La pièce était vaste et bien éclairée, le plafond était haut. Les tableaux m'accueillirent comme un vieil ami : je les avais vus si souvent auparavant, dans des rétrospectives ou en reproductions. L'Espagnol et la magie de son art. Il y avait un portrait de jeune fille qu'il avait fait quand il avait quatorze ans.
Il y avait Casagemas, un suicidé, peint avant d'être enterré, la blessure de la tempe étrangement bleuâtre et répugnante. Ainsi c'était donc là que se tableau se trouvait depuis une dizaine d'années ... dans sa propre collection !
Et l'autoportrait peint en 1901 : ces grands yeux las dans un visage pâle marqué par le malheur et la fatigue. Il l'avait vingt ans quand il l'avait fait : l'artiste qui observe sombrement son avenir dans un miroir.
Chaïm Potok, Le don d'Asher Lev, 2e partie, ch.3, p188
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire