"- Donne-moi du moins ta main ce soir, avant que je m'en aille. Je pars demain.
- Non, non, non !
- Si, si, je pars, je partirai demain.
Donne-moi ta main, ta main, ta petite main sur mes lèvres.
- Je ne te donne pas ma main si tu pars.
- Donne, donne, donne ...
- Tu ne partiras pas ?
- J'attendrai, j'attendrai.
- Je vois une rose dans les ténèbres.
- Où donc ? Je ne vois que les branches du saule qui dépasse le mur.
- Plus bas, plus bas, dans le vert sombre.
- Ce n'est pas une rose. J'irai voir tout-à-l'heure, mais donne-moi ta main d'abord, d'abord ta main.
- Voilà, voilà, je ne puis me pencher davantage.
- Mes lèvres ne peuvent pas atteindre ta main !
- Je ne puis me pencher davantage. Je suis sur le point de tomber."
Pelleas et Mélisande, Acte 3, scène 1. Debussy, Maeterlinck
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