22.8.10

Mes notes de chevet, 33. Herbes

 


« La rose trémière me ravit. Il est vraiment merveilleux de songer que tous en ornent leurs cheveux, à l’occasion de la fête de Kamo, depuis le temps des dieux. La plante elle-même est très jolie.
La prêle d’hiver. Il est délicieux d’imaginer quel bruit le vent doit faire quand il souffle dans sa chevelure.
Les feuilles du lotus sont très élégantes. À la surface d’un étang calme et limpide, les grandes et les petites s’étalent et se déplacent à l’aventure. C’est charmant. Si on détache une de ces feuilles et si on la regarde après l’avoir laissée quelque temps pressée sous quelque objet, on trouve que c’est la chose la plus gracieuse du monde. »
Sei Shônagon. Notes de chevet
Mes notes de chevet
Je suis d’un pays chaud, sec par excellence. La première fois que j’ai vu un lotus sur un bassin, j’étais déjà adulte. Je n’ai oublié ni le lieu, ni la sensation. Sans doute est-ce pour cela que chaque fois que je rencontre une fleur d’eau, ce ne peut être anodin.
Herbe. Herble, c’est ainsi que disait Gwenaelle, 3 ans, dans la première classe où j’étais en responsabilité. S’en souvient-elle aujourd’hui, en conduisant ses enfants à la maternelle ?
J’ai failli mourir d’une mauvaise herbe. J’avais l’habitude de toujours en sucer. Au crépuscule, me promenant au pays de Gwenaelle, j’ai avalé un brin de folle avoine. Un léger gratouillis auquel succéda un gros mal de gorge. Visite chez le généraliste, puis à l’ORL que je trouvai chez lui déjà en pyjama. J’eus honte de le déranger à pareille heure, pour une brindille ; mais, tout en m’extirpant en trois secondes l’intruse avec de longues pinces, il m’annonça tout de go que si je n’étais pas venue, je serais morte, dans la nuit, étouffée...

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