J'ai longtemps eu comme un peu honte de l'apprécier, sans jamais renier ni dénier mon goût pourtant. Mon amour de la littérature et mon désir de partage me faisait me méfier des intellos tranchants, ce n'était pas la mode d'aimer la chansonnette. Les années ont passé, je suis restée fidèle.
Hier, c'était la première fois que je m'offrais un concert, et la presque première fois que je participais à ce genre, dans une salle immense où il devait mesurer deux centimètres et demi à tout casser. Pas l'excuse de flasher sur sa belle plastique. Et que de bonnes surprises : une voix très belle en direct, la même qu'en studio et sans triche. Beaucoup de présence, quelques récits simples mais aux accents sincères. Des chansons pleines de souvenirs. Et de poésie, de redécouverte, quelques découvertes aussi. Et tous ces gens autour de moi, j'étais presque "jeune" parmi eux ; beaucoup de mémés, majorité de soixantenaires; des médecins, des femmes en taileurs stricts. La lumière éteinte, beaucoup de chaleur, chacun (plutôt chacune) chantait simplement, tendrement, laissant loin les soucis du monde, la façade bourgeoise. Ce n'était pas étrange de chanter avec lui des textes de Carla Bruni. C'était comme si Etienne Roda-Gil n'était pas mort. Peut-être est-ce le seul métier utile que de permettre aux gens d'être sans fard un court moment.
Il y avait beaucoup de ma vie dans ces textes.
"Même si les maitres parlent Et qu'on ne m'entend plus,Même si c'est moi qui chante À n'importe quel coin de rue, Je veux être utile À vivre et à rêver."
"Mélissa, métisse d'Ibiza Vit toujours dévêtue Dites jamais que je vous ai dit ça Ou Mélissa me tue..."
"Elle n'est pas donnée à tout le monde La chance de s'aimer pour la vie dix ans dix mois dix secondes Et nous voici "
"Il faut le croire Moi seul je sais quand elle a froid Ses regards Ne regardent que moi"
Il y a beaucoup de ma vie dans ces textes. Petit miracle que l'homme que j'aime partage ce plaisir.
"J' veux pas q' tu t'ennuies J' veux pas q' t'aies peur J' voudrais q' tu oublies L' goût du malheur"
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