30.10.20

En cheminant avec la parasha (3) : Lekh-Lekha

                                                            peinture de Luigi Gillarduzzi


Dans cette parasha, les commentateurs s'attardent beaucoup sur le titre et ce qu'elle sous-entend.

Il est vrai que lorsqu'on s'approfondit sur le reste, c'est un peu moins glorieux. 

Si vous avez oublié, le story-board :

Tout de suite, la pub pour le départ est bonne :  va et je te ferai devenir une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom glorieux, je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai ceux qui te maudiront et par toi seront heureuses toutes les races de la terre (Genèse 12, 2 et 3)
Quand on a 75 ans, quelle aubaine ! Ici, nos retraités partent pour le Portugal pour bien moins que cela ...

Abraham ne part pas de rien : il prend sa femme, son neveu, tous ses biens.

Pour le néophyte, celui qui ne connait pas tout le prestige qui entoure le héros, Abraham commence mal : il vit sous la tente, croise une famine, et commence par un énorme mensonge et une carrière de proxénète : le deal est bon : contre sa "sœur" il reçoit toutes sortes de bêtes, vraiment beaucoup,  et des esclaves (Genèse 12, 16). En plus, il ne risque rien puisqu'on saura plus tard que Saraï est stérile. Ensuite, Dieu n'envoie des plaies qu'à ce pauvre Pharaon qui n'y est absolument pour rien, sauf d'avoir pris du bontemps avec Saraï et rendu Abram un peu plus riche. Une bonne affaire pour le patriarche qui est devenu très riche et se voit renouveler la promesse de Dieu. Loth, qui avait eu les yeux plus gros que le ventre, se retrouve au milieu des ennuis mais il est sauvé par Tonton qui devient au passage encore un peu plus riche (Genèse, 14,16).

Bon, il manque encore à notre héros une descendance pour que tout soit parfait, et promesse lui en ai faite : ta postérité sera un peu esclave pendant quatre cents ans, mais après, c'est OK pour la richesse; et pour toi, vieillesse heureuse et fin paisible ((Genèse, 15,16)

La promesse n'a pas été faite à Saraï. Qu'à cela ne tienne : on sait tous aujourd'hui que quand on a de l'argent, on peut se payer une mère porteuse un peu concubine, ce qui fut fait. Apparaissent des problèmes de polygame, et Abraham ne souhaite pas se mouiller : "Voici, ton esclave est dans ta main, fais-lui ce que bon te semblera" (Genèse 16, 6). On éjecte Agar avec perte et fracas, sans indemnités de rupture de contrat. Heureusement qu'un envoyé de Dieu ou de l'Observatoire de la Laïcité demande à l'esclave de recommencer à s'humilier (Genèse 16, 9) contre une descendance nombreuse. Vous noterez bien qu'il n'y a pas de promesse de richesses, déjà de l'islamophobie ...

Dans le chapitre 17, on rajoute une petite condition physique : la circoncision, incontournable (Genèse 17,14) Et de là, la nouvelle Sarah décroche la promesse d'Isaac, sans qu'Abram, devenu pourtant Abraham y croie vraiment ...

J'attends avec impatience la parasha suivante, car pour le moment, vous en conviendrez,  Abraham notre père, euh euh ...


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