18.10.10

Mes notes de chevet, 38. Choses que l’on ne peut pas comparer

 


L’été et l’hiver. La nuit et le jour. La pluie qui tombe et le soleil qui brille (...) En hiver, au moment des grands froids, alors qu’on est couchée à côté de son ami, et que l’on écoute, enfouie sous les couvertures, il est délicieux aussi d’entendre le son d’une cloche qui vous paraît être au fond d’une fosse (...)
Quand c’est un amant qui vient la voir, il n’est pas besoin de dire la joie qu’une femme ressent.
Sei Shônagon, notes de chevet
gravure d’Hokusai, Contemplation du coucher de soleil sur le pont Ryôgoku depuis la digue d’Ommaya
Mes notes de chevet
J’aime ce moment entre deux. Rien n’est plus délicieux qu’entre deux choses que l’on ne peut pas comparer.
Quand le soleil descend et qu’il y a encore tant de lumière que le regard en est aveuglé, quand le feu du soleil n’est pas encore passé derrière la montagne, que l’on n’est pas encore dans la sensation douloureuse de la lumière qui meurt.
Le premier soir après le dernier jour de classe, notamment à la veille des vacances d’été ; fatigue d’une journée bien remplie à laquelle ne succèdera rien, aucune projection ni perspective semblable aux journées passées, un autre monde encore hors de la portée de mon sentiment, de mon état, de ma disposition.
Le moment de l’embarquement, quand on n’est pas encore parti et que l’on l’est déjà, quand on n’est plus chez soi mais pas encore ailleurs, sans bagage, sans domicile, juste un passeport et un bout de carton.
Le moment où l’on n’est plus seul mais pas encore à deux, où il n’y a plus de solitude mais pas encore de communauté, où l’attente n’est que bonne et souriante.
Le moment où je suis partie pour le Japon. Le moment où il en est venu. Avec tout cela à la fois.

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