1.1.17

Cent vues (99) : au travail ! Balayez-moi ça!

Allez, il est temps de reprendre travail et balayage, en ce jour de l'an, pour finir les deux malheureuses vues restantes de ce recueil ...

Fushiana no Fuji, Hokusai

Et la lumière fut : jour un

Comment apprivoiser ce premier jour de l'année, jour un du mois un, ce jour étrange où tout est mort, où toutes les fêtes se finissent en lui, ce grand lundi insupportable. Trompons l'ennemi.
Par un repas, pourquoi pas en combinant les pays de référence : pour le Japon, des restes d'un repas de fête fêté en avance en une sorte de conjuration : poisson cru, crevettes crues, riz vinaigré, soba du nouvel an; pour l'Italie, notre destination de proximité, prosecco, poulpe en carpaccio, olives douces de Sicile ; un détour chez les ashkénazes avec quelques poissons de vinaigre ; de ce gentil pays d'ici, basilic de l'été du balcon, fromage de chèvre frais tartiné sur la pâte de coing de l'amitié et le pain d'épautre frais sorti du four. 

Puis visite en pays mythique, avec des fantômes de troupeaux, de tapenade et de Manons, projection de pavillon de thé. 

Le lierre y ruine l'entreprise humaine mais enracine ces charmes.

Petit chemin choisi pour éviter le fantôme de Tony et de sa dernière balade, mais je tombe sur des fantômes plus anciens, un pique-nique de mes seize ans ou commença une expérience qui en dura trente.

Ne reculons devant rien. Inutile de ratiociner, je décide d'offrir le printemps à celui qui partage ma vie ici et maintenant.


Lorsque l'on rentre, la lumière de fin de premier jour se dessine sur le terrain de nouveaux jeux. Elle justifie la nécessité objective du calendrier juif qui commence au soir. Premier jour, fin.