18.11.18

Commandeur et meurtre (27) : défense contre la momie

"Même après notre séparation, elle et moi étions restés reliés par un cordon vivant - c'était ainsi que je le ressentais. Ce cordon était invisible aux yeux, mais il palpitait encore avec de petits battements, et une sorte de sang chaud circulait faiblement entre nos deux âmes. Du moins, de mon côté, subsistait cette sensation organique. Mais ce cordon serait certainement coupé un jour pas si lointain. Si tôt ou tard il devait être rompu, il fallait que je transforme le plus rapidement possible cette modeste artère vitale qui nous reliait en quelque chose d'inanimé. Car une fois que ce cordon serait dépourvu de vie, desséché et racorni à l'image d'une momie, la souffrance de son amputation à venir, la douleur que donnerait une lame aiguisée serait d'autant plus supportable."
MURAKAMI Haruki, Le Meurtre du Commandeur,Livre 1, ch.17, Comment avais-je pu laissé échapper une chose aussi importante?  ed.Belfond

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