14.2.11

Mes notes de chevet, 45. Choses qui ont une grâce raffinée



« Une jeune et charmante dame relève le rideau blanc, au bas de l’écran d’été, et l’accroche à la traverse du haut. Sur un vêtement sans doublure, de damas blanc, elle a passé un vêtement de dessus fait d’une étoffe légère violette. Elle s’exerce à l’écriture. Les minces feuilles de son cahier sont élégamment reliées par un fil violet de nuance inégale. »

Sei Shônagon, notes de chevet
Ogiya Hanaogi, estampe d’Utamaro
mes notes de chevet :
Il est devenu rare de voir des gens écrire en public autrement que sur un clavier. Mais je suis toujours très émue lorsque des gens dessinent devant un paysage ou une œuvre d’art. Est-ce parce que, depuis l’enfance, je n’ai pu me résigner à mon incompétence crasse en la matière ? J’envie cette méditation, cette entrée dans le paysage, que pratique l’artiste. Je m’y exerce parfois, par pur plaisir de la forme, par pur plaisir du geste, pour la grâce du moment. Puis jette ensuite sans regret l’œuvre produite, en conservant précieusement le souvenir de l’instant.

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