"(...)
Avoir des parents ou des amis malades, et les trouver changés. A plus forte raison, quand règne une épidémie, on en a une telle inquiétude qu'on ne pense à rien d'autre.
Ou bien, un petit enfant qui ne parle pas encore se met à pleurer, ne boit pas son lait, et crie très longtemps, sans s'arrêter, même quand la nourrice le prend dans ses bras.
(...)
Un homme qui est venu la nuit dernière voir une dame tarde à lui écrire ce matin. Celles mêmes qui, sans y être directement intéressés, entendent parler d'une pareille choses, sentent battre leur cœur.
On se sent encore défaillir quand une autre femme, devant vous, montre une lettre qu'elle a reçue de celui qu'on aime."
Sei Shônagon,
Notes de chevet
Ogiya Hanaogi, Utamaro
Mes notes de chevet : Comment dire l'évidence sans répéter, mille ans après, la même chose. Mon amie Sei Shônagon dit quelquefois si bien qu'elle me rend émue mais muette.