful laundrette", plus tôt que moi, tous les jours, et il ne prend pas de vacances, ce qui me permet entre autre d'avoir mon animation musicale gratuite. Evidemment, j'aurais pu me coucher plus tôt. Malgré la partie endiablée de foot commencée sur la chaussée à vint-trois-heure-quarante cinq par les clients du restaurant d'en face dont les spectateurs fumeurs avaient tiré leurs chaises sur le trottoir pour mieux voir.
Je ne suis qu'une rabat-joie : pas de violence ici : de la musique douce et nostalgique, des activités sportives saines et conviviales. En plus j'ai le confort bourgeois de mes  doubles-vitrages et de mon stilnox : ta gueule la vieille !

19.8.10

L'arbre ou comment faire le deuil










La bande annonce rend mal la beauté de ce film, sa sobriété, sa pudeur, la beauté de son rythme. Les acteurs, dont les enfants, sont époustouflants. Et l'arbre, quelle beauté, comme il devait être bon de vivre là.
Des émotions diverses m'ont traversée. M'est venu le sentiment qu'il est dur de faire son deuil, aussi, des personnes dont on sait qu'elles ne peuvent se réincarner dans un arbre parce qu'elles ne sont pas mortes. La petite fille du film est très sage : "dans la vie, on ne peut être que malheureux ou heureux. J'ai choisi d'être heureuse et je le suis".





Hier, je me suis trompée de blog, et publié ailleurs, j'ai eu un commentaire que je ne veux pas effacer. Pardon  Prépalipopette !





Prépalipopette a dit…
Cette bande-annonce est vraiment magnifique Dvorah et a réveillé beaucoup d'émotions en moi (qui ne l'étaient pas....endormies). Maintenant, je ne regarderai plus l'immense chêne au fond de mon jardin de la même manière.





Merci

16.8.10

Le son de chez moi, 34 : Pluie à la plage

Il y a deux jours, il pleuvait, la première fois depuis fort longtemps. Sur la plage, enfin quasi-déserte, ne restent que les vrais amateurs : baigneurs, joueurs de balle, tranquilles

15.8.10

Kyoto-Tokyo, un monde rêvé




C’est un voyage exaltant que j’effectue dans l’exposition Kyoto-Tokyo auGrimaldi Forum de Monaco. J’ai beau me dire que la plus grande partie de ce que j’ai sous les yeux résulte d’une histoire bien réelle, j’ai l’impression de parcourir un pays imaginaire : celui où les guerriers revêtent des casques-poissons, des casques-dragons ; celui où les belles revêtent douze kimonos de parure les uns sur les autres ; le peintre, sur un long rouleau, a peint chaque poil du cheval de chaque samourai de cette grande bataille ; les poupées costumées en personnages médiévaux ont tourné dans un film d’animation et c’est sur un écran géant que tourne en permanence une scène de bataille des Sept Samouraïs. Deux jeunes visiteurs ne se posent pas la question, ils font leurs courses : lorsque le plus jeune choisit le costume du général, son ainé, 8 ans au moins, rétorque : « non, c’est pour moi ! ». Ils feront de même dans la salle des casques de manga, où de vieux fans aussi fendus qu’eux ont imaginé des coiffures high-tech pour leur super-héros nippon.
Le livre n’est pas oublié : on le retrouve sous toutes ses formes : en rouleau, en planches, en encres, en aquarelles... dont Hokusai et Hiroshige, en accordéon et livres cousus, puis Mizuki Shigeru revisitant cet univers en le peuplant de monstres et de créatures étranges...Au Japon, l’Histoire est peuplée de merveilleux et le merveilleux peuple l’Histoire. C’est sans doute cela qui me le rend si attachant : un pays où le peuple garde la tradition et la peuple de rêves et de modernité.

Le son de chez moi, 33 : Observatoire jospinien, 1 : tempête et tourterelle

    Au quinze août dominical, tout est calme : seules la tourterelle et la harpe éolienne se disputent l'antenne à l'heure du thé

8.8.10

Observatoire jospinien, 0 : mon balcon



 Le titre, c’est une référence à un souvenir qui date d’une dizaine d’années, quand Jospin alors Premier Ministre consentait à se pencher sur les problèmes de la ville en créant un Observatoire ; dans la famille, on disait qu’on allait se porter volontaire pour le premier site : mon balcon.

Tous les jours depuis des années, je m’interroge sur ce que le monde devient à travers la vision de mon balcon. Je m’interroge en silence car il n’est pas de bon ton d’aborder ces sujets-là. On se prend à douter de soi-même : suis-je devenue « un vieux con », une raciste, pire encore une sarkozyste ? Certains sujets peuvent vous faire de sacrés ennemis, une « réput » comme dirait ma fille, et même perdre de bons amis.

Ce silence, à force, me pèse. Alors, j’ai décidé la bonne vieille méthode Jospin. Je vais créer un observatoire. Sur mon balcon. Vous avez bien lu hein, j’ai dit observatoire. Je n’ai pas dit centre d’études, thèse, etc. Juste un endroit pour observer et tenter de décrire, ce qui va être déjà toute une aventure pour garder la neutralité nécessaire, le regard extérieur…

J’habite  dans un quartier populaire, c'est le quartier de mon enfance, centre-ville près de la gare où il y a un ED qui a remplacé le marché couvert d'autrefois, des immeubles petits-bourgeois de co-propriétaires de classe moyenne, de locataires tous azimuts et de meublés très modestes.  Pas de couvre-feu le soir, c’est la ville, et après le film tous les propriétaires sont dans la rue à promener leur chien. Dans mon immeuble, c’est la tour de Babel : deux niçoises veuves et retraitées, une ex-danseuse arméno-russe, une famille tunisienne mêlant trois générations, une princesse laotienne mariée à un pompier de l’arrière pays, un couple « mixte » comme on dit aujourd’hui avec de très jolis enfants,  des boulangers slovènes, un cabinet de profession libérale, un jeune couple avec un magnifique bébé tous blonds, et ma famille judéo-japonaise : locataires et propriétaires confondues, nous formons une communauté disparate qui s’entend bien, une vraie communauté avec ses joies et ses peines, ses tensions et ses soutiens, tout le monde connaît tout le monde et personne ne reste indifférent.

Mon appartement occupe tout l’angle de la rue, dix fenêtres. Dont deux sur balcon.

Le terrain est planté pour construire un observatoire bien crédible.

7.8.10

Mes notes de chevet, 32. Villages

 

« Le village de Tsumatori (traduction : la femme prise). Sa femme aurait-elle été prise par quelqu’un, ou bien aura-t-il pris lui-même celle d’un autre ? »
Sei Shônagon, Notes de chevetmes notes de chevet :J’aime le village de Bouyon, dans l’arrière-pays. Un village simple. La rue principale s’appelle Rue Principale. Elle mène à la place de la mairie, qui s’appelle Place de la Mairie.

5.8.10

Mes notes de chevet, 31. Ponts

 


« Le pont de bateaux, à Sano »
Sei Shônagon, Notes de Chevet

Mes notes de chevet :
Bien sûr, il y a les vrais ponts : suspendus, passerelles, mobiles, aqueducs, romains... Mais ma préférence va à celui de la rivière Kwai, ou bien au pont rouge sous lequel coule l’eau tiède...

4.8.10

Amours, délices et Europe

Hier, ma fille est rentrée de vacances. Petit échange d'attentions gourmandes glanées çà et là en vue de partage :
De gauche à droite : rousquilles du Roussillon, cigarettes roulées au chocolat grecques, apfelschorle munichois et chocolat belge. 

Douce dame jolie

En marchant vers l'Estéron, une jolie dame, j'ai envie de dire demoiselle tant elle est fraîche, veille sur les randonneurs :


1.8.10

Les vieux aussi ont des histoires...


 

LES SUPER-HÉROS ONT-ILS DROIT À LA RETRAITE ?
?

Les histoires de super-héros, ça n’a jamais vraiment été mon truc. Même si toute petite je piquais le Mandrake à mon frère, j’ai toujours trouvé Superman débile et ce que j’aimais dans Batman c’était la technologie de la Batmobile. Au cinéma, même Spiderman ne me convainquait pas complètement, et le seul film vraiment réussi était pour moi Batman begins de Christophe Nolan (bien meilleur que le pâle Inception qui reste tellement en deçà de ses si bonnes idées de trame). Et puis voilà, c’est l’été et le relâchement de l’intellect. Et pour me détendre, désœuvrée, j’ai choisi de regarder sur Canal plus à la demande : Watchmen, les gardiens.Scotchée, je suis restée scotchée... Nous sommes dans les années 85 (nostalgie de la musique, ahh) et de super-héros vieillissants n’arrivent même plus à se poser les questions de fond. Et puis, l’un d’eux est assassiné, et l’intrigue nous emmène vers une histoire tout à fait originale, à la fois décalée et réaliste, sortant complètement de la philosophie primaire habituelle de ces BD. Une histoire passionnante, insolite, inattendue, où l’on retrouve la sensibilité superhéroïque avec un petit plus qui change tout et beaucoup d’humour (ah, le personnage de Rorschach !)
Vous savez quoi ? Je serais prof au lycée, je ferai une petite projection... Le Bien, le Mal, à la sauce... Zack Snyder.
Et oui, bien sûr, c’est à la fin, au générique, que je me suis aperçu que c’est lui le réalisateur de 300, qui a fait ce film.La bonne nouvelle est qu’il va sortir deux autres films très vite : en octobre, un dessin animé pour enfants dont la bande annonce fait très envie Le royaume de Ga’Hoole et en mars Sucker Punch, l’histoire d’une jeune fille dans un asile psychiatrique s’invente un monde à elle... nouvelle Alice ? Je vous tiendrai au courant ici...