6.4.18

De Pessah à Chavouot : Psaume 6



Traduction du rabinat :
1 Au chef des chantres, avec les instruments à cordes, à l’octave. Psaume de David. 2 Seigneur, ne me réprimande pas dans ta colère, ne me châtie pas dans ton courroux. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis abattu; guéris-moi, Eternel, car mes membres sont en désarroi, 4 mon âme est bien troublée: et toi, ô Eternel, jusques à quand? 5 Daigne de nouveau, Seigneur, délivrer mon âme, viens à mon secours en raison de ta bonté; 6 car dans la mort ton souvenir est effacé; dans le Cheol, qui te rend hommage? 7 Je me suis exténué en gémissements; chaque nuit je baigne mon lit [de larmes]; de mes pleurs j’inonde ma couche. 8 Ma vue s’éteint de chagrin, elle vieillit à cause de tous mes ennemis. 9 Loin de moi, vous tous, artisans d’iniquité! Car l’Eternel entend le bruit de mes sanglots. 10 L’Eternel exauce ma supplication, l’Eternel accueille ma prière. 11 Qu’ils soient confus, effarés, tous mes ennemis! Qu’ils lâchent pied, couverts soudain de honte!


traduction Louis Segond :
  1. Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Sur la harpe à huit cordes. Psaume de David.
  2. Éternel ! ne me punis pas dans ta colère,
    et ne me châtie pas dans ta fureur.
  3. Aie pitié de moi, Éternel ! car je suis sans force ;
    guéris-moi, Éternel ! car mes os sont tremblants.
  4. Mon âme est toute troublée ;
    et toi, Éternel ! jusques à quand ?...
  5. Reviens, Éternel ! délivre mon âme ;
    sauve-moi, à cause de ta miséricorde.
  6. Car celui qui meurt n’a plus ton souvenir ;
    qui te louera dans le séjour des morts ?
  7. Je m’épuise à force de gémir ;
    chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes,
    mon lit est arrosé de mes pleurs.
  8. J’ai le visage usé par le chagrin ;
    tous ceux qui me persécutent le font vieillir.
  9. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal !
    Car l’Éternel entend la voix de mes larmes ;
  10. L’Éternel exauce mes supplications,
    l’Éternel accueille ma prière.
  11. Tous mes ennemis sont confondus, saisis d’épouvante ;
    ils reculent, soudain couverts de honte.

Traduction Chouraqui
Au chorège. En musiques. À l’octave. Chant. De David.
IHVH-Adonaï, ne m’admoneste pas en ta fureur,
ne me corrige pas en ta fièvre.
Gracie-moi, IHVH-Adonaï ; oui, je m’étiole, guéris-moi, IHVH-Adonaï.
Oui, mes os s’affolent, mon être tout affolé,
mais toi, IHVH-Adonaï, jusqu’à quand ?
Retourne, renfloue mon être ; 
sauve-moi à cause de ton chérissement.
Non, dans la mort, il n’est pas mémoire de toi ; au Shéol, qui te célèbre ?
Je me lasse de mon soupir, je nage chaque nuit dans mon lit,
je dissous mon berceau dans mes larmes.
Mon œil se mite d’irritation, énucléé par tous mes oppresseurs.
Écartez-vous de moi, vous tous, ouvriers de la fraude !
Oui, IHVH-Adonaï entend la voix de mes pleurs,
IHVH-Adonaï entend ma supplication, IHVH-Adonaï prend ma prière.
Tous mes ennemis blêmissent, tous affolés ; 
ils retournent, ils blêmissent soudain.

Mon extrait :
"Je m''épuise à force de gémir; chaque jour ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. J'ai le visage usé par le chagrin"
J'ai expérimenté cet étrange remède aux airs masochistes quand je nageais dans mon lit . Lire et relire les psaumes qui expriment la douleur fut comme une incantation , la répétition par un vecteur extérieur, à la fois autre et à la fois moi-même, pas un remède, mais une béquille, un canal de passage vers plus loin. La musique de Purcell me fait aussi le même effet. Ici cette combinaison touche au sublime ...

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