21.1.19

Meurtre et commandeur (56) : tout est bon dans la daurade

"Ce jour-là, il avait apporté tout spécialement son propre couteau de cuisine. Un outil à la lame acérée qui disait combien il en prenait soin. Et avec ce couteau, il débita la grande daurade toute fraîche qu'il venait d'acheter chez un poissonnier à Itô. Masahiko avait toujours eu de multiples talents et il était très adroit de ses mains. Il la fileta efficacement, sans perdre de chair, en prenant bien soin d'enlever toutes les petites arêtes. Il découpa ensuite les filets en fines tranches pour les transformer en une grande quantité de sashimi. Il prépara un bouillon clair avec la tête et les arêtes. Puis il fit griller la peau à la flamme pour en faire des amuse-gueules. Avec admiration, j'observai mon ami exécuter cette série d'opérations. Il aurait peut-être eu du succès comme cuisinier professionnel.
"Le poisson blanc, c'est meilleur si tu le laisses reposer un jour avant d'en faire du sashimi, car lachair devient plus tendre et le goût plus savoureux, mais tant pis."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur, Livre 2, ch.42, Si ça se casse en tombant par terre, c'est un œuf, ed.Belfond

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