26.2.21

En cheminant avec la parasha (21) : Tetsavé : lumières


 

"Pour toi, tu ordonneras aux enfants d'Israël de te choisir une huile  pure d'olives concassées, pour le luminaire, afin d'alimenter les lampes en permanence." Exode 27:20

Judaïsme, religion de lumières : les lumières permanentes du temple ont disparu, mais il reste la lumière de shabat, celle des jours de fêtes, la veilleuse pour le mort, les lumières de Hanoucah, celle que l'on allume en espoir, comme pensée. Petit flotteur de liège emprunté aux petites chapelles grecques du bord du chemin, petite mèche fragile tremblotant dans la nuit ...

19.2.21

En cheminant avec la parasha (20) : Térouma : du pain


 Dans Térouma, tous les détails de la construction de l'Arche Sainte sont minutieusement décrits. Toutes les matières sont des plus précieuses : or, bois précieux, étoffes précieuses, sculptures monumentales. La description en est presque lassante : tous ces détails ont-ils encore un sens pour nous, en intérêt pour ce monument si précieux, si chargé, totalement disparu et pas vraiment au programme de reconstruction. Pourtant, parmi tout cela, un petit détail, tout simple : sur une table en bois précieux, aux mesures exactes, recouverte d'or pur, bordée d'or, chassis bordé d'or, anneaux d'or pour les pieds, barres pour la porter en bois précieux recouvert d'or, toutes les pièces sont en or. Tout cela pour quel usage ? 

(25; 30) : "Et tu placeras sur cette table des pains de proposition, en permanence, devant moi" Du pain. Bien sûr, nous lirons plus loin que ces pains sont en fleur de farine. Mais tout de même. Du pain. En ce temps de manne céleste, le cœur du trésor de la table est le pain. L'irremplaçable pain que même non levé on se devait d'emporter en quittant l'Egypte. Le pain, absent d'aucunes fêtes. Le pain, la nourriture que l'on ne peut  refuser même à un pauvre. Le pain, cuit au four ou simplement à la chaleur du sable du désert. Le pain.

12.2.21

En cheminant avec la parasha (19) : Michpatim : esclave, pour toujours ?

                                                    Juif du Caire. Bruyn Cornelis
 


Avec cette parasha, on sort du récit biblique et commence l'énonciation des lois dictées par l'Eternel.

Sans ce long passage figurent des choses essentielles comme le rapport à autrui, à ses propriétés, à son bétail, ses rapports avec ses ennemis, les trois grandes fêtes. Mais les premières lignes m'intriguent : on commence par rappeler les lois de l'esclavage. On pourrait penser qu'après l'énoncé des Dix Paroles, il fallait aborder les fondements, les choses essentielles, valables pour tous quelle que soit sa position sociale. Mais il semble que non. Peut-être le rédacteur cherche-t-il à ce que l'auditeur, imprégné des fondamentales dix paroles, puisse assouplir un peu son attention et se recentrer peu à peu pour aboutir à l'énoncé des célébrations fondamentales en fin de discours ?

Il n'empêche. Pour un peuple qui vient de sortir de l'esclavage d'Egypte, c'est étonnant d'entendre immédiatement cette notion pour organiser la société. Peut-être est-il indispensable de rappeler que l'esclavage, nécessité économique pour le pauvre, ne peut durer éternellement chez les Hébreux, limité à six ans sans contrepartie. Que l'homme est libre de rester esclave s'il le souhaite. Mais son maître peut aussi l'enchaîner pour toujours en lui donnant une femme dont il aura des enfants, sans possibilité de les récupérer , ou il doit les abandonner à leur sort. Le destin des femmes esclaves en dehors des esclaves sexuelles n'est pas clair : ont-elles la possibilité de s'affranchir si elles sont célibataires, comme pour l'homme ? Ce n'est pas dit ...

5.2.21

En cheminant avec la parasha (18) : Yitro : que faire d'une vérité ?

Yitro et Moïse, de James Tissot

 

La parasha qui contient les dix commandements s'appelle Yitro. 

Yitro, beau-père de Moïse, mais qui n'est pas hébreu. 

Yitro qui ramène la femme et les deux fils de Moïse, et pourtant c'est à Yitro seulement que Moïse s'adresse. 

Yitro qui écoute Moïse scrupuleusement, qui le croit, qui reconnaît la suprématie de son Dieu  et lui offre des holocaustes.

Yitro qui organise l'emploi du temps de Moïse afin qu'il échappe au burn out.

Mais Yitro qui repart vers son pays, Yitro ne connaîtra pas la révélation du Sinaï.

Que cela peut-il signifier ? Il existe une vérité, que l'on peut reconnaître et ne pas partager ? que l'on peut partager temporairement puis s'en retourner vers une autre dont on est issu, cependant qu'on en laisse une partie de sa famille en partage ? Une espèce d'anti-Ruth : Ton Dieu est le Dieu mais n'est pas mon Dieu ? Tolérance et respect sans pacte ni contrepartie