Je fis une nouvelle tentative : "Emmanuel Kant menait une vie extrêmement régulière. Les habitants de la ville, en le voyant se promener, pouvaient régler leur montre sur son horaire."
Ces paroles n'avaient aucun sens dans ce contexte, je voulais seulement voir comment Marié réagirait. Constater si oui ou non ce que je disais était parvenu à ses oreilles. Mais elle ne répondit toujours rien. le silence environnant était toujours plus profond. C'était le seul effet qu'avait produit ma tentative. Quant à Emmanuel Kant, il poursuivait sa promenade quotidienne d'une rue à l'autre de Königsberg, dans un éternel silence, avec une parfaite régularité. les derniers mots de son existence furent : "Es ist gut." ("C'est bien.") Ce type de vie existe aussi. "
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur, Livre 2, ch.35, Vous auriez mieux fait de laisser cet endroit tel quel, ed.Belfond
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