28.9.12

Danse, danse, danse (23) : coffee shop


"Et, toi, il y a un garçon que tu aimes bien ?
-Non fit-elle. Mais il y en a plein que je déteste.
-Je te comprends fis-je.
- Je préfère écouter de la musique.
-Là aussi je te comprends.
- Tu comprends vraiment ? demanda Yuki en me regardant d'un œil méfiant, les yeux rétrécis.
- Je comprends vraiment. Tout le monde appelle ça la fuite, mais pourquoi pas ? Ma propre vie m'appartient, et ta propre vie t'appartient. Si tu sais avec certitude ce que tu veux, tu peux vivre comme ça te plaît. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. Tous ces types peuvent bien mourir dévorés par les crocodiles. C'est ce que je pensais quand j'avais ton âge. Je pense toujours comme ça d'ailleurs. Peut-être parce que je n'ai pas grandi, humainement parlant. Ou peut-être que j'ai toujours eu raison. Je ne sais pas encore. Je n'arrive pas à trouver la réponse."

Je conduisais en sifflotant un air de Jimmy Gilmar entre mes dents. A gauche de la route s'étandait une plaine toute blanche. "Un petit coffe shop en bois, où l'expresso vous plaira...". Une bonne chanson ça, qui datait de 1964."
MURAKAMI Haruki, Danse, danse, danse, ch.15

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