4.8.15

Nous mourons tous par petits bouts : le Petit Prince



J'aime cette version du Petit Prince, et plus particulièrement l'animation de la "vieille histoire" délicate et émouvante.
Je me revois très bien. Dans le salon, seule (mon enfance fut un interminable moment de solitude), j'installais l'électrophone jaune : le couvercle était l'enceinte, on dépliait le fil, on poussait le bras sur la droite pour faire tourner la machine, et le trente-trois tours démarrait avec la voix de Gérard Philippe que j'entends encore très exactement dans mon oreille: "j'ai vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement..." La première face se terminait me semble-t-il avec le renard, l'épisode de l'histoire que me touchait encore plus intimement que celle de la rose. A chaque audition, je luttais contre la révolte de cette fin à laquelle tout le monde voulait croire, cette fin que la petite fille du film refuse d'accepter, qu'il suffit d'une piqure de serpent pour retrouver ceux que l'on aime. C'est peut-être pour cela que cet ouvrage me bouleverse tant. Quand mon petit westy Tony est mort au mois d'avril, plus que la fin de notre vie commune qui était pour lui si dure, c'est une autre réalité que je n'arrivais pas, que je n'arrive pas à affronter encore aujourd'hui : où est-il à présent ? je ne supporte pas cette idée, je pense au Cantique des Cantiques : "je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé". Bien sûr, j'y ai gagné la couleur des blés, mais ...

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