8.1.24

Le souvenir des belles choses : au quotidien : (1) les papas du marché

 La moitié des vacances, c'est le temps des papas : au marché, un papa qui chante avec sa petite fille de 4 ans une nouvelle version d' Amstragram ; un autre qui rit avec son bébé qui n'est plus tout à fait un bébé puisqu'il commence à faire ses premiers pas, émerveillés l'un et l'autre et en rire ...


5.1.24

Meilleure année 2024 : 2023 est finie, bon débarras

 Je ne sais pas vous, mais 2023 fut personnellement une année de merde. Beaucoup d'ennuis, petits ou grands, beaucoup de déceptions. Mon seul moment de vrai bonheur, d'humanités partagées, de découvertes, fut mon voyage en Israël en juin 2023, ce qui me rendit encore plus cruels les événements d'Octobre. Je suis touchée sur tous les fronts, dans mon pays, dans ma communauté, dans ma famille, dans ma personne. Le révisionnisme est partout. Mon âme a très mal résisté, encore moins mon corps. 

Mais 2024 est là, et l'énergie du Dragon me pousse à y croire encore. Malgré tout, des projets ont germé en 2023, de beaux projets, contrecarrés, mouvementés, mais ils ont porté déjà des fruits, me poussant dans mes retranchements et vers de nouvelles découvertes. Les soutiens furent rares mais chers. 

L'un des chantiers est la reconquête de moi-même, et le plus simple est d'être telle que je suis, toujours été, droite dans mes bottes le plus simplement possible, et retrouver la joie intérieure qui m'habite depuis l'enfance même dans l'adversité. Une de ses pistes est la musique. Avec la découverte de mon instrument, je me lance dans ce que je n'ai jamais osé encore, des arrangements musicaux personnels. Bien sûr, le chemin est encore long, mais je vous livre ici les résultats de mon premier essai, une chanson très connue en Israël, issue d'un poème d'une jeune héroïne hongroise, Hanna Senecz. Je la chante toujours dans l'intimité de mes cascades ou de mes rivages. Je l'ai chantée autrefois aussi en public. J'avais besoin de me la réapproprier, aussi je lui ai associée deux chansons d'amour judéo-espagnoles de mon répertoire. Certes, elle prend une autre dimension, moins simple, plus mystérieuse, plus mélancolique aussi ; mais ainsi, elle correspond mieux à l'air du temps ...

"Mon dieu, que jamais ne cessent le sable et la mer, le bruit de la mer, le fracas du tonnerre, la prière de l'homme"



22.10.23

Journal de guerre (3) : équivalences

 



Dans la guerre des médias, les nombres de morts s'affichent, comme des preuves ... mais des preuves de quoi ? Quand on est mort, on est mort. 1000 morts d'un côté équivalent-ils à 1000 morts de l'autre ? La question se pose sans cesse ... Vaut-il mieux mourir après avoir agonisé sous une poutrelle métallique tombée pendant le bombardement, vaut-il mieux brûler vif, être éviscéré ou que sais-je encore ? La chanson de Léonard Cohen, "who by fire" est d'actualité. La question est que l'on ne peut choisir.A la fin de la seconde guerre mondiale l'Amérique a tapissé l'Allemagne nazie de bombes, faisant de très nombreux morts civils dont on ne parle guère. Fallait-il se poser les questions que nous nous posons aujourd'hui ? Se poser ces questions c'est peut-être simplement le luxe de pays en paix, de pays "tranquilles". De pays spectateurs, comme dans Angleterre-Afrique du Sud au rugby hier soir où l'on choisit de supporter une équipe plutôt qu'une autre. Mais quid de l'arbitre ?

30 morts français

dont les noms connus sont :

AVIDAN, 26 ans, de Bordeaux

BYNYAMIN, 23 ans, de Yerres

CELINE, 32 ans, de Lyon

CARMELA, 80 ans

DAN, 25 ans, de Marseille
Eric, et sa fille Ruth

MARC, 51 ans
NAOMIE , 23 ans, de Créteil
NATHAN , 20 ans

NOYA, 12 ans

SIGAL, 31 ans

VALENTIN, 22 ans, de Montpellier

7 otages

19.10.23

Journal de guerre (2) : Audio contre video

 


Je ne voulais voir aucune vidéo. Mais voilà que des officiels, tentant de faire comprendre au peuple ce qui s'est passé en Israël, se mettent à les décrire. C'est l'horreur, l'horreur absolue. Leurs mots résonnent dans ma tête. 

Pendant ce temps, les dicussions demeurent autour de l'explosion de l'hôpital. Après que les médias aient massivement accusé Israël de crimes de guerre, maintenant que l'on a de sérieux doutes et sur les auteurs et sur le nombre de victimes, le fait a disparu des unes. Les pauvres morts de l'hôpital n'intéressent plus. Mais restent dans les esprits l'idée initiale. La France Insoumise par exemple n'a aucun doute, prête à faire monter volontairement l'antisémitisme national ...

Les vases communicants continuent entre le nombre de disparus "otages" vers le nombre de morts. Les très émouvantes obsèques du professeur de français Dominique Bernard ont été retransmises sur LCI, mais nos autres morts français semblent ne pas avoir de noms ni de dépouilles ...

Pour ceux que l'on connait, en voici la liste :

24 morts :

AVIDAN, 26 ans, de Bordeaux

BYNYAMIN, 23 ans, de Yerres

CELINE, 32 ans, de Lyon

CARMELA, 80 ans

DAN, 27 ans, de Marseille


ERIC, et sa fille RUTH

MARC, 51 ans
NAOMIE , 23 ans, de Créteil
NATHAN , 20 ans

Noya, 12 ans

SIGAL, 30 ans

VALENTIN, 22 ans, de Montpellier

7 disparus

17.10.23

Journal de guerre (1) : seuls au milieu du silence assourdissant


 

11e jour depuis l'attaque terroriste en Israël.

Aujourd'hui, j'ai réussi à vaincre la sidération qui me rendait muette à mon clavier. Je vais parler ici, puisqu'aucune oreille n'écoute dans la vie vraie du monde, de ce que je ressens.
Le matin, mon premier réflexe est de prendre mon téléphone et de regarder si l'opération terrestre a commencé. Mon cœur n'est pas assez endurci pour ne pas trembler sur ces morts innombrables, là-bas dans la bande de Gaza. Mais je songe aux mots de Golda Meir entendus hier : " nous préférons les condamnations aux condoléances". Des condoléances ? Que nenni, je n'en ai reçu qu'une, d'une amie française vivant au Japon, elle sauve l'honneur du monde, mais ça n'aurait pas suffi pour sauver Sodome.
Ce matin, sur France Info, un reportage sur les légistes qui identifient ou tentent d'identifier le millier de cadavres de leur frigo. La plupart des mains de leurs "patients" sont transpercés de balles car ils ont essayé de se protéger de leurs mains quand on les a tués. Pour deux autres, on n'a retrouvé que leurs colonnes vertébrales, mais face à face, car ils avaient été liés ; jusque dans la mort. Ces deux légistes, mari et femme, travaillent quinze heures par jour; de temps en temps, ils font une pause, sortent à l'extérieur, pleurent dans les bras l'un de l'autre, puis retournent au travail : ils ne veulent pas laisser un corps sans identité, pensant aux familles dans l'attente.
Ici en France, j'ai cherché des traces des victimes françaises. Non pas que je les pleure plus que les autres. Simplement en me disant que peut-être ces morts là pourraient faire pleurer, ou au moins sourciller, le bon peuple français. Je voulais trouver des noms, des prénoms. Ici en France, les morts, les disparus, ont des prénoms : Estelle, que l'on a cherché sans relâche pendant des années. Lina, que l'on cherche depuis trois semaines, disparue sur le chemin de la gare. Nahel, tué par un policier. En Israël, nous avons à ce jour 19 ressortissants français tués, 17 ressortissants français disparus. J'ai cherché les prénoms des morts, je n'en ai trouvé que 8. Je n'ai pas entendu de marche blanche pour eux, je n'ai pas entendu de minute de silence pour eux. Quand on a des nouvelles, c'est que le nombre des otages diminue au profit de ceux qui sont morts. La ministre parle chiffres, c'est tout. 
Chaque jour, je publierai ici la liste des morts français que j'ai pu trouver.
On annonce ce matin que le Hamas publie sa première vidéo d'otage français. Elle s'appelle MIA, elle a 21 ans.

MORTS FRANCAIS DANS LES POGROMS ISRAELIENS :

AVIDAN, 26 ans, de Bordeaux

BYNYAMIN, 23 ans, de Yerres

DAN, 27 ans, de Marseille

MARC, 51 ans
NAOMIE , 23 ans, de Créteil
NATHAN , 20 ans

SIGAL, 30 ans

VALENTIN, 22 ans, de Montpellier




3.9.23

Tailler son crayon dans sa tête

 " Lorsque Kitagâ se meet à parler comme on écrit, il donne l'impression de s'enfermer dans son monde à lui. Sans doute est-il en train de tailler dans sa tête son crayon pour écrire. Alors les élèves qu'il a devant lui disparaissent de son champ visuel, il ne doit plus voir que sa main en train de tracer des lettres."

Cette lumière qui vient de la mer, KAWAKAMI Hiromi, ch. Un plus une moitié, ed. Picquier

2.9.23

Fuir avec élégance

  "

"Fuir avec élégance" a murmuré Satô,

Avec élégance? ai-je encore répété.

"La jeune fille, tel un poisson, à epine croit-on l'avoir saisie, qu'elle s'échappe en voltige élégante, énonça lentement Satô.

-Qu'est-ce que c'est, ce ...

- C'est un poème qui a été composé à l'époque Meiji."

En effet. J'ai vaguement murmuré quelque chose. Quand je suis avec lui, l'un comme l'autre, nous n'arrêtons pas de donner notre assentiment.

"Ça ne veut pas dire autre chose que ce qui est dit, tout simplement qu'une fille après laquelle on court s'échappe avec autant de vivacité qu'un poisson !"

En effet. Cette fois sans ambiguïté.

" Je me demande si les filles étaient déjà comme ça à l'époque Meiji ?"

Comment savoir ? J'ai baissé la tête.

 "

Cette lumière qui vient de la mer, KAWAKAMI Hiromi, ch. La famille des poissons, ed. Picquier