31.5.11

Mon quartier (40) : autre oiseau (suite)

Ce nouveau specimen est rue Meyerbeer, près de la mer. Sert-il à éloigner les pigeons ?

30.5.11

Les habitudes des mots

"C'était le temps où les pensées lointaines, demi-rêves où vont, se fondant dans une même sensation, les souvenirs, les projets incertains et des paroles ou des sons, liés ou déliés au gré d'une logique trop tendre. Les chimères tiennent alors des propos raisonnables et les objets fictifs du sentiment se confondent avec les formes si concrètes de la pierre, du végétal et de l'être animé. De Sidonie me venait chaque jour les mots habituels à la vie domestique; des mots bien usés, des mots utiles, qui sentaient l'assiette, le pain, l'huile, le linge et le feu de bois. Je les connaissais tous et ils me connaissaient. Ils avaient tant servi dans la famille qu'ils y avaient pris leurs habitudes. C'est pourquoi ils allaient et venaient, de la bouche à l'oreille, sans qu'on prêtât trop d'attention à leur propos."
Henri Bosco, le jardin d'Hyacinthe, p184

29.5.11

Le son de chez moi (43) : Ascenseur à vélos


Télésiège de l'Audibergue version saison sèche

Le charme des servantes

" Elle tenait un grand chiffon de laine. Avec soin, elle l'arrondit; puis, sur la vieille table où je prends mes repas, elle appuya l'étoffe des deux mains et se mit à frotter avec lenteur le chêne qui luisait comme un miroir de bronze. Et son travail avait la puissance et le calme.
En polissant le bois avec patience, le vieux bois travaillé par les hommes, elle tendait le buste en avant et portait, sur la cire odorante, ses mains laborieuses. La cire douce pénétrait dans cette matière polie sous la pression des mains et la chaleur utile de la laine. Lentement le plateau prenait un éclat sourd. Il semblait que montât de l'aubier centenaire, du cœur même de l'arbre mort, ce rayonnement attiré par le frottement magnétique, et qu'il s'épandît peu à peu à l'état de lumière sur le plateau. Ls vieux doigts chargés de vertus, la paume généreuse, tiraient du bloc massif et des fibres inanimées les puissances latentes de la vie. C'était la création d'un être, l'œuvre même de la foi, devant mes yeux émerveillés."
Henri Bosco, Le jardin d'Hyacinthe, p183

26.5.11

Fuji, cent vues (18) : champignons

Comme c'est la deuxième fois que les personnages ramassent des champignons, je dédie cette image à Petit Page et aux champignons de l'Ariège ! 
Les matsutake poussent dans les pins et non dans les troncs comme les précédents

25.5.11

Mon quartier (39) : grand-jeu concours

Où est-ce ?
Non, pas en Russie des Soviets, mais à Nice, comme indiqué sur une des images. Mais où ?
;-)









Mon quartier (38) : balcon exotique

Rue Meyerbeer. C'est mignon non ?

Mes notes de chevet, 55. Choses qui perdent à être peintes




"Le visage des hommes ou des femmes dont on vante la beauté dans les romans."
Sei Shônagon, Notes de chevetestampe d’Utamaro

mes notes de chevet
Je suis sûre que Sei Shônagon, critique sévère, aurait changé d’avis si elle avait connu le peintre Utamaro

20.5.11

Repas du vendredi soir

en terrasse :

Mon quartier (37) : fleurs (suite) : violettes et narcisses

Je me demandais pourquoi les deux immeubles se jouxtant au tout début de la rue Amiral de Grasse portaient des noms de fleurs :

Lever la tête et regarder la tâche de lumière a fait jaillir la solution :

18.5.11

Mes notes de chevet, 54. Choses que l’on entend parfois avec plus d’émotion qu’à l’ordinaire




"Le chant des oiseaux. A l’aurore, le bruit d’une toux, et il va sans dire, le son des instruments"
Sei Shônagon, Notes de chevet


La récolte des pommes de terre, Jules Bastien-Lepage, musée des Beaux-Arts de Nice

Mes notes de chevet 
Je n’avais pas envie d’aller au musée des Beaux-Arts. Aller à un concert Schubert, pour une Nuit des Musées, je trouvais que cela manquait de fantaisie. Et puis, de passage ailleurs, constatant que la fantaisie peut aussi manquer d’envie, je me suis laissée convaincre.
Quand nous sommes arrivés, c’était déjà commencé. La dame de l’accueil, nous souriant gentiment, nous demanda d’une voix presque suppliante : "vous visiterez un peu le musée, après ? "Dans la galerie centrale, au toit vitré, il ne faisait pas encore tout à fait nuit, la lumière était magnifique et une jeune fille à quatre pattes ne s’était pas encore glissé sous le piano pour déclencher l’halogène. Le violoncelliste n’était pas encore chaud. Peu de personnes et toutes les chaises occupées, mais on y voyait encore très bien debout. Je reconnaissais les morceaux et les souvenirs revenaient. J’étais très jeune. Je ne connaissais que la musique symphonique. C’est mon professeur de psycho-pédagogie, nul en pschypo-pédagogie mais excellent homme de son état, qui m’en fit entendre la première fois, sur sa chaîne d’audiophile dédiée au vynil alors que le compact-disc était déjà de mise, de la musique de chambre en trio et quatuor. Je me souviens de mon saisissement d’alors.
Le concert se déroulait là, et en promenant son regard on voyait les tableaux que l’on dit désuet, grandes ou petites merveilles présentées pour nous à la nuit
C’était presque la fin, l’heure du dernier morceau, presque l’heure de la promesse de la visite, j’étais en train de me dire qu’en rentrant chez moi je mettrai l’andante du n°100, celui que j’aime tant, que j’avais découvert sous les images de Deneuve et de David Bowie en 1983. Et puis voilà les six accords au piano, c’est lui. Alors, je n’étais que les trois intruments à la fois, et je l’avoue, dans cette salle au milieu des tableaux, j’ai fermé les yeux, et ce n’était pas parce que je pleurais.

2 Messages de forum

15.5.11

Pour nos trente ans, ils se reconnaîtront

C'était hier, c'est ce dimanche, la photo faite aujourd'hui se devait d'être dédicacée.

"Jusqu'au soir on parla, on rit. Pour avoir du plaisir, on ne se forçait pas la tête, car il suffisait qu'on fût là. Le bonheur sortait des cailloux, tombait des arbres. On ne pensait à rien, et même on ne redoutait pas que ce bonheur pût fuir, comme tous les bonheurs de ce monde. On le savait pourtant, mais on pensait pouvoir l'emporter avec soi et le garder toute sa vie, comme un don de printemps offert par le Bon Dieu."
Le jardin d'Hyacinthe, Henri Bosco, ch V

Mon quartier (36) : perfection

Jardin parfait devant façade parfaite, Avenue Baquis, presque sur l'avenue Victor Hugo

11.5.11

Rue de la Préfecture

Pendant quelque temps, le balcon du deuxième étage était devenu tout vide. Et puis, il a soudain refleuri et le troisième s'est mis en concurrence :

Mon quartier (35) : bientôt le festival de Cannes

Samedi, il y en a eu une, puis deux. C'est vrai que la place Franklin est commode pour stationner de tels engins :

10.5.11

Mon balcon : vive les professeurs d'école stagiaires !

A quoi sert d'aller voir un stagiaire à Perpete-les-Oies ? A acheter des chaises longues à Carrefour Antibes à un prix raisonnable...

Mes notes de chevet : 53. Sources chaudes



« Les sources de Nanakuri, d’Arima, de Tamatsukuri »
Sei Shônagon, Notes de Chevet
mes notes de Chevet
J’étais enfant lorsque j’ai découvert à la télévision les sources chaudes du Japon. Les sources et les singes. Ces images m’ont marquée pour toujours, ancrant certainement pour moi cet amour du Japon qui ne m’a pas quittée. Depuis, j’ai expérimenté moi-même les bains de pieds en collectivité, au sein d’un musée d’art contemporain dans la chaîne du mont Fuji. Le singe, c’était moi ; c’était nous ; c’était bon.

Mon quartier (34) : villa Masséna

Qu'il est joli en ce moment le jardin de la villa Masséna.

Des roses derrière le splendide caroubier :

ou plus loin :
et d'autres végétaux encore, tous plus jolis les uns que les autres :

9.5.11

Pour lutter contre la nostalgie nipponne (32) : livraison de sushis

Livraison par mes soins à vélobleu
des sushis qui ont belle gueule :

Bon, belle gueule, bon au goût, mais pas le goût japonais. Pourquoi les Français veulent ignorer le riz vinaigré ?

Mon quartier (33) : bouc fleuri

Dans une jolie traverse privée entre Auber et Gounod, le long de très jolis immeubles, des jardinières singulières :

8.5.11

Fuji, cent vues (17) : bûcherons

Aujourd'hui, j'étais comme les bûcherons, assise tranquillement à regarder la neige sur les montagnes. Ce n'était pas le Fuji mais les Alpes Maritimes, et ce n'était pas des grues mais des gypaètes barbus. Pas mal du tout tout de même.

2.5.11

Fuji, cent vues (16) : sushiculture

Omori : dans cet endroit était cultivée l'algue "nori" que ces bateaux récoltent. Une autre gravure, de Kuniyoshi, montre les mêmes cultures au même endroit :
Pour voir Omori maintenant, c'est là.

Mon quartier (32) : verdure antescolaire

En ce jour de rentrée scolaire, honneur aux bâtiments façe à l'école Auber : fenêtres fleuries et façade verte

1.5.11

Bon premier mai !

Mes notes de chevet, 52. Bois




« Le nom que porte le bois de Kowate m’est étrangement resté dans l’oreille. On n’aurait pas du lui donner le nom de bois. Pourquoi a-t-on appelé ainsi un endroit où il n’y a qu’un arbre ? »
Sei Shônagon, Notes de chevet
Estampe d’Hiroshige extraite de cent vues d’Edo

Mes notes de chevet
Sous le couvert des arbres, un très jeune couple, fille à cheveux longs et lunettes, garçon barbu style baba, se préparant au pique-nique. Impression de déja vu, télescopage temporel. Au même endroit, il y a trente ans, j’en faisais partie. Au même endroit, trente ans après, je suis encore ici. Marchant sur le même chemin, faisant moisson de thym et de romarin, ramassant toujours des asperges. Près de moi, même si ce n’est pas le même, il y a celui que j’aime, cheminant de concert et s’associant aux récoltes.

Une servante

"Les jours passent.
Mélanie garde le silence. Elle travaille. Jamais de repos. Qu'espère-t-elle de tant de labeur ?
Son travail est sobre. Elle épargne ses gestes; elle les prépare avec force puis lentement les utilise. Ils accomplissent leur tâche jusqu'à sa perfection. Rien ne lasse ce zèle continu. Ils inspirent à sa patience une obstination sournoise. Si jamais elle a eu quelque désir, il est mort. Pourtant elle obéit encore sourdement à l'instinct d'espérance. Dans sa longue jupe de laine, quand elle fait un de ses grands pas pour saisir une cruche ou une lampe, l'âme l'emporte sur le geste et elle devient tout à coup une figure de puissance.
Elle ne vit pas de sagesse, mais d'obscure fidélité. Sa foi reste close(...) Maintenant elle lave, frotte et place des objets.
Elle les place bien. Dans son esprit l'ordre le plus modeste favorise la pensée de Dieu.
Elle attend l'heure.
Pas de questions. Aucune confidence."
Henri Bosco, Hyacinthe, Gallimard p242

Mon quartier (31) : après les ours les lions

Celui-là, sur le Palais de l'Union,  rue Rossini, entre la rue Herold et la rue Berlioz, m'a l'air un peu crevé.
C'est ici.