J'en ai fixé quelques citations qui m'ont particulièrement touchée :
d' Aaron Appelfeld, un des plus grands auteurs israéliens :
« La langue hébraïque, comme toutes les langues
anciennes, comporte une extraordinaire économie de moyen. Comme si elle te
disait que si tu peux employer quatre mots, n’en emploie pas cinq (…)
La langue hébraïque est pour la prière. La prière, dit un
mystique juif, n’est pas un murmure aux oreilles de Dieu pour lui demander de
la nourriture, la santé, la réussite. Cela n’est pas la prière correcte. La
véritable prière est d’atteindre le silence profond où l’on entend Dieu vous
parler. C’est l’inverse, ce n’est pas toi qui parle, mais on te parle.
Etre assis devant une page blanche, c’est la prière. »
(…) La personne qui vous parle a connu l’enfer, mais cet
enfer n’a pas effacé son humanité, et cela me laisse parfois moi-même perplexe.
d' Amos Oz
« Une nuit j’ai lu un livre dont le livre est Winesbourg,
Ohio. Ce livre a modifié ma vision du
monde. Il m’a appris que le lieu où se trouve ta table, le lieu où se trouve ta
main qui écrit, ton stylo, est le centre du monde.
Ailleurs peut-être.
« J’ai vu un peu plus que les politiciens peut-être
parce que mon travail consiste à me lever tôt le matin, à m’asseoir devant mon
bureau et à me mettre à poser des questions, si j’étais elle, si j’étais lui,
si j’étais eux. Cela m’impose de mon point de vue également le devoir me poser
la même question au sujet d’autres israéliens, différents de moi sur le plan
politique, par exemple poser la même question au sujet des palestiniens, si
j’étais elle, si j’étais eux, si j’étais lui et je me pose cette question également
au sujet de mon activité politique.
et toujours de lui, une citation extraite de Aidez-nous à divorcer
"Je ne suis pas quelqu’un de sentimental. Je ne crois donc
pas à une soudaine lune de miel entre les juifs israélites et les palestiniens.
Si je m’attends à quelque chose, c’est plutôt à un divorce.Un divorce juste, et
équitable,, entre Israël et la Palestine. Or un divorce n’est jamais une chose
heureuse, qu’il soit juste ou imparfaitement juste. Un divorce fait mal. C’est
quelque chose de douloureux, particulièrement celui là qui sera un drôle de
divorce. Où les deux parties resteront dans le même appartement pour toujours.
C’est un divorce où personne ne déménage, et comme l’appartement est tout
petit, il sera indispensable de décider
qui aura la chambre A, qui aura la chambre B, qui aura le salon, et de
trouver en plus un arrangement spécial pour la salle de bain et la cuisine.
Vraiment pas très commode. Mais tout de même toujours mieux que cette sorte
d’enfer que nous traversons en ce moment dans ce pays que nous aimons.
pour finir plus détendu, d'Etgar Keret
"Chaque fois que j’écris une histoire de deux pages, chaque
fois je veux écrire une épopée, et j’échoue. Je ne suis pas fier d’écrire des
histoires courtes, j’en ai en fait honte, mais que faire ?Chaque fois que
je commence à écrire une histoire, j’imagine ce qui va arriver aux arrière
petits-enfants de mes héros, et comment dans cinq cents pages ils se marieront
et il leur arrivera toutes sortes de choses, et au bout de deux pages arrive une camionnette qui m’écrase le
héros."
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