29.1.23

Mon journal de Hanouca : Jour 6.Amis

 


JOUR 6. AMIS

Huit journées, c’est l’idéal pour inviter ses amis à un allumage. Profiter de retrouver des amis juifs délaissés à l’heure d’un thé tardif, chanter et faire tourner les toupies. Echanger avec ses amis chrétiens autour de nos lumières couronnes de l’Avent et autres cierges. Même les athées aiment Hanouka, sa symbolique, et nous gratifient des illuminations de leur coutume régionale, comme les sacs huilés d’Alsace … 


17.1.23

Mon journal de Hanouca : Jour 5. Cadeaux



Entre deux cultures, ma fille, née le jour de Noël, ne s’est pas aperçue tout de suite que c’était une grosse arnaque que de naître un jour qui est destiné à bien d’autres agapes, car tout le monde s’en rappelle mais tout le monde s’en fout. Et de temps en temps, son anniversaire tombe aussi pendant Hanouca, et c’est le même problème. Parfois, comme cette année, on cumule les deux. Aussi, j’ai instauré une nouvelle coutume, celle des petits cadeaux hanoukiens quotidiens à thème annuel. C’est chaque année l’occasion de me creuser la tête avec délices pour trouver sujet et offrandes en rapport avec le sujet. L’année dernière, j’ai trouvé le fin du fin : exécuter de mes petites mains plutôt maladroites chaque cadeau, en trouvant des genres différents. Mon préféré, le bijou de sac libellule …


16.1.23

Mon journal de Hanouca : Jour 4. Hanoukias

Chaque Juif est attaché à une hanoukia qui est quelque part dans le monde. Certains ont la nostalgie de celle de leur enfance, perdue dans un déménagement, échappée lors d’un héritage, spoliée, que sais-je encore tout est possible … D’autres ont acheté la leur dans le souk de Jérusalem, au rayon souvenirs, et on ne sait pas toujours trouver les bougies qui vont avec. D’autres hanoukias sont plus précieuses, en argent, et on les astique toute l’année, si bien que l’on n’ose pas le moment venu les allumer de crainte de les salir et on se rabat sur celle du bazar yéroushalmite. Les plus prisées sont à l’huile d’olive, donc sépharades … comme la mienne, par exemple, qui vient de la boutique du musée d’Israël. Je la range précieusement pour avoir le plaisir de la redécouvrir chaque année, mais surtout pas à la cave, j’ai trop peur qu’elle soit volée. Hors format, j’ai mis longtemps à lui trouver une base, car l’huile, ça coule partout, avec moi une fiole ne durerait pas huit jours mais bien moitié moins. Je l’allume chaque soir avec une joie extrême, je savoure chaque jour , jusqu’à la dernière étincelle. Jusqu’à la pleine lumière du 8e jour, avec une once d’amertude pour la finitude qu’elle implique.


15.1.23

Mon journal de Hanouka : Jour 3. Talmud

Depuis maintenant plusieurs années, la coutume de mon cercle d’étude de Talmud est d’allumer la bougie du mardi de Hanouca chez moi. Un bonheur partagé de se retrouver, de célébrer ensemble, de chanter cette chanson à l’air désuet de Maoz Tsour qui me fait conjointement aimer ce moment et m’inquiéter que mes voisins croient que je suis dans une secte protestante … un bonheur simple qui compense le fait que nous allumerons ensuite la lumière, il faut bien étudier. Chaque année, pain d’épice, pain à la tomate et inarizuchis, sans quoi les invités seront déçus, agrémentés des offrandes des convives. Chaque année, de nouveaux invités, étudiants ou de passage. Chaque année aussi les présences de ceux qui ne sont plus, Sigrid qui bien que non talmudiste exigeait de présider la séance, et cette année les élégants, la terrible Daisy et le prince Charles, bien plus princier que son homonyme. Notre séance leur sera dédiée.




14.1.23

Mon journal de Hanouka : Jour 2.Beignets


Aujourd’hui pour l’allumage, j’ai acheté une autre sorte de beignets que ceux d’hier à la synagogue (des chichis comme sur la plage de mon enfance) : des merveilles. Le nom est aussi joli que le gâteau lui-même, une bande toute plate mais remplies de bulles de bonheur, croustillante et sucrée.

Il faudra demain des laktes, puis des donuts, des beignets arabes, des chouros, des beignets de courgettes, et le dernier, que faire ? Mais oui, des tempuras, je les demanderai en cadeau à Hatsuosan qui ne pourra rien me refuser en ce jour de Noël !


13.1.23

Mon journal de Hanouka : Jour 1.Ténèbres

 NB : mon journal de hanouka, initiative de Suzy Morgenstern pour son atelier à Maayane Or le 18 décembre, jour funeste de la finale du mondial de foot et accessoirement du premier jour de hanouka cette année


D’habitude, je suis chez moi le premier jour de Hanouca, et au moment de l’allumage, j’éteins toutes les lumières de la maison, tout est sombre autour de moi. Alors, j’allume le shemesh de ma lampe à huile marocaine , puis la première lumière. La lueur est minuscule, à peine mes yeux arrivent-ils à déchiffrer, plutôt par habitude, les mots de la prière. Et je reste ainsi, dans les ténèbres, jusqu’à l’extinction du shemesh, une trentaine de minutes. Ainsi est Hanouca, une minuscule lueur au milieu des ténèbres du monde. Mais je sais que cette lumière va croître au fil des jours, que ma prière sera de plus en plus claire au long de la semaine, que la lueur du premier jour deviendra illumination de ma fenêtre que les passants verront, et cette année, jusqu’au jour de Noël.