4.3.17

Mes notes de chevet (123) : choses négligées

"La tenue des dames dont les cheveux sont relevés."
Sei Shônagon, Notes de Chevet

Hashiguchi Goyô (1918), Beauté se maquillant

Mes notes de chevet : je me souviens du temps où mes cheveux tombaient sur mes épaules et au delà. Un peintre, sournois, m'avait même dédicacé une œuvre : la femme aux cheveux dans le vent. Mais la plupart du temps, non, ils ne tombaient pas. Ils étaient relevés, attachés. A cette époque, mes fantaisies n'étaient pas faites de boucles d'oreille, mais de ma collection de barrettes, bijoux conçus à cet effet ; dans le but d'une fausse féminité, asservie à l'image masculine que les vraies femmes se doivent d'avoir les cheveux longs, et qui dissimulent leur grassitude par ces artefacts. Ce n'est sans doute pas sans raison si mon premier geste de femme libre fut de couper ces attributs "inutiles". Mes cheveux n'ont pas rallongé depuis, et la seule chose que je regrette, c'est ma collection de barrettes désormais inutiles.

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