26.2.23

deuxième chance ?



 

Plusieurs fois, nous nous croisons dans la rue. A la japonaise, nos silhouettes se dépassent sans se toucher, sans se regarder, sans la moindre émotion extérieure qui se dégage, comme si rien ne se passait, comme si rien ne s’était jamais passé jamais. Je choisis à chaque fois la même technique d’évitement. Pourtant, à chaque fois, quelques secondes après, je regrette.
 Je regrette les jours heureux, l’intimité, les petits bonheurs, des échanges comme je n’avais jamais connus, féminins, culturels, gustatifs, naturels, simples, sophistiqués, intimes, complices, délicats. 

Je regrette la catastrophe, que je n’ai jamais comprise, que je n’ai jamais expliquée. 

Et cette fois encore, je me dis : pourquoi ne pas recommencer ; pourquoi ne pas laisser sa chance à l’oubli total, à la deuxième chance ? 

“If we had the chance to do it all again
Tell me, would we?
Could we? » 

Should we ?

Il me semble souvent que nous pourrions essayer. Ce qu’en penseraient les autres, pour tout dire, je m’en fous,  pour ce qu’ils comprenaient de notre drôle d’amitié ... En serais-je capable, moi qui ai tant besoin d’avoir confiance ? Je ne saurais le dire. Mais j’en ai souvent tellement envie. Souvent mais pas toujours. J’essaie de me convaincre qu’elle en est incapable. Mais qu’en sais-je , après tout ?