28.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre par la main (9) : plus bas, dans le vert sombre


"- Donne-moi du moins ta main ce soir, avant que je m'en aille. Je pars demain.
- Non, non, non !
- Si, si, je pars, je partirai demain.
Donne-moi ta main, ta main, ta petite main sur mes lèvres.
- Je ne te donne pas ma main si tu pars.
- Donne, donne, donne ...
- Tu ne partiras pas ?
- J'attendrai, j'attendrai.
- Je vois une rose dans les ténèbres.
- Où donc ? Je ne vois que les branches du saule qui dépasse le mur.
- Plus bas, plus bas, dans le vert sombre.
- Ce n'est pas une rose. J'irai voir tout-à-l'heure, mais donne-moi ta main d'abord, d'abord ta main.
- Voilà, voilà, je ne puis me pencher davantage.
- Mes lèvres ne peuvent pas atteindre ta main !
- Je ne puis me pencher davantage. Je suis sur le point de tomber."

Pelleas et Mélisande, Acte 3, scène 1. Debussy, Maeterlinck

27.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre par la main (8) : perfection



Mes longs cheveux descendent jusqu'au seuil de la tour;
mes cheveux vous attendent tout le long de la tour,
et tout le long du jour,
et tout le long du jour,
Saint Daniel et Sait Michel,
Saint Michel et Saint Raphaël,
je suis née un dimanche,
un dimanche à midi.

Pelleas et Mélisande, Acte 3, scène 1. Debussy, Maeterlinck


26.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre par la main (7) : les ténèbres bleues



"Elle est très grande et très belle, elle est pleine de ténèbres bleues. Quand on y allume une petite lumière, on dirait que la voûte est couverte d'étoiles comme le ciel. Donnez-moi la main, ne tremblez pas ainsi. Il n'y a pas de danger; nous nous arrêterons au moment où nous n'apercevrons plus la clarté de la mer. Est-ce le bruit de la grotte qui vous effraie ? Entendez-vous la mer derrière nous ? Elle ne semble pas heureuse cette nuit.

Pelleas et Mélisande, Acte 2, scène 3. Debussy, Maeterlinck

25.2.13

Cent vues (73) : espoir

Orankai no Fuji, Hokusai

Verrai-je moi aussi le mont Fuji depuis Okpo ?



Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre par la main (6) : du ciel et de son absence



"Il est vrai que ce château est très vieux et très sombre, il est très froid et très profond. Et tous ceux qui l'habitent sont déjà vieux."
(...)
C'est donc cela qui te fait pleurer, ma pauvre Mélisande ? Ce n'est donc que cela ? Tu pleures de ne pas voir le ciel ? Voyons tu n'es plus à l'âge où l'on peut pleurer pour ces choses. Et puis, l'été n'est-il pas là ? Tu vas voir le ciel tous les jours. Et puis l'année prochaine...
Voyons, donne-moi ta main; donne-moi tes deux petites mains. Oh, ces petites mains que je pourrais écraser comme des fleurs ...

Pelleas et Mélisande, Acte 2, scène 2. Debussy, Maeterlinck

24.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre par la main (5) : je n'en dis rien



"- Prenez garde de glisser. Je vais vous tenir par la main.
- Non, non, je voudrais y plonger les deux mains. On dirait que mes mains sont malades aujourd'hui."
(...)
" - Prenez garde ! prenez garde ! Vous allez tomber ! Avec quoi jouez-vous ?
- Avec l'anneau qu'il m'a donné.
- Ne jouez pas ainsi au dessus d'une eau si profonde.
- Mes mains ne tremblent pas.
- Comme il brille au soleil ! Ne le jetez pas si haut vers le ciel !
- Oh !
- Il est tombé !
- Il est tombé dans l'eau !
Où est-il ? Où est-il ?
- Je ne le vois pas descendre.
- Ma bague ?
- Oui, oui; là-bas.
- Oh! Oh ! Elle est si loin de nous !
 Non, non, ce n'est plus elle.
Elle est perdue, perdue ! Il n'y a plus qu'un grand cercle sur l'eau. Qu'allons-nous faire maintenant ?
- Il ne faut pas s'inquiéter ainsi pour une bague. Ce n'est rien. Nous la retrouverons peut-être. Ou bien nous en retrouverons une autre.
- Non, non, nous ne la retrouverons plus, nous n'en trouverons pas d'autres non plus. Je croyais l'avoir dans les mains cependant. J'avais déjà fermé les mains, et elle est tombée malgré tout. Je l'ai jetée trop haut du côté du soleil. "

Pelleas et Mélisande, Acte 1, scène 2. Debussy, Maeterlinck

23.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre la main (4) : on s'embarquerait sans le savoir et on ne reviendrait plus




"- Entendez-vous la mer ? C'est le vent qui s'élève. Descendons par ici. Voulez-vous me donner la main ?
- Voyez, voyez, j'ai les mains pleines de fleurs.
- Je vous soutiendrai par le bras; "

Pelleas et Mélisande, Claude Debussy et Maurice Maeterlinck,  Acte 1, scène 3


22.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre la main (3) : je n'en dis rien



"Je n'en dis rien.
Cela peut nous paraître étrange, parce que nous ne voyons jamais que l'envers des destinées, l'envers même de la nôtre..."

Pelleas et Mélisande, Acte 1, scène 2. Debussy, Maeterlinck



21.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre la main (2) : départ



"-Venez,donnez-moi la main.
- Oh, ne me touchez pas.
.... La nuit sera très noire et très froide. Venez avec moi.
- Où allez vous ?
- Je ne sais pas. Je suis perdu aussi.
"

Pelleas et Mélisande, Acte 1, scène 1. Debussy, Maeterlinck

20.2.13

Mélisande, celle qui laisse tout tomber dans l'eau et ne se laisse pas prendre la main (1) : la couronne



-... Pourquoi me regardez-vous ainsi ?
- Je regarde vos yeux. Vous ne fermez jamais les yeux ?
- Si, si, je les ferme la nuit
"

Pelleas et Mélisande, Acte 1, scène 1. Debussy, Maeterlinck


19.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (75) : petite main

"Tandis que nous marchions côte à côte dans le bois, May Kasahara enleva un de ses gants et glissa sa main dans la poche de mon duffle coat. Ca me fit penser à Kumiko : elle faisait souvent ce geste quand nous nous promenions ensemble en hiver. Je serrai la main de May Kasahara dans la mienne, au fond de ma poche : une petite main tiède, comme une âme emprisonnée."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 38 : La famille canard; l'ombre des larmes (le point de vue de May Kasahara, VII)

18.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (74) : et j'ai crié, crié

"Je ne sais pas comment te dire ça, mais, la famille canard qui vit dans les bois et moi, nous prions pour qu'un bonheur tout chaud t'enveloppe. S'il t'arrive quelque chose, n'hésite pas à crier mon nom bien fort."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 38 : La famille canard; l'ombre des larmes (le point de vue de May Kasahara, VII)

17.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (73) : l'ombre des larmes

"Mes larmes coulaient bruyamment par terre, aussitôt absorbées par les flaques de lune. Sous les rayons laiteux, je les voyais briller en tombant, comme de magnifiques cristaux. Tout d'un coup, je me suis rendue compte que mon ombre pleurait aussi : l'ombre de mes larmes se découpait nettement sur le mur. Oiseau-à-ressort, as-tu déjà regardé l'ombre de tes larmes ? Ce n'est pas une ombre ordinaire, ça n'a rien à voir. C'est une ombre venue exprès pour nos cœurs d'un autre monde lointain. En les voyant, je me suis demandé si, en réalité, ce n'était pas mon ombre qui pleurait de vraies larmes, dont les miennes n'étaient que le pâle reflet."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 38 : La famille canard; l'ombre des larmes (le point de vue de May Kasahara, VII)

16.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (72) : coin coin protecteurs

"Alors, disons que personne ne m'a vue. J'étais toute seule, me baignant dans le clair de lune. De temps en temps, je fermais les yeux, en pensant à la famille canard endormie près de l'étang. Et je pensais à ce sentiment de bonheur tout chaud qu'on avait bâti en commun dans la journée, la famille canard et moi. Les canards, tu vois, ce sont les talismans qui me protègent."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 38 : La famille canard; l'ombre des larmes (le point de vue de May Kasahara, VII)

15.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (71) : mort


"Je fermai les yeux, tentai d'accueillir sereinement la mort qui s'approchait. Je m'efforçais de ne pas avoir peur. Au moins, je laisserais quelques petites choses derrière moi, c'était une consolation. Une bonne nouvelle. Les bonnes nouvelles s'annonçaient toujours à voix basse. J'essayai de sourire en me rappelant cette phrase, mais je n'y parvins pas. "J'ai quand même peur de mourir" dis-je à voix basse. Ce serait ça,  mes derniers mots, finalement. Pas particulièrement mémorables, mais il était trop tard pour en changer. "
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 37 : Rien qu'un couteau réel; la fameuse prophétie

14.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (70) : Pas mieux pour la saint Valentin ...




"Le pont de Waterloo dans le brouillard, la lueur d'une luciole, Robert Taylor et Vivian Leigh"

MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 36 : La lueur d'une luciole; rompre le sortilège; le monde des réveils qui sonnent le matin


13.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (69) : en entier ?


"Cet opéra, La Pie voleuse, contait-il réellement l'histoire d'un oiseau cleptomane ? Si je me sortais de ce mauvais pas, il faudrait que j'aille à la librairie consulter une encyclopédie musicale. Pourquoi pas aussi acheter le disque et écouter cet opéra en entier ? Enfin, je ne sais pas. Peut-être que, à ce moment-là, j'aurais perdu toute curiosité pour le sujet."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 28 : Chroniques de l'oiseau à ressort#8 ou le second massacre maladroit

12.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (68) : souvenirs


"Quand j'étais enfant, nous avions un disque où figurait ce morceau"
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 28 : Chroniques de l'oiseau à ressort#8 ou le second massacre maladroit

11.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (67) : certains juste d'autre faux


Je ne connaissais personne d'autre capable de siffler si juste, et si clairement, comme si de ren n'était, l'ouverture de la Pie voleuse de Rossini, un air pourtant pas facile à reproduire.
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 28 : Chroniques de l'oiseau à ressort#8 ou le second massacre maladroit

Mes notes de chevet (103) : la lecture des Saintes Ecritures

Celle que l'on fait le soir, au crépuscule.
Sei Shônagon. Notes de chevet



Mes notes de chevet
A l'heure où le soleil disparaît dans l'Eglise, au lieu d'être sur la plage déserte de cette île, me voici, pour ma  plus grande surprise moi qui déteste le culte marial, capturé par le Salve Regina de ces quinze voix célibataires.
Un peu plus tard dans la nuit, les mêmes entonneront le psaume, qui je sais, me protège aussi :
"1 Qui demeure à l'abri du Très-Haut
et loge à l'ombre du Puissant.
2 dit au Seigneur : mon rempart, mon refuge,
mon Dieu en qui je me fie!
3 Et lui te dérobe au filet 
de l'oiseleur qui cherche à détruire;
4 lui te couvre de ses ailes,
tu trouveras sous son pennage un refuge.
(Sa fidélité est une armure, un bouclier.)
5 Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
ni la flèche qui vole de jour,
6 ni la peste qui marche en la ténèbre,
ni le fléau qui dévaste à midi."
Psaume 91 (90)

10.2.13

Cent vues (72) : entre les pages

Hokusai, Ami ni hederaru Fuji
Les feuilles d'érable tissent la toile de mes souvenirs entre les pages de quelques uns de mes livres, qui me rappellent que là bas je les ai lus et là bas je les ai cueillies.


Chroniques de l'oiseau à ressort (66) : sans réserve

"il lui arrivait, en rentrant de son travail, de se dire à la vue de sa femme et de sa fille qu'elles étaient des êtres humains tout à fait différents de lui avec qui, après tout, il n'avait aucun lien. Elles étaient des entités si séparées de lui qu'il ne pouvait pas même espérer les connaître vraiment, elles existaient à des années-lumière de lui. Et, chaque fois, la pensée le traversait qu'il n'avait pas choisi que ces deux êtres fissent partie de sa vie- ce qui ne l'empêchait pas de les aimer inconditionnellement, sans la moindre réserve."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 28 : Chroniques de l'oiseau à ressort#8 ou le second massacre maladroit

9.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (65) : leurre

Il grillait toujours les toasts à la perfection, on aurait dit des échantillons en plastique représentant le "toast parfait"
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 25 : Alerte rouge ; une longue main tentaculaire

8.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (64) : loop


(depuis trois jours, il n'écoutait que ça)
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 24 : Compter les moutons ; ce qu'il y a au centre du cercle.

7.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (63) : contact

"Apparemment, il était temps d'entrer à nouveau en contact avec le monde extérieur. On a beau essayer de l'éviter, le monde revient toujours vous chercher quand le moment est venu."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 24 : Compter les moutons ; ce qu'il y a au centre du cercle.

6.2.13

Mes notes de chevet (102) : Formules magiques

Celle que l'on dit à l'aurore.
Notes de Chevet. Sei Shônagon

Mes notes de chevet :

Chroniques de l'oiseau à ressort (62) : jardin de mousse

"J'ai fait tout pour la convaincre, mais sa décision est ferme et inébranlable. Un vrai roc. Elle sera couverte de mousse avant de changer d'avis."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 20 : Labyrinthe souterrain ; les deux portes de Cannelle

5.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (61) : le point de vue des crapauds


"Peut-être qu'il existe deux sortes de gens, et que pour les uns le monde est logique façon flan, et pour les autres imprévisible façon gratin de macaronis ? J'imagine que mes crapauds sans cervelle de parents, s'ils mettent une préparation au four, et découvrent un plat de macaronis au gratin à la sortie, ils penseront s'être trompés et avoir mis eux-mêmes au four une préparation pour macaronis. Ou alors ils essaieront de se persuader : " Ce plat ressemble à des macaronis au gratin, mais en fait, c'est du flan.""
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 19 : La fille des crapauds sans cervelle (le point de vue de May Kasahara, V)

4.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (60) : du flan et des macaronis

"La plupart des gens, à quelques exceptions près, traversent la vie persuadés que l'existence et le monde sont ou doivent être fondamentalement logiques et consistants. C'est l'impression que j'ai quand j'entends parler les gens qui m'entourent. Dès qu'il arrive quelque chose, dans la société ou sur le plan individuel, il y a toujours quelqu'un pour dire : "il s'est passé ceci, et par conséquent,il en a découlé cela" et les autres acquiescent en disant : "oui, bien sûr, c'est logique." Mais moi, je trouve que ça n'explique rien. C'est comme de mettre un mélange instantané pour flan dans un ramequin à couvercle et de le passer au micro-ondes. Quand la sonnerie retentit, on soulève le couvercle et on est sûr de trouver un flan dessous. Mais qui sait ce qui s'est passé entre-temps sous le couvercle ? Si ça se trouve, le flan s'est métamorphosé en macaronis au gratin avant de redevenir un flan au moment où retentit la sonnerie. Moi, je me sentirais plutôt soulagée si, au moins une fois, je découvrais des macaronis au gratin à la place du flan."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 19 : La fille des crapauds sans cervelle (le point de vue de May Kasahara, V)

3.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (59) : génie


"Enfant, quand je lisais La Lampe d'Aladin, j'éprouvais toujours de la sympathie pour ce pauvre génie de la bonté duquel tout le monde abusait."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 17 : L'épuisement et le fardeau du monde; la lampe magique

2.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (58) : de la réincarnation


"Il arriva dix minutes plus tard, habillé exactement comme lors de sa précédente visite, trois jours plus tôt. Ou alors ce n'était qu'une impression de ma part et il portait un costume, une chemise, et une cravates différents, mais exactement du même style, c'est-à-dire : sales, fripés et distendus. Ces malheureux vêtements semblaient porter tout l'épuisement et le fardeau du monde. Si je devais être réincarné, la seule existence que je refuserais, ce serait celle de ces vêtements, même avec en échange la garantie d'une vie suivante pleine d'une gloire difficile à acquérir."
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 17 : L'épuisement et le fardeau du monde; la lampe magique

1.2.13

Chroniques de l'oiseau à ressort (57) : le temps varie selon le type de produit



Chaque fois que j'en termine une, j'ai envie de signer et de mettre la date dessus, mais, évidemment, je me ferais sévèrement réprimander si je faisais une chose pareille.
MURAKAMI Haruki, Chroniques de l'oiseau à ressort, 3e partie l'oiseleur, ch. 16 : C'est peut-être ici que tout s'arrête (le point de vue de May Kashara, IV)