12.9.20

Tendances (04) : automne (1)

1. Hier, 17 ans, le premier jour du reste de ma vie

Comme chacun de nous, je me souviens exactement de ce moment, où j'étais, qu'elles étaient mes pensées.
Je ne savais pas que le monde le plus intime allait s'effondrer comme l'ont fait les tours. Le plus effarant aujourd'hui reste que c'est que ce ne fut pas le premier jour du reste de la vie pour la plupart des autres autour de moi. 
Finalement, ces grandes crises qui bouleversent le monde, les témoins, nous, les appréhendons mal. Peut-être ma mère n'a pas senti que son univers allait être pulvérisé alors qu'elle allait danser en 1939, avant qu'elle devienne veuve avec un enfant, ou plutôt femme de disparu. Peut-être cela fut-il ainsi pour mon père aussi, avant qu'on ne le prive de sa nationalité, qu'il se cache en forêt pour ne pas partir dans une usine en Allemagne. Aujourd'hui le style est différent : les gens se réfugient dans le déni, le complotisme ; pas seuelement ceux de la rue que l'on voit interviewé aux infos, non. Mais vos collègues de travail, votre haver de Talmud, vos amis d'enfance. C'est aussi le monde intime qui continue à s'effondrer. Souvent je pense que cette qualité de lucidité qui m'a été attribuée n'est pas un don, mais une calamité inutile.

2. Heureusement, il y a les petits bonheurs qui réconcilient de tout, même des guerres nucléaires. Ainsi, j'ai découvert que là, sous le pont de mon double-pot, habite le gecko. Tout-à-l'heure, comme mes petits élèves quand on fait l'exercice séisme, il pensait que je ne le voyais pas mais sa queue dépassait !


3. Petit paradis. Roquebrune (suite)





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