31.3.25

Murs incertains (34) : citation



"Elle lisait. Non pas un livre de poche mais un épais ouvrage relié. Elle l'a fermé et m'a souri. D'après son marque-page, je pouvais voir qu'elle l'avait presque terminé. 
"Qu'est-ce que vous lisez ? ai-je demandé en enlevant mon duffle-coat et en l'accrochant au porte-manteau
- L'Amour au temps du choléra, a-t-elle répondu.
- Vous aimez Garcia Marquez ?
-Oui, beaucoup. D'ailleurs, j'ai presque tout lu de lui. Mais j'aime particulièrement ce roman. Je le lis pour la deuxième fois. Et vous ?
- Je l'ai beaucoup lu quand j'étais plus jeune. Dès la parution de ses livres.
- J'aime tout spécialement ce passage.

"Fermina Daza et Florentino restèrent dans la cabine de commandement jusqu'à l'heure du déjeuner, une fois passé le village de Calamar qui, à peine quelques années auparavant, était une fête perpétuelle et n'était plus aujourd'hui qu'un port en ruine aux rues désolées. Une femme vêtu de blanc et qui agitait un mouchoir fut le seul être vivant qu'ils aperçurent depuis le navire. Fermina Daza ne comprenait pas pourquoi on ne la recueillait pas alors qu'elle semblait en détresse, mais le capitaine lui expliqua qu'elle était le fantôme d'une noyée qui envoyait des signaux trompeurs afin d'attirer les bateaux vers les dangereux tourbillons de l'autre rive. Ils passèrent si près d'elle que Fermina Daza la vit dans ses moindres détails, se découpant bien nette contre le soleil, et elle ne mit pas en doute la réalité de sa non-existence, bien qu'il lui sembla reconnaître son visage.
"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 61


29.3.25

Murs incertains (33) : bonne mémoire

" Du haut-parleur s'échappait un solo de Gerry Mulligan. Je l'avais souvent entendu, autrefois. Tout en buvant lentement mon café bien chaud, j'ai fouillé dans ma mémoire et j'ai retrouvé le titre du morceau. C'était Walkin' Shoes, si ma mémoire était bonne. Il était interprété par un quatuor, sans piano, avec Chet Baker à la trompette. "


MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 60


28.3.25

Murs incertains (32) : quatre

"
Balakirev, a murmuré quelqu'un à mon oreille. Comme lors d'un examen, un ami obligeant assis à mon côté qui me soufflerait la bonne réponse. Mais oui, Balakirev. Ils étaient quatre maintenant. Quatre sur cinq. Il en manquait toujours un. 

"Balakirev" ai-je articulé à voix haute.Aussi clairement que si j'écrivais ce nom en l'air. 
"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


27.3.25

Murs incertains (31) : Tchaïkovski

"


"A quoi pensez-vous ? m'a-t-elle demandé, assise sur le tabouret à côté de moi.

- Au groupe russe des cinq, ai-je répondu immédiatement, presque par réflexe. Pourquoi donc est-ce que je ne m'en souviens pas ? Avant, j'avais les noms à ma disposition immédiate. Nous les avions appris à l'école, au cours de musique.
- Vous êtes un étrange personnage, a-t-elle redit. Pourquoi cela vous tourmente-t-il ici et maintenant ?
 - Quand je ne me souviens pas de quelque chose qu'en fait, je connais, cela me gêne. Vous ne ressentez pas la même chose ?  
- Cela me dérange bien plus quand je n'arrive pas à oublier une chose dont je ne veux pas me souvenir.
- Chacun est différent.
- Tchaïkovski appartenait-il au groupe des cinq ?
Non, car justement, ce groupe s'est constitué en réaction à la musique à l'occidentale de Tchaïkovski."

"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


25.3.25

Murs incertains (30) : groupe des cinq

Il y a eu un moment de silence. Un silence que, dans ce café fermé, j'ai trouvé pesant sur mes épaules. Afin de le briser, j'ai posé une question.
"Connaissez-vous le groupe russe des cinq ? "
Elle a légèrement secoué la tête. Avant qu'elle n'éteigne sa cigarette dans le cendrier, la fumée s'est lentement élevée.
"Non, je ne vois pas. Est-ce en rapport avec la politique ? C'est un groupe anarchiste ?
- Non, non, aucun rapport avec la politique. Il s'agit de cinq compositeurs russes du XIXe siècle."
Elle m'a regardée, l'air perplexe.
"Et... alors ?
- En fait, rien. Je voulais juste demander. Je me souviens du nom de trois d'entre eux, mais pas des deux autres. Avant, je les connaissais tous. Cela m'a turlupiné toute la journée.
- Donc, le groupe russe des cinq, a-t-elle répété en riant. Vous êtes un étrange personnage.

"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58

24.3.25

Murs incertains (29) : pur ou avec de l'eau ?

"
" Pour le whisky, je prends seulement un peu d'eau, pas de glaçons. Et vous ?Si vous voulez, je peux vous en mettre .
- Je le boirai comme vous."
Elle nous a versé à chacun un double whisky, a ajouté une petite quantité d'eau minérale et, en douceur, elle a remué le tout avec un agitateur. Nous avons trinqué brièvement et chacun a bu une gorgée."Un goût très aromatique, ai-je observé.
-On dit que le whisky de l'îe d'Islay sent la tourbe et l'air marin.
- Peut-être, en effet. Mais je ne sais pas ce que sent la tourbe."
Elle a ri. "Moi non plus.
- Vous le buvez toujours comme ça ? Juste avec un peu d'eau ?
- Parfois je le bois pur ou avec des glaçons, mais la plupart du temps, comme ça. C'est un whisky de grand prix, et ainsi, on ne compromet pas son arôme.
-Et vous ne buvez qu'un verre ?
- Oui, un seul verre. Parfois, je m'en autorise un de plus avant de me coucher mais pas davantage, sinon, je risquerais de ne plus m'arrêter. Vivre seul est un risque. Et je suis encore une débutante. "
"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


23.3.25

Murs incertains (28) : single malt

"

"- Est-ce que vous aimez le whisky ?
- Il m'arrive d'en boire, quand j'en ai envie.
- J'ai un bon single malt ici. Vous me tenez compagnie ?
- Bien volontiers. "
Elle est passée derrière le comptoir et attrapé sur l'étagère une bouteille de Bowmore de douze ans d'âge. A moitié vide.
"Un whisky de première classe ai-je commanté.
- C'est un cadeau. 
- Le whisky est-il comme un rite pour vous ?
- Oui, tout-à-fait, a-t-elle répondu. Ce sont mes petits rites secrets. Je fume une cigarette mentholée et bois un verre de single malt chaque jour."

 MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


22.3.25

Murs incertains (27) : trou de mémoire


"D'après mes connaissances limitées en musique classique, Alexandre Borodine appartenait au groupe dit des "cinq". Qui d'autre en faisait partie ? Moussorgski, Rimski-Korsakov, et je ne me souvenais pas des autres. En mettant de l'ordre dans le réfrigérateur, je tentais de me rappeler leurs noms, mais impossible. Bon, de toute façon, cela n'avait aucune importance.
Je suis parti de chez moi à 17h30. Pendant la journée, le temps était doux, annonçant déjà le printemps, mais le soir venu, un vent soudain soufflait, tellement froid qu'on aurait dit que l'hiver voulait reconquérir son territoire perdu. Les mains dans les poches de mon manteau, je me suis dirigé vers la gare. Sans raison particulière, j'ai imaginé Borodine jouant une belle mélodie dans sa tête en même temps qu'il se livrait à une expérience chimique compliquée. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


21.3.25

Murs incertains (26) : des chimistes et de la musique



"Ensuite, j'ai repassé quelques chemises et des draps en écoutant à la radio un quatuor à cordes d'Alexandre Borodine. Le repassage des draps prend du temps.
Le présentateur de la radio a expliqué qu'autrefois, en Russie, Borodine était plus connu et respecté comme chimiste que comme musicien. A mes oreilles, le quatuor à cordes ne résonnait en rien comme s'il avait été créé par un chimiste. Mais on aurait peut-être pu dire que  les douces mélodies et les suaves harmonies étaient le résultat d'une alchimie réussie."

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


20.3.25

Murs incertains (25) : nutriments

"Je me suis installé au comptoir et, comme toujours, j'ai commandé un mug de café noir et un muffin aux myrtilles. Le muffin était encore tiède, très moelleux. Il était devenu ma chair, le café mon sang. Ils constituaient avant tout une préciese source de nutriments."

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 58


19.3.25

Murs incertains (24) : salade-poêlée

"Dans la cuisine, tout en buvant le chablis à petites gorgées, j'ai préparé la salade et les spaghettis. Elle m'a regardé avec beaucoup d'intérêt. Pendant que l'eau des pâtes chauffait, j'ai finement émincé l'ail et fait sauter les calamars et les champignons dans la poêle. J'ai rapidement hâché menu dupersil. J'ai ensuite décortiqué les crevettes, tranché un pamplemousse, mélangé des herbes et de tendres feuilles de laitue à une vinaigrette à base d'huile d'olive, de citron et de moutarde. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 53


18.3.25

Murs incertains (23) : dîner improvisé

 "

"Si cela ne vous gêne pas, pourquoi ne pas aller chez moi ? Je pourrai vous cuisiner un petit quelque chose rapidement, si vous êtes d'accord."
Elle a pris quelque secondes pour considérer ma proposition et a demandé :
"Qu'est-ce que vous pourriez nous concocter ?"
Mentalement, j'ai rapidement listé les ingrédients que j'avais mis dans le réfrigérateur ce matin.
"Peut-être une salade de crevettes aux herbes et des spaghettis aux calamars et aux champignons ? J'ai aussi un chablis frais qui irait bien avec. C'est une bouteille que j'ai achetée ici, et ce vin n'est peut-être pas de la première classe."
"

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 53

17.3.25

Murs incertains (22) : fond sonore


 

"Quand j'ai allumé la radio a retenti un Concerto pour viole d'amour de Vivaldi, interprété par l'ensemble I Musici, que j'ai écouté sans vraiment l'écouter. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 52

16.3.25

Murs incertains (21) : muffin nature

"De retour du cimetière, je me suis arrêté comme d'habitude au café sans nom. J'avais l'impression d'être devenu le célibataire type d'un certain âge, qui suis ses habitudes à la manière d'un automate. Je me suis assis à ma place habituelle au comptoir. J'ai commandé le café noir habituel et un muffin nature (il n'y avait plus de muffin aux myrtilles, ce jour-là). La femme habituelle derrière son comptoir m'a souri comme d'habitude.
De doux sons de guitare jazz provenaient du haut-parleur mais je ne connaissais ni le titre du morceau, ni le guitariste. Tout en écoutant vaguement la musique, j'ai bu mon café bien chaud, dégusté le muffin que j'ai coupé en petites portions. Oui, les muffins simples avaient aussi leurs qualités. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 51

15.3.25

Murs incertains (20) : utopie colorée


"Je l'ai imaginé franchissant la porte de la Cité fortifiée, je l'ai imaginé yvivre sa vie. Peut-être était-ce "son" Pepperland. Pepperland est l'utopie colorée qui apparaît dans le film Yellow Submarine. Plutôt que de continuer à vivre dans ce monde réel qui -apparemment- ne lui offrait pas de place, ce garçon de seize ans cherchait à entrer dans un autre monde- avec tout son cœur, tout son sérieux. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 50

14.3.25

Murs incertains (19) : tea time

 "Discrètement, ne faisant entendre que de légers tintements, Mme Soeda a disposé les tasses, les assiettes et le sucrier sur mon bureau. L'ensemble a donné à cette pièce par ailleurs aride et sobre l'atmosphère élégante et raffinée d'un salon en début d'après-midi ; un quatuor de Mozart n'aurait pas dépareillé en ces instants. Sans leur sachet en papier, disposés sur des assiettes joliment décorées, accompagnés de fourchettes en argent, les muffins du café de la gare ressemblaient à de nobles et vénérables pâtisseries. Des serviettes en lin blanc pliées en triangle et un vase contenant une rose rouge auraient bien complété le tout, mais il ne fallait tout de même pas trop en demander.

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 50

13.3.25

Murs incertains (18) : service à thé

Comme prévu, c'est Mme Soeda qui est entrée dans la pièce avec un plateau rond, sur lequel étaient posées deux tasses de thé noir, des rondelles de citron et deux assiettes garnies des muffins aux myrtilles. Sans oublier un petit sucrier. Tasses, assiettes et sucrier faisaient partie d'un joli service à thé à l'ancienne, peut-être en porcelaine de Wedgwood. Les petites cuillères et fourchettes avaient l'éclat noble et délicat de l'argent. J'ai subodoré que ces objets faisaient partie des biens personnels de M. Koyasu. En tout cas, ce n'étaient pas des ustensiles que l'on s'attendait à trouver dans une petite bibliothèque municpale. Tout cela  n'était sans doute sorti qu'à l'intention d'invités choisis.

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 50

12.3.25

Murs incertains (17) : muffin




"Et comme toujours, du vieux jazz était diffusé à faible volume. Paul Desmond faisait exploser son saxophone alto. Cela m'a rappelé que, lors de ma première visite ici, le Dave Brubeck Quartet avait joué avec Paul Desmond comme soliste.
"You go to my head " ai-je dit pour moi-même.La femme, qui réchauffait mon muffin au four, a levé les yeux et m'a regardé.
"Paul Desmond, ai-je dit.
- La musique ?
- Oui. Le guitariste est Jim Hall.
-Je ne connais pas grand-chose en jazz, s'est-elle excusée en désignant le haut-parleur. C'est juste une station de jazz branchée sur le câble."
Je pouvais le comprendre. Elle était trop jeune pour apprécier le son de Paul Desmond. J'ai savouré une bouchée du muffin tiède aux myrtilles qu'elle m'avait servi et bu une gorgée de café. Tout en regardant tomber la neige par la fenêtre, j'ai écouté Paul Desmond. Une très belle composition. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 50

11.3.25

Murs incertains (16) : habitude


" Je suis allé au café sans nom près de la gare, et, comme les autres fois, j'ai bu un café bien chaud et mangé un muffin aux myrtilles tout en lisant le journal du matin, et en écoutant April in Paris d'Errol Garner diffusé par le haut-parleur du plafond. C'était devenu ma petite habitude du lundi. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 47

10.3.25

Murs incertains (15) : un sous-marin jaune (2)




"Mes recherches m'ont donné envie de revoir Yellow Submarine (plus de vingt ans s'étaient écoulés depuis que je l'avais vu et j'en avais à peu près tout oublié). Je suis donc allé à l'unique magasin de locations de vidéos, devant la gare, mais ce film n'était pas disponible. Les seuls des Beatles proposés sur les étagères étaient A Hard Day's Night et Help ! "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 47

9.3.25

Murs incertains (14) : un sous-marin jaune (1)

"Lorsqu'il ne portait pas son sweat avec l'image du Yellow Submarine, il avait un autre sweat à capuche, marron, orné du personnage du film. C'était une étrange créature au visage bleu, aux oreilles roses et à la fourrure brune. J'avais vu le film mais je ne me souvenais plus du nom de ce personnage. C'était le Nowhere Man, qui vivait au Nowhere Land. La chanson que chantait John Lennon. Malgré mes efforts, impossible de me souvenir de son nom. 
A la maison, j'ai fait des recherches en ligne sur ces personnages et j'ai découvert que le nom de cette curieuse créature au visage bleu était "Dr Jeremy Hillary Boob". Boob est pianiste, botaniste, humaniste, dentiste, physicien, satiriste ... bref, un homme capable à la fois de tout et de rien ... "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 47

7.3.25

Murs incertains (13) : version relaxante, volume agréable



"Depuis une enceinte au plafond était diffusée une musique de jazz relaxante, à un volume agréable. Un trio avec piano jouait une belle interprétation de Star Eyes, mais  je n'ai pas reconnu qui était le pianiste. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 46

6.3.25

Murs incertains (12) : littérature japonaise


 

Prenez par exemple Avant l'Aube, de Tozon Shimazaki. Il pourrait vous le réciter mot pour mot, du début à la fin. Il mémorise tout, même quand il s'agit, comme dans ce cas, d'un roman assez volumineux. Mais je ne pense pas qu'il comprenne ce que le livre essaie de transmettre au lecteur ou ce qu'il signifie dans l'histoire littéraire japonaise.

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 45

5.3.25

Murs incertains (11) : titre retrouvé



"Et puis, tout à coup, aussi soudainement que si un oiseau avait surgi d'un fourré à mes pieds, je me suis rappelé le titre du standard de Cole Porter que javais entendu dans le café près de la gare :  Just One of Those Things. Et, comme une incantation qui se serait collée aux parois de ma conscience, sa mélodie se répétait sans fin. "

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 43

3.3.25

Murs incertains (10) : titre oublié



"Un vieux standard de Cole Porter, interprété par le Dave Brubeck Quartet, était diffusé à faible volume depuis un petit haut-parleur du plafond. Le solo de saxophone alto de Paul Desmond qui fait penser à un cours d'eau claire. Même si je connaissais bien le morceau, je ne parvenais pas à me souvenir du titre. Enfin, sans connaître le titre, c'était juste la musique idéale à écouter lors d'une matinée tranquille d'un jour de congé. Une belle et apaisante mélodie qui avait résisté à l'épreuve du temps. Je l'ai écouté distraitement pendant un moment, sans penser à rien. " 

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 42

1.3.25

Murs incertains (09) : pierre de qualité


C'était une pierre tombale très lisse, sans aucun ornement. Plate et lisse comme le monolithe de 2001 : l'Odysée de l'espace.  

MURAKAMI Haruki, La cité aux murs incertains, ed. Belfond, deuxième partie, chapitre 42