25.12.20

En cheminant avec la parasha (12) : Vahigache

François Gérard, Joseph reconnu par ses frères, 1789, Angers, musée des Beaux-Arts


Au début de la parasha, Yehuda reprend le récit du premier entretien avec Joseph. Mais il y apporte quelques modification : les frères n'ont pas dit que Benjamin était le "chéri" de son père, et n'ont pas précisé que le faire venir en Egypte reviendrait à tuer le père. Jacob ne mentionne pas la dévoration de l'autre. C'est toute l'histoire familiale qui tourne dans la tête de Yehuda, notamment l'histoire des fauves qu'il a lui même construite, un point de l'histoire que Joseph ne connaît pas. La phrase "Pourrais-je voir la douleur qui accablerait mon père?" Cette vision, il la connut une première fois; rappelez-vous que les frères envoient des serviteurs annoncer la "mort" de Joseph, afin de ne pas être confrontés au premier choc du père.

Joseph ne croit pas vraiment totalement Yehuda, puisqu'il demande aussitôt : "Je suis Joseph; mon père vit-il encore ? Joseph a du mal avec son lien de famille, qu'il accole à son nom : Joseph votre frère (45-4), mon père (45-9) ton fils Joseph (45-9). Il parle à Jacob de "ta famille" (45-10). Mais le seul qu'il appelle son frère par deux fois est Benjamin (45-12 et 45-14), c'est par lui qu'il commence les retrouvailles physiques, Benjamin le seul non coupable de tous ... les autres prostrés dans le silence, la stupeur et peut-être la crainte aussi ; ils ne reparlent qu'au verset 15, après les embrassades, mais on ne sait ce qu'ils dirent. Que pouvaient-ils dire d'ailleurs qui soit à la hauteur des circonstances, on ne se perd pas en gérémiades comme dans le cinéma français, on focuse ailleurs en bon hollywoodien, qui rappelle la hiérarchie : il faut l'accord du boss, même si Joseph s'est déclaré père du Pharaon, c'est bien toujours ce dernier aux commandes, et (les temps changeront !) il est d'accord. Le texte le rappelle bien alors qu'on le sait déjà, "Joseph leur donna des voitures d'après l'ordre de Pharaon (45-21"). clin d'œil : on reparle fringues "Il donna à tous, individuellement, des habillements de rechange," dont cinq spécialement pour Benjamin (le rédacteur doit être séfarade lol, il dit hamsa !). Joseph connaît bien ses frères : "Point de rixes durant le voyage !" (45-24)

Bien sûr Jacob ne croit pas  tout de suite ses menteurs de fils (45-26), puis on voit ensuite le vrai père juif convaincu "MON FILS JOSEPH vit encore ! Ah ! j'irai et le verrai avant de mourir ! "(45-26). Pardon à tous, dans ma tête, je n'ai pu m'empêcher de substituer l'image de ma belle-mère dans sa cuisine ...

Et c'est à Beer Sheva, lieu symbolique par excellence que Jacob, sacrifie, retrouve la parole de Dieu, ses promesses et son assurance-vie pour le voyage

Dans la généalogie, on ne saura rien des enfantements de Dina, et on reparlera brièvement de la femme de Joseph, dont la seule chose que l'on sait déjà et qui est redite , c'est que c'est la fille d'un Putiphar (tiens donc ?)  et qu'elle est fille de prêtre, choix étrange ...

La Bible détaille bien l'installation légale et réglementée des bergers de la famille de Jacob dans le pays, tout est prévu et entériné par Pharaon. Car la famine gagne l'Egypte, et avec va croître la fortune de Pharaon qui recevra les bêtes, l'argent, puis la terre et les hommes qui se vendent eux-mêmes pour l'achat du pain.

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