22.10.20

Tendances (09) : automne (10 )

 1. Mon ami Christian a rêvé cette nuit. Je me souviens, quand je me suis retrouvée seule, l'épreuve des nuits. Harassée de chagrin, je m'endormais sans somnifère. Et pourtant, les rêves me faisaient appréhender la nuit. Je ne faisais aucun cauchemar, pas de tourments sur les sentiments trahis, sur les douloureux règlements de la séparation. Des voyages, des visites, des randonnées, du comme avant. Au réveil, le comme avant est insupportable, insoutenable, il n'y a plus qu'à fondre dans les larmes, déjà, dès le réveil, en attendant les autres registres au fil de la journée. Encore maintenant, quinze ans se sont passés, pas une semaine ne passe où il est dans mes rêves; juste là, m'accompagnant, pas d'interférence, il est juste là comme une évidence. Au réveil, je peste ; pourquoi ? pourquoi ne rêvè-je pas de l'homme qui partage mes jours dans cette douce vie intime ?  Pourquoi suis-je encombrée de celui qui n'est plus que l'ombre de celui que j'ai tant aimé et l'ombre de lui-même, mais qui a laissé la place, inexistante dans le monde éveillé ? Il y a dans le rêve quelque chose d'injuste, et personne chez qui déposer de recours ...

2. Hier, cérémonie à la Sorbonne en la mémoire de Samuel Pati, retransmise sur la chaîne nationale. Des chroniqueurs sont invités, pour nous apprendre sans doute comment il faut penser. Des chroniqueurs, une femme imam. Et c'est reparti pour un tour.  Juste pendant le temps de la cérémonie, ç'aurait été bien qu'ils  n'aient pas en tête la seule idée de padamalgam. Juste le temps de la cérémonie, se mettre un peu dans la peau de l'autre assassiné et mettre son soi de côté. Juste un peu fermer sa gueule, même aller jusqu'à avoir honte, ça ne peut pas faire de mal pour qu'on y croie, à cette sincérité.

3. Lectures
"L'écriture n'est pas qu'une question superficielle de beauté ou de laideur, ce qui compte c'est le cœur qu'on y met. De la même façon que le sang coule dans les veines, si l'écriture exprime sincèrement nos intentions, le destinataire le sent. J'en suis convaincue."
Le bonheur retrouvé, OGAWA Ito, ch. Boulettes à l'armoise

4. A Flayosc, tu es prévenu

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