11.5.10

Shaï-Hulud

"Il y a aussi dans le fleuve Indus un ver qui ressemble assez de forme au ver du figuier. Il a environ sept coudées de long. Il est si gros qu'un enfant de dix ans aurait peine à le prendre dans ses bras. Ce ver n'a que deux dents, mais tout ce qu'il parvient à saisir avec, il le dévore. Il passe ses journées dans la vase du fleuve, sort la nuit, et se jette sur tout ce qu'il rencontre : bœuf, chameau...Il le mord, l'entraîne dans le fleuve, et n'en fait qu'une bouchée. On l'attrape avec un grand hameçon auquel on accroche un agneau ou un chevreau. Une fois pris, le ver est suspendu pendant trente jours au dessus de récipients en terre, et il distille pendant ce temps une huile très visqueuse qui remplit au moins dix bonnes jarres. Après quoi, on jette l'animal, on scelle les jarres, et on les porte au roi. Personne d'autre que lui n'a le droit d'avoir cette huile. Elle enflamme tout ce qu'elle touche, bois ou chair."
Récits indien de Ctésias de Cnide, in En cheminant avec Hérodote, Jacques Lacarrière.

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