10.2.19

Meurtre et commandeur (60) : obstruction

"Tiens, à propos de livre, dans les Démons de Dostoïevski, je me souviens qu'il y a un homme qui se suicide au pistolet pour prouver qu'il est un homme libre, mais comment s'appelle-t-il déjà ? Je te le demande car j'ai pensé que tu le saurais.
- Kirilov, dis-je.
- Ah oui, Kirilov. J'essaie depuis un moment de m'en souvenir , mais ça ne me revenait pas.
- Et qu'est-ce qu'il a, Kirilov ?
- Oh, rien de particulier, dit Masahiko en secouant la tête. Seulement ce personnage m'a traversé l'esprit par hasard et j'essayais de me souvenir de son nom, mais en vain. Et ça me démangeait un peu. Tu vois, comme une petite arête de poisson qui te reste coincée dans la gorge. Les Russes, franchement, ils ont de drôles d'idées, tu ne trouves pas ?
- Dans les romans de Dostoïevski, il y a de nombreux personnages qui font des trucs absurdes en voulant prouver qu'ils sont libres par rapport à Dieu ou à ce bas monde. Enfin bon, dans la Russie, d'alors, ce n'était peut-être pas si absurde que ça."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur, Livre 2, ch.43, Cela ne pouvait demeurer un simple rêve, ed.Belfond

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