23.2.10

Mes notes de chevet, 20. Choses qui égayent le cœur (suite)




« (...) Le brouillard a mouillé ses vêtements, qu’il laisse négligemment pendre. Les cheveux de ses tempes sont un peu en désordre ; il a l’air de les avoir, sans soin, fourré sous son bonnet laqué. Avant que la rosée des liserons fût tombée, il a quitté son amie ; il pensait à la lettre qu’il doit écrire, mais le chemin lui semble long, il fredonne "les jeunes tiges de chanvre".
Il allait à son poste au Palais ; pourtant, comme la fenêtre de treillis n’est pas baissée, il déplace légèrement le store, d’un côté, puis regarde à l’intérieur de la chambre. Il se dit, amusé, que sans doute, ici, tout à l’heure, un homme s’est levé pour partir. Peut-être celui-ci songeait-il, comme lui, au charme de la rosée ? »
Sei Shônagon, Notes de chevet
photo : Hatsuo Adachihara
Mes notes de chevet : 
Il est bon de penser, que s’il existe encore une femme qui se prend pour Sei Shônagon, il existe aussi un homme, tendre, pensif et plein d’humour, qui examine la rosée et sourit à la vue d’une chambre d’amour.


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