28.11.12

Thérèse Desqueyroux (1) : morte de quoi ?

"mais quel récit n'eût paru fade à Thérèse, au prix de sa vie terrible ? Peut-être mourrait-elle de honte, d'angoisse, de remords, de fatigue - mais elle ne mourrait pas d'ennui."
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, ch II

25.11.12

Cent vues (64) : hiver

Hokusai, Shinsetsu no Fuji

Nous rentrons dans l'hiver. Il faut se résoudre à se pelotonner, à affronter les flocons de papiers déchirés parmi la multitude des hommes semblablement empaillés.

19.11.12

Ecoute le vent chanter (6) : dédicace


"Et bien, pour vous dire la vérité, il y a une fille *hoquet* qui a demandé cette chanson pour vous. Savez-vous qui ça peut être ?"
Ecoute le vent chanter, MURAKAMI Haruki, ch. 8

18.11.12

Cent vues (63) : dans l'arbre

Yashu Enkei no Fuji, Hokusai

Moralité : pour traverser la neige sur une branche d'arbre, souffle dans un coquillage.

17.11.12

Sous la couette

46e mermaine. Les couvertures, les couettes, les édredons font des rêves de vacances. Ne pas s'alarmer. Glisser dessous des cartes postales de plages au Grosolleille salé parfumées à l'ail et au basilic. Ca ne gratte pas, et ça sent bon.
(...)
Il existe quelque chose de plus transparent que le vent, c'est l'ombre du vent, elle est invisible, même en pleine lumière.

Claude Ponti. Almanach ouroulboulouck.

13.11.12

Danse, danse, danse (68) : recette simplifiée


"Je sortis la bouteille de vodka et le jus de tomate que j'avais achetés le matin en ville, et préparai deux bloody-mary. Il n'y avait pas de tranche de citron ni de tabasco à mettre dedans, mais c'était quand même des bloody mary."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 44

12.11.12

Danse, danse, danse (67) : en sifflotant



"Je regardai sa mince silhouette s'éloigner dans la foule, jusqu'à ce qu'elle disparaisse, et me sentis très triste quand je ne la vis plus. Il me semblait que j'avais un chagrin d'amour."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 41

11.11.12

Danse, danse, danse (66) : fuite de mémoire


"Elle mit la stéréo en marche. Il y avait une cassette des Talking Heads dans l'appareil, peut-être Fair of Music. Je me demandai quand j'avais pu bien la mettre. De nombreux souvenirs s'échappaient de ma mémoire."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 41

10.11.12

Danse, danse, danse (65) : plafond

"Tout en conduisant, je repensai aux colonies de vacances de mon enfance. A trois heures, c'était l'heure de la sieste. Mais moi je ne pouvais pas faire la sieste, j'étais incapable de dormir simplement parce qu'on m'en donnait l'ordre. La plupart de mes camarades dormaient à poings fermés, moi je regardai le plafond pendant une heure. Et quand on regarde un plafond longtemps, il devient un monde indépendant. On a l'impression que si on pouvait se transporter là-bas, on se retrouverait dans un monde complètement différent d'ici. Un monde où les valeurs seraient inversées. Comme dans Alice au pays des merveilles. "
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 41

9.11.12

Danse, danse, danse (64) : offrande propitiatoire


" Et je dois sans arrêt me répéter que ce serait une perte d'énergie que de les étrangler pour me débarrasser d'eux, je dois sans arrêt me retenir, en me disant : "mais non, ça ne servirait à rien."
- Pourquoi tu ne les tuerais pas à coup de barre de fer, plutôt ? Etrangler, ça prend du temps.
- Exact, fit Gotanda. Mais, si possible, je préférerais les étrangler. Ce serait dommage de les tuer d'un seul coup.
- Exact, fis-je à mon tour. Nos opinions concordent.
- Vraiment...commença-t-il puis il se tut en soupirant.
Il joignit à nouveau les mains devant son visage, et ajouta :
"Je me sens pas mal soulagé.
- Tant mieux. Ca soulage de s'exprimer. Tu ne mangerais pas de la salade de riz aux algues ?
- Si, je veux bien."
Je fis bouillir de l'eau, préparai un bouillon simple à base d'algues nori, de prunes salées et de raifort, que je versai sur le riz."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch.32

8.11.12

Danse, danse, danse (63) : les extra-terrestres sont-ils des gens sérieux ?


"Nous dégustâmes mes préparations en buvant de la bière brune. Puis, quand la bière fut épuisée, nous passâmes au Cutty Sark, en écoutant les disques de Sly and the family Stone, et également Surf's up des Beach Boys. C'était une soirée dédiée aux années soixante. Nous écoutâmes également Rubin Spoonful et Three Dog Night. Si un extraterrestre sérieux s'était trouvé là, il se serait cru dans Retour vers le futur."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch.32

7.11.12

Danse, danse, danse (62) : la cuisine du placard

"Je préparai une salade de poireaux assaisonnée de prunes salées et de bonite séchée, des crevettes et des algues wakame assaisonnées au vinaigre, fis frire des pommes de terre avec un peu d'huile d'olive, de salami et d'ail, coupai un concombre en tranches fines. Il me restai aussi des algues hijiki préparées la veille, et du tofu. Je mis du gingembre en quantité pour assaisonner.
-Fabuleux, dit Gotanda en soupirant. C'est du génie.
- Mais non, rien de tout ça n'est compliqué à préparer. Question d'habitude. J'ai utilisé ce que j'avais sous la main."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch.32

6.11.12

Danse, danse, danse (61) : tout ce qu'il /ce que j'aime

Une des plus belle musique du monde :

"Ensuite, je fis bouillir des épinards, les mélangeai avec du poisson séché, saupoudrai de vinaigre et mangeai le tout accompagné d'une bière Kirin bien fraîche. Puis je relus des nouvelles de Haruo Satô, auteur que je n'avais pas lu depuis longtemps. C'était une agréable soirée printanière. Le bleu du crépuscule s'approfondissait d'instant en instant, se changeant peu à peu, à coups de pinceau invisibles, en bleu nuit. Quand je fus fatigué de lire, j'écoutais le trio numéro cent de Schubert sous la direction de Stan Jose Istomin. C'était une vieille habitude, j'écoutais toujours ce disque au printemps. Le ton de cette musique correspondait pour moi à la mélancolie de cette nuit printanière où les douces ténèbres bleues semblaient teindre jusqu'au fond de mon âme."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 31

5.11.12

Cent vues (62) : ils se battent

Akazawa no Fuji, Hokusai

Ce soir, résultat des élections américaines ...

Danse, danse, danse (60) : faut-il créer un comité de défense ?


"J'achetais comme d'habitude les légumes spécialement entraînés à garder leur fraîcheur de Kinokuniya.  Peut-être y avait-il quelque part dans les montagnes du côté de Nagano un camp d'entraînement de légumes destiné à Kinokuniya. Un grand champ entouré de barbelés, aussi impressionnants que ceux de la Grande Evasion. Rien d'étonnant à ce qu'il y ait des tours de guet avec des mitrailleuses autour. Et là-dedans il se passe des choses contre nature pour les laitues et les céleris, c'est sûr. Un entraînement antilégumes défiant l'imagination. "
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 31

4.11.12

Danse, danse, danse (59) : téléphone maison


"- Quel dommage que tu ne sois pas comme ET, dit-elle en me caressant le nez avec le bout de son index.
- Arrête, tu ne me guériras pas, même en faisant ça, dis-je.
Elle pouffa de rire.
Et c'est à ce moment-là que ça arriva."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 30

3.11.12

Danse, danse, danse (58 ) : l'anti chat de Cheshire


"Toujours fidèle à lui-même, Clint Eastwood n'esquissait pas le moindre sourire. "
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 29

2.11.12

Danse, danse, danse (58) : apaisement


"Nous les regardions danser. Je ne sais pourquoi, la vue de ces vieillards dansant d'un air satisfait avait le don de m'apaiser."
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 29

1.11.12

Danse, danse, danse (57) : musique locale


"Au comptoir, quelqu'un rit bruyamment. La pianiste était revenue et s'était mise à jouer Blue Hawaii en accompagnant la musique de paroles : " La nuit vient de commencer, nous sommes jeunes. Allez viens, pendant que la lune flotte au dessus des flots..."
- On était dans une situation assez terrible, toutes les deux"
Danse, danse, danse, MURAKAMI Haruki, ch. 29