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Fermina Daza ne comprenait pas pourquoi on ne la recueillait pas alors qu'elle semblait en détresse, mais le capitaine lui expliqua qu'elle était le fantôme d'une noyée qui envoyait des signaux trompeurs afin d'attirer les bateaux vers les dangereux tourbillons de l'autre rive. (Gabriel Garcia Marquez, l'Amour au temps du choléra)
L'écrivain colombien Garcia Marquez n'estimait pas nécessaire la distinction entre les vivants et les morts. Qu'est-ce qui était réel et qu'est-ce qui était irréel ? Ou plutôt, y avait-il vraiment dans ce monde quelque chose qui séparait le réel de l'irréel ?
Je pense que ce mur pouvait exister. Non, il existe, sans aucun doute. Mais il s'agit d'un mur de totale incertitude. Selon la situation et selon l'adversaire, sa rigidité change constamment. Sa forme change. A l'instar d'un être vivant.
MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 61