29.12.10

Langue (2)

Ces petites troupes s'étaient formées sur les routes. Elles allaient d'un camp à l'autre et, la nuit, divertissaient les gens fatigués par la guerre et fatigués d'eux-mêmes. Nul ne savait, à ce moment-là, que faire de sa vie sauve. Il n'y avait pas de mots, et les mots qui subsistaient du passé semblaient fades. De temps en temps surgissait un émissaire ou un homme dont les mots s'écoulaient facilement. Il utilisait des mots d'avant-guerre qui résonnaient comme un rabâchage fastidieux.
Aharon Appelfeld, Histoire d'une vie, chapitre 14

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