6.6.12

Ecrivains israéliens : la littérature pour vivre

Un lien donné par mon ami Yeshaya, un magnifique documentaire visible seulement jusqu'à lundi sur arte+. Des interviews très émouvants, très bien menés, de plusieurs écrivains israéliens, qui témoignent de la nécessité d'écrire pour vivre. Ce qui se traduit chez moi de la nécessité, pour vivre, de lire et d'en témoigner .
J'en ai fixé quelques citations qui m'ont particulièrement touchée :

d' Aaron Appelfeld, un des plus grands auteurs israéliens :

« La langue hébraïque, comme toutes les langues anciennes, comporte une extraordinaire économie de moyen. Comme si elle te disait que si tu peux employer quatre mots, n’en emploie pas cinq (…)
La langue hébraïque est pour la prière. La prière, dit un mystique juif, n’est pas un murmure aux oreilles de Dieu pour lui demander de la nourriture, la santé, la réussite. Cela n’est pas la prière correcte. La véritable prière est d’atteindre le silence profond où l’on entend Dieu vous parler. C’est l’inverse, ce n’est pas toi qui parle, mais on te parle.
Etre assis devant une page blanche, c’est la prière. »
(…) La personne qui vous parle a connu l’enfer, mais cet enfer n’a pas effacé son humanité, et cela me laisse parfois moi-même perplexe.

d' Amos Oz

« Une nuit j’ai lu un livre dont le livre est Winesbourg, Ohio. Ce livre a modifié ma vision du monde. Il m’a appris que le lieu où se trouve ta table, le lieu où se trouve ta main qui écrit, ton stylo, est le centre du monde.
Ailleurs peut-être.
« J’ai vu un peu plus que les politiciens peut-être parce que mon travail consiste à me lever tôt le matin, à m’asseoir devant mon bureau et à me mettre à poser des questions, si j’étais elle, si j’étais lui, si j’étais eux. Cela m’impose de mon point de vue également le devoir me poser la même question au sujet d’autres israéliens, différents de moi sur le plan politique, par exemple poser la même question au sujet des palestiniens, si j’étais elle, si j’étais eux, si j’étais lui et je me pose cette question également au sujet de mon activité politique.

et toujours de lui, une citation extraite de Aidez-nous à divorcer
"Je ne suis pas quelqu’un de sentimental. Je ne crois donc pas à une soudaine lune de miel entre les juifs israélites et les palestiniens. Si je m’attends à quelque chose, c’est plutôt à un divorce.Un divorce juste, et équitable,, entre Israël et la Palestine. Or un divorce n’est jamais une chose heureuse, qu’il soit juste ou imparfaitement juste. Un divorce fait mal. C’est quelque chose de douloureux, particulièrement celui là qui sera un drôle de divorce. Où les deux parties resteront dans le même appartement pour toujours. C’est un divorce où personne ne déménage, et comme l’appartement est tout petit, il sera indispensable de décider  qui aura la chambre A, qui aura la chambre B, qui aura le salon, et de trouver en plus un arrangement spécial pour la salle de bain et la cuisine. Vraiment pas très commode. Mais tout de même toujours mieux que cette sorte d’enfer que nous traversons en ce moment dans ce pays que nous aimons.
                                                            
pour finir plus détendu, d'Etgar Keret

"Chaque fois que j’écris une histoire de deux pages, chaque fois je veux écrire une épopée, et j’échoue. Je ne suis pas fier d’écrire des histoires courtes, j’en ai en fait honte, mais que faire ?Chaque fois que je commence à écrire une histoire, j’imagine ce qui va arriver aux arrière petits-enfants de mes héros, et comment dans cinq cents pages ils se marieront et il leur arrivera toutes sortes de choses, et au bout de deux pages  arrive une camionnette qui m’écrase le héros."


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