7.5.21

En cheminant avec la parasha (33) : Behar : l'aide d'urgence en cas de crise

Picasso. Le vieux juif

 Je reprends ici mon travail sur la parasha, et en ce jour de la reprise de liberté de la circulation, les versets résonnent comme un rappel des temps, comme un rappel de la morale et de la place de l'homme, en particulier de l'homme aisé, dans la société.

L'assistance aux autres est absolument nécessaire, rappelée très fermement par Dieu  :"Si ton frère vient à déchoir, si tu vois chanceler sa fortune, soutiens-le, fût-il étranger et nouveau venu, et qu'il vive avec toi. N'accepte de sa part ni intérêt ni profit, mais crains ton Dieu, et que ton frère vive avec toi. Ne lui donne point ton argent à intérêt, ni tes aliments pour en tirer profit. Je suis l'Eternel votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays de Canaan, pour devenir votre Dieu." (25: 35-38)  Dieu nous a peut-être libérés de l'Egypte mais attention, Dieu va très loin dans son rappel ici : "Ils sont mes esclaves, à moi, qui les ai fait sortir d'Egypte" (25:42)

 Un rappel qui en suit un autre, le début de la parasha : Dieu va jusqu'à exprimer : "vous n'êtes que des étrangers domiciliés chez moi (25 : 23)". Dans quel contexte ? Celui de l'année sabbatique et de l'année du jubilé. "La septième année, un chômage absolu sera accordé à la terre, un sabbat en l'honneur de l'Eternel. Tu n'ensemenceras ton champ ni ne tailleras ta vigne (...) ce sol en repos vous appartiendra à tous pour la consommation : à toi, à ton esclave, à ta servante, au mercenaire et à l'étranger qui habitent avec toi ; ton bétail même, ainsi que les bêtes sauvages de ton pays, pourront se nourrir de tous ces produits. "(25 : 4-7). Dans ces années, point n'est question de disette, mais de l'angoisse de disette née de cette situation de repos de la terre pouvant être vécu par l'homme comme un abandon. Apprendre à avoir confiance, apprendre à partager, ce sont des vertus dont nous avons rêvé en début de confinement, mais qui peu à peu sont délaissées. Ou peu à peu s'intallent, dans cette vie d'après, les intérêts catégoriels, les divisions catégorielles. Par manque d'anticipation, avons nous négligé de prendre conscience de la sixième année : "Je vous octroierai ma bénédiction dans la sixième année, tellement qu'elle produira la récolte de trois années" (25 : 21). Installés sur la terre, nous avons oublié que nous y sommes seulement des locataires, que la possession n'est ni obligatoire de façon pérenne, ni éternelle, qu'elle doit donner lieu au partage, à l'empathie ... En ce moment, nous sommes durement rappelés à la réalité, mais voulons-nous être décillés ?

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