20.8.08

Pas ici, pas maintenant, ailleurs peut-être


Avant de partir de France, j'ai acheté deux romans, un très court, l'autre long. Je n'avais entamé ni l'un ni l'autre, prise dans la lecture d'Homo Japonicus de Jolivet. Si quelqu'un d'ailleurs connaît la version Vira Japonica, je suis preneuse : après avoir passé 25 mn dans le train à observer une jeune fille se mettant du mascara (et encore, c'est parce que le train est arrivé au terminus qu'elle s'est arrêtée), cela s'avère nécessaire.
J'ai fini le premier de mes romans, Pas ici, pas maintenant. Une écriture qui me happe, comme d'habitude, de Erri de Luca.
Alors que je suis en train de réaliser à quel point le Japon est un pays extraordinaire mais épuisant, la juxtaposition du titre du roman terminé avec celui que je vais commencer m'interpelle : un livre d'Amoz os, Ailleurs peut-être...

Un extrait de De Luca que j'aimerais bien faire mien :
"Je voulais savoir pourquoi, quand les événements tardent, on est en attente. Je pensais à ta réaction : un agacement, une tension qui transformait inopinément toute une fraction de temps en une fixité, en un durcissement des nerfs, en une attente.
Ainsi donc je demandais à travers la porte entrebâillée de la salle de bains :
-Pourquoi l'attente existe-t-elle ?
-L'attente de quoi ?(...)
-Si maman n'arrive pas tu l'attends ?
-Bien sûr.
-Si la lumière s'éteint, nous attendons qu'elle revienne ?
-Je ne réussis pas à te suivre mais ça ne fait rien. Oui, nous attendons qu'elle revienne.
-Face à ce qui tarde et que nous devons attendre, nous sommes toujours en attente ?(...)
Papa si moi je ne veux pas être en attente et si je veux être sans attente, est-ce que je peux ?
Alors il cessa de se raser, ouvrit la porte en grand et, comme s'il avait compris quelque chose, je ne sais quoi, dit ces quelques mots :
"Si tu es capable de vivre sans attente, tu verras des choses que les autres ne voient pas."

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