17.1.21

En cheminant avec la parasha (15) : Vaèra


Imagine toi paysan.  Tu te lèves un matin, pour aller à la pêche. Le fleuve est rouge. Les poissons, tous crevés, remontent à la surface. Tu accuses Monsanto et tu rentre chez toi, sauf que tu n'as plus rien à boire que l'eau qui te reste dans la cruche. Tu te mets à creuser un puits, pour ne pas crever, en attendant que la situation redevienne normale.

Au bout de sept jours, tu te rends au fleuve. Ouf, il n'est plus rouge. Mais un grouillement inhabituel attire ton attention. De l'eau surgissent des centaines de grenouilles, qui envahissent tout : ton four, ton  pétrin, ton  lit. A force de les écraser, tout devient gluant, glauque, immonde. Puis elles périrent d'elles-mêmes. Tu en fais de grands tas puants. 

Est-ce cette infection qui produisit la suite ? La vermine commence à te recouvrir, toi puis tous tes animaux. Ton corps n'est que plaie grouillante, le dégoût et la peur te poursuivent et te hantent. Qu'arrive-t-il en ce pays ?

Exsangue est ton  corps, exsangue est ton  âme, tant que quand les hordes de loups, renards et autres lynx envahissent ton  domaine, tu n'as même plus la force de te lever, juste de barricader ta porte pendant qu'ils dévorent ton  pauvre bétail affaibli. Et puis, ils s'évanouissent, tu ne sais comment.

Cependant, une étrange maladie sans aucun symptôme se répand parmi ton  bétail, et pas un ne reste vivant. 

Le reste des animaux semblent épargnés, mais c'était trop vite en besogne : ils se couvrent de pustules et ils te contaminent, à ton  tour.

Puis le service Météo lance une alerte de niveau rouge, et il faut rentrer tout ce qu'il reste des survivants des pustules et des fauves, car un immense orage de grêle s'abat sur le pays, tuant tout ce qui n'est pas à l'abri. Et le désastre s'étend au monde végétal : plus une plante, même les plus gros arbres ! Tout est détruit dans le fléau, en particulier lin et orge : tu ne pourras bientôt même pas vêtir  ce qu'il te reste de corps...

Il te reste encore tes yeux pour pleurer sur ce qu'il reste de tes mains grevées par la vermine et les pustules ...

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